L'Expression

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NON-EXTINCTION DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC

Le geste qui coûte sept millions de dollars

La bagatelle s’avère onéreuse pour Sonelgaz qui met un pactole dans les campagnes de sensibilisation pour une consommation rationnelle de l’électricité.

Appuyer sur l´interrupteur. Voilà un geste qui pourrait éviter au Trésor public algérien une perte annuelle de sept millions de dollars. L´acte est facile à réaliser: il consiste à éteindre les lampes de l´éclairage public. Voilà un geste qui ne vaut pas cher mais qui peut rapporter gros.
Même les pays industrialisés n´ont pas fait de gros efforts pour innover en la matière. Les horaires d´été et d´hiver appliqués en Europe en sont les meilleurs exemples.
Le tocsin n´est pas sonné par n´importe qui, mais par un éminent professeur qui maîtrise bien son sujet et qui sait de quoi il parle. Il s´agit, en l´occurrence, de Chems Eddine Chitour. Intervenant hier lors d´une conférence animée à l´hôtel Hilton, dans le cadre de la quatrième Semaine de l´énergie en Algérie (SEA-4), où il a fait salle comble, M.Chitour estime que «ces pertes peuvent servir à construire trois collèges».
Force est de reconnaître que la bagatelle de sept millions de dollars s´avère trop coûteuse pour Sonelgaz qui met un pactole dans le sponsoring des campagnes publicitaires visant à sensibiliser la population en vue d´une consommation rationnelle de l´électricité.
C´est plus cher encore pour un pays qui encourage l´importation des appareils électroménagers à bas prix mais «énergétivores» à souhait. Si vous optez pour une machine à laver à 15.000DA, un micro-onde à 20.000DA, un climatiseur à 22.000DA ou autre appareil électroménager à prix bas, on vous recommande désormais de vous méfier. «C´est un danger pour l´énergie. Moins ça coûte, plus ça bouffe», avertit le professeur Chitour. Idem pour les voitures qui sont exportées vers l´Algérie. Lesquelles consomment le double de carburant de celles qui sont destinées aux marchés européen et américain.
Et le constat ne s´arrête pas à ce niveau, puisque leur taux d´émission de CO2 est fortement élevé. Ce qui occasionne une pollution atmosphérique des plus désastreuses. Il faut savoir, en ce sens, que l´Algérie dispose d´un parc automobile de 5 millions d´unités, soit une moyenne de 1 voiture pour 7 personnes. La Chine, qui compte 1 milliard 300 millions d´habitants, dispose d´un parc automobile de 30 millions de voitures, soit 1 voiture pour 50 habitants. Cela pour marquer la différence. Par ailleurs, avec la hausse des prix du pétrole, les pays développés recourent de plus en plus à de nouvelles sources énergétiques, comme les biocarburants. Ce qui conduit inéluctablement à une hausse exponentielle des prix des produits alimentaires de première nécessité.
«Devant cet état de fait, le choix doit inévitablement se faire: manger ou conduire», insiste le conférencier. Devant cette nouvelle donne, le cheminement que prend la situation, la nécessité de recourir aux énergies renouvelables devient de plus en plus impérieuse. L´énergie solaire, l´énergie nucléaire ou éolienne sont, de ce fait, des sources de remplacement très convoitées. D´autant que l´Algérie dispose d´un gisement inépuisable en la matière. Mais a-t-on les moyens de sa politique? Il faut dire, dans ce chapitre, que la production de l´énergie solaire ou atomique coûte les yeux de la tête.
Et ce n´est pas du jour au lendemain que l´Algérie pourra se mettre à cette source d´énergie. «Le travail commence à l´université, en encourageant la recherche dans ce domaine, puis en développant son industrie.» Ce sont, en effet, deux paramètres-clés, que propose Chems Eddine Chitour.
Catégorique, le conférencier ajoute: «Il faut changer son fusil d´épaule. Il faut arrêter à ce que tout soit décidé en haut et commencer à impliquer les universitaires au fait de la chose». Un message on ne peut plus fort, adressé aux gouvernants qui écartent les scientifiques de toute décision susceptible de sortir le pays de son carcan. Ce n´est pas étonnant que d´éminents chercheurs algériens, formés dans des universités algériennes, se soient mis au service d´autres pays. Mais celà est un autre débat.
Enfin, dans son intervention, le professeur Chitour a insisté sur la nécessité qui s´impose à l´Algérie d´avoir un modèle énergétique. Une option dont la réalisation s´avère impérative, si l´on veut assurer la maîtrise de son énergie.

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