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Le gaz naturel, l'électricité solaire et l'hydrogène vert, atouts d'une révolution future

Le boom énergétique algérien

En «libérant» les 3000 premiers MGW d'électricité solaire, l'Algérie tire la première balle de sa révolution énergétique.

Les deux grands projets d'électricité solaire, initiés par la Sonelgaz dans le courant de l'année dernière, seront, aujourd'hui, officiellement attribués aux entreprises chargées de réaliser les installations qui généreront pas moins de 3000 MGW d'énergie renouvelable. La date du 15 mars, assez proche de celle de la fête de la Victoire, est une sorte de nouveau Premier novembre, toutes proportions gardées. Ce serait peut-être prétentieux de faire cette comparaison après tant de réalisations historiques de l'Algérie indépendante, mais le pas que réalisera le pays est, de loin, l'un des plus significatifs, car il intervient dans un contexte particulier. Ces deux projets qui feront de l'Algérie le premier producteur d'énergie renouvelable en Afrique, lui ouvrent également de formidables perspectives d'exporter l'électricité et l'hydrogène vert par le biais du nouveau gazoduc algéro-italien. Cette option, rendue obligatoire en raison de la guerre en Ukraine qui prive l'Europe de gaz naturel russe, est prioritairement une grande victoire du président Tebboune. Il a, bien avant la dégradation de la situation en Europe de l'Est, exposé aux dirigeants italiens l'idée d'un gazoduc transportant le gaz, l'hydrogène et l'électricité. Une prouesse technique et technologique nécessaire, voire incontournable pour un approvisionnement pérenne et sécurisé de l'Europe occidentale en énergie propre. Le mix proposé par l'Algérie a le double avantage de permettre aux Européens d'envisager un approvisionnement en énergie beaucoup moins polluante, avec à terme, une possibilité de décarboner l'économie dans cette zone du monde. L'Allemagne et l'Autriche s'associent au projet algéro-européen et l'UE en fait une priorité stratégique.
Il est clair que toute la superstructure qui sera installée en Algérie, en Italie et dans d'autres pays du Vieux Continent n'aura de sens que dans le cadre d'une réalisation massive de centrales solaires en Algérie. Ces usines de production d'électricité propre sont à la base de toute l'ambition algéro-italienne, devenue depuis quelques mois, euro-algérienne. Cela pour signaler le caractère éminemment stratégique et hautement historique de la cérémonie d'aujourd'hui. C'est clairement l'acte de naissance d'une nouvelle ère énergétique qui accorde à l'Algérie la position de puissance régionale.
La comparaison avec le 1er novembre tient du fait que le pays est en phase de déclenchement d'un processus long et difficile à mener à son terme. En «libérant» les 3 000 premiers MGW d'électricité solaire, l'Algérie tire sa première balle. L'objectif est d'atteindre les 10000 MGW dans les six prochaines années et 35000 MGW à moyenne échéance.
Le combat que devra mener le pays, ce sera justement celui de réaliser entièrement cet ambitieux programme. Cela permettra une production très importante d'électricité, mais aussi de l'hydrogène vert, considéré par les spécialistes d'énergie du futur. Projetant une satisfaction à hauteur de 10% des besoins de l'Europe dans cette énergie, l'Algérie prend une très sérieuse option pour devenir un partenaire stratégique du Vieux Continent qui aura très certainement besoin des apports énergétiques algériens.
À côté du développement déjà enclenché d'un programme minier exceptionnellement ambitieux, l'ouverture aux énergies renouvelables apportera au pays un supplément d'autonomie de décision économique et en fera un passage obligé pour l'ensemble des économies de la région euro-maghrébine.
Il faut dire que le rêve de puissance, nourri légitimement par l'Algérie, est à portée de main. Il est né, faut-il le rappeler, en 2011 à travers un plan de développement du fameux mix énergétique. 13 ans plus tard, le projet devient donc un axe stratégique, en raison de l'adhésion de nombreux pays partenaires. La géopolitique du moment rend tout à fait réalisable un pont économique et humain, garanti par des transferts de technologies et de savoir-faire, des partenariats gagnant-gagnant et une réorganisation profonde des rapports nord-sud, en tout cas dans la région euro-Maghreb.
Il est même envisageable d'étendre cette relation à l'Afrique de l'Ouest, puisque le Nigeria, grand producteur africain de gaz, sera associé à l'Algérie à travers le gazoduc transsaharien destiné à alimenter l'Europe en gaz naturel. Deuxième économie d'Afrique, ce pays est, avec l'Algérie et l'Afrique du Sud, dans l'axe de la prospérité future du continent noir. C'est dire que si l'aboutissement du processus de l'éveil de l'Afrique est encore certainement long, il prend racine aujourd'hui à Alger.

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