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INQUIÉTUDES ET INTERROGATIONS À 30 JOURS DE LA FIN DU MANDAT DE BOUTEFLIKA

Le compte à rebours

A moins d'un mois d'un rendez-vous constitutionnel inédit dans les annales de la République, l'absence de dialogue entre les protagonistes, fera faire à l'Algérie un pas à rebours dans la construction de la démocratie.

Dès demain, le pays entre dans une nouvelle phase de la crise. Une seule échéance attend les Algériens à court terme. Le 28 avril prochain, le pays tournera officiellement la page de l'ère Bouteflika. Son 4e mandat prenant fin, il perdra toute fonction pour redevenir un simple citoyen. Mais cela sera également synonyme d'un vrai casse-tête constitutionnel. Personne en Algérie, quel que soit son statut, n'est actuellement en mesure de prédire l'avenir du pays au-delà de cette date. L'option de la «consommation» de tout le mandat par l'actuel chef de l'Etat, place le pays devant une situation sans précédent dans son histoire. Faut-il actionner l'article 102, puisqu'il y aura, de fait, un constat de vacance du pouvoir? Le président du Conseil de la nation qui assurera l'intérim de la présidence de l'Etat aura la mission d'organiser une présidentielle dans les 90 jours qui suivront le 28 avril. Mais à voir les réactions de l'opposition et de la rue, qui refusent à Abdelkader Bensalah tout rôle institutionnel, le risque de voir une élection sans candidats et sans électeurs est réel. Cela compliquerait l'équation politique.
Ce futur probable interviendra dans près d'un mois. Les acteurs en présence sauront-ils trouver une configuration institutionnelle ou politique à même de déverrouiller la situation et basculer dans l'après-Bouteflika dans une sorte d'entente entre Algériens? à voir les prises de bec et autres discussions stériles, «rendues caduques» par une opinion publique de plus en plus radicale, l'on ne perçoit pas les prémices d'un consensus autour d'une sortie de crise. Et pour cause, les principaux animateurs du mouvement populaire traduisent une radicalité dans le discours qui les éloigne les uns des autres et agrandit la faille entre la société et les représentants des institutions de la République.
Les Tabbou, Bouchachi, Djilali ou encore Assoul, pour ne citer que les plus présents sur les réseaux sociaux à travers des discours mis en scène et bien travaillés, ne semblent pas se concerter. Tous suivent la vague des vendredis et tentent de l'influer à travers des propos, parfois, populistes et contre toute logique susceptible de voir une lueur d'espoir d'une hypothétique solution à la crise. Les voies de sortie préconisées par les uns et les autres, outre qu'elles ne sont pas concertées, péchent par leur impraticabilité. Si l'on suit cette logique, on peut tourner la question dans tous les sens, sans trouver la perle rare qui conduirait la transition. Cette attente angoissante pour les citoyens et visiblement stérile pour la classe politique pourrait être écourtée par une démission du chef de l'Etat. Ce n'est pas à l'ordre du jour, mais la possibilité demeure présente, au vu de l'évolution de la situation et la formidable pression qu'exerce la rue, depuis le 22 février dernier. Ainsi, un mandat écourté, même de quelques semaines, fera son effet sur la scène nationale, puisqu'on se retrouvera dans une situation de vacance du pouvoir, au moment où personne ne semble avoir une idée précise sur la solution à la crise. L'application de l'article 102, censée s'imposer est déjà déclarée dépassée par beaucoup d'acteurs. Une démission mettra donc toute la collectivité nationale devant une impasse insurmontable, à moins que la rue décide subitement de reconsidérer sa position vis-à-vis de Bensalah. Ce qui n'est pas du tout à l'ordre du jour.
Tout compte fait, et même si le président du Conseil constitutionnel actionne l'article 102, pour déposer le président de la République au bout de 45 plus 90 jours, ce qui est théoriquement faisable, cela ferait retourner le pays à la case départ. Il se posera un problème de personnel pour négocier le virage institutionnel.
A moins d'un mois d'un rendez-vous constitutionnel inédit dans les annales de la République, force est de constater que, l'absence de dialogue entre les trois protagonistes que sont le pouvoir, l'opposition et la rue, le pays risque tout simplement d'enclencher un processus qui ferait faire à l'Algérie un pas à rebours dans la construction de la démocratie. Considérant impensable de laisser, à terme, l'Etat s'effondrer, ce sera l'armée qui prendra l'initiative de combler le vide et organisera elle-même la transition. Dans le jargon constitutionnel, cela s'appelle l'état d'exception. L'article 107 sera, à cet égard incontournable, dans son esprit, même si dans sa forme, il sera difficilement applicable, pour la simple raison de la vacance du poste de président de la République.

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