L'Expression

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Fournitures scolaires

Le grand «souk»

Globalement, c'est une grande déception. Les prix des affaires scolaires sont très «chauds». Les parents ne voient presque aucune différence avec ceux appliqués à l'extérieur.

C'est la «foire»! Depuis le week-end dernier, des marchés de la «Rahma» pour les fournitures scolaires ouvrent à travers les 58 wilayas du pays. Au total, ils devraient être 64 sur tout le territoire national. Le plus grand d'entre eux se trouve à Alger, plus exactement au niveau de la Société algérienne des foires et exportations (Safex).
Comme les 63 autres marchés du genre, elle est censée offrir aux citoyens un large choix d'affaires scolaires à des prix préférentiels. Or, la majorité des parents qui ont fait un tour dans l'un de ces marchés revient bredouille, voire déçue. «Certes, il y a un large choix. Les affaires scolaires sont disponibles en quantité. Mais les prix restent trop élevés», constatent-ils. «Il n'y a presque aucune différence par rapport aux prix appliqués en dehors de ces marchés», soutiennent -ils avec la même déception.
«Il est vrai que l'on ne s'attendait pas à voir les prix des années précédentes, mais on imaginait, au moins, que l'on nous propose des prix plus ou moins raisonnables», soutient Lamia, mère de famille, qui estime que les prix actuels frôlent l'indécence. «On nous a tellement présenté ces marchés comme solution miracle que l'on s'attendait à trouver un «Souk El Fellah» des affaires scolaires. Or, c'est juste un regroupement de commerçants qui ne proposent pas vraiment de prix attractifs», ajoute très en colère cette mère de deux enfants. Un «courroux» que l'on retrouve chez tous les foyers algériens, car, comme le souligne si bien Fawzi, il faut un salaire complet d'un Algérien moyen pour les fournitures scolaires de deux enfants. «Pour habiller un enfant pour la rentrée et lui acheter ses affaires scolaires, il faut un minimum de 20000 dinars», estime t-il. « C'est un minimum et ce n'est pas le luxe.

Lot de consolation
C'est le Smig au sens propre et figuré...», assure-t-il. Pour les couples qui ont deux ou trois enfants, on vous laisse faire les comptes. L'espoir de ces parents résidait dans ces marchés que le ministère du Commerce leur avait présentés comme «LA» solution miracle. Mais finalement, c'est la douche froide.
«Le seul avantage c'est d'avoir tout dans un seul endroit. On peut faire le tour, une petite comparaison avant de liquider nos achats», souligne Mehdi non sans confirmer que les prix étaient presque les mêmes que dehors. «Avant ce marché, j'avais fait le tour des commerces pour me faire une petite idée des prix. Là, j'ai compris que c'était pareil, donc je ne vais pas trop me casser la tête et liquider cette corvée aujourd'hui», poursuit-il d'un air nonchalant. Autre avantage mis en avant par Mehdi et les autres parents, la disponibilité des livres scolaires. «On trouve tous les livres dans un seul endroit. Ce qui nous évite le parcours du combattant des deux dernières années», assure Ibtissem, toujours traumatisée par sa «quête» des livres de ces enfants.

«C'était prévisible...»
D'ailleurs, ce sont les stands qui vendent ces livres qui connaissent la plus grande affluence. La majorité des parents repart qu'avec ses livres dans leurs mains. D'autres tombent sous le charme de certains produits parascolaires que l'on ne trouve pas forcément ailleurs. Mais globalement, c'est une grande déception. Les prix des affaires scolaires sont très «chauds». Ils vont plumer les parents. Ces marchés de la «Rahma» ne vont rien changer, aucune «miséricorde».
Fallait-il s'attendre à autre chose? Les professionnels du secteur ont depuis, plusieurs mois, tiré la sonnette d'alarme. Ils avaient averti qu'une hausse était indéniable, au vu de la conjoncture internationale et de l'augmentation des prix des matières premières ainsi que le fret international. Toutefois, cette «inflation» ne devait pas atteindre le niveau auquel on est arrivé aujourd'hui. Certaines fournitures scolaires ont vu leurs prix être multipliés par dix. Pour les importateurs et producteurs de ce type de produits, il y a une seule explication: le retard dans l'attribution des licences d ‘importations. «Demandés en octobre 2021, on nous a fait traîner jusqu'au début de l'été 2022, après avoir fait un tapage médiatique», indique l'un d'eux qui a requis l'anonymat. «Même après leur ‘'libération'', on nous a donné des autorisations pour de petites quantités», révèle t-il. «Pis encore, cela s'est fait à la fin de la saison de l'importation de ce type d'article en Chine, premier fournisseur du pays en la matière», rétorque-t-il.
Donc oui, les choses étaient prévisibles. Le gouvernement a fait preuve d'un manque de prévoyance sur la question. Les marchés de la «Rahma», qui ont montré leurs limites avec le Ramadhan et l'Aïd, n'allaient sûrement pas changer la donne. On est face à un échec recommencé...

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