L'Expression

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IMPORTATION DE PRODUITS PÉRIMÉS

L’aveu d’échec

Que faut-il en penser sinon que la santé des consommateurs algériens est menacée. Et cela pour des affaires de gros sous.

L´autre jour, ce citoyen, dont les enfants et la femme étaient partis chez les grands-parents, a acheté un pot de Nescafé dans une supérette, à l´angle de la rue Didouche Mourad. Pour lui, il est plus facile le matin de se préparer une tasse de café avec cette marque prestigieuse, avant d´aller au boulot. C´est en effet ce qu´il fait le lendemain...
Oh là! là! Ce fut un breuvage imbuvable! Du goudron, et en plus infect. Il eut alors l´idée de vérifier la date de péremption. Oui, l´étiquette indique bien que le produit est périmé depuis au moins trois mois. Comment des commerçants véreux peuvent-ils tromper à ce point les clients. Existe-il un contrôle en Algérie? Voilà autant de questions auxquelles notre ami n´a pas eu de réponse.
L´autre jour, c´est rien moins que le chef du gouvernement lui-même qui s´était étonné que le démantèlement tarifaire n´ait pas profité aux consommateurs, puisque il n´y eut pas baisse sur les prix des produits importés de l´Union européenne. La décision prise récemment de supprimer la TVA sur le prix de la pomme de terre importée n´a pas eu d´impact sur ce prix, les importateurs ayant oublié de répercuter cette baisse sur le prix au détail. La même chose peut être dite à propos des médicaments. Il ne se passe pas de mois sans que l´on n´apprenne que des quantités importantes de ce produit très sensible ont dépassé leur date de péremption. Que faut-il en penser sinon que la santé des consommateurs algériens est menacée. Et cela pour des affaires de gros sous. D´un côté, on aimerait savoir qui sont ces importateurs qui ont pignon sur rue qui osent ainsi mettre en danger la vie des citoyens en mettant sur le marché des produits impropres à la consommation ou carrément nocifs. Et de l´autre, on se demande où sont passés les services de contrôle. Si le ministère du Commerce n´arrête pas de déclarer qu´il existe des laboratoires qui interviennent en amont et en aval pour contrôler la consistance, la traçabilité et la composition des produits, mais dans la réalité on voit bien qu´il n´en est rien, puisqu´on peut acheter dans un magasin situé sur une grande artère de la capitale du pays un produit de large consommation périmé. Au vu et au su de tout le monde et surtout à la barbe des services de contrôle. Le ministre de la Santé n´arrête pas aussi de dire que tous les médicaments font l´objet d´un contrôle de conformité par des laboratoires spécialisés avant d´être autorisés à être commercialisés en pharmacie, mais voilà, on découvre tous les mois de nouveaux cas de produits périmés ou non conformes.
Quelque part on tourne en rond, et l´on finit pas de se dire qu´il y a des complicités et que des réseaux qui se partagent la tchippa agissent sans vergogne, au détriment de la santé des citoyens. Et puis, il y a un aspect à mettre en valeur. C´est celui de la concurrence. Et là, que faut-il penser de la décision prise il y a quelques années d´obliger, via la loi de finances, les importateurs de disposer d´un capital de 20 millions de dinars. N´est-ce pas que c´était un retour aux monopoles? On a vu ce que cela a donné. Non seulement, les bénéficiaires de cette mesure sont incapables d´achalander le marché, générant des pénuries et des surcoûts, mais en plus on a pénalisé des petits importateurs qui ont accumulé un savoir-faire dans des domaines divers, et dont l´activité contribuait à réguler le marché, à faire baisser les prix, tout cela au grand bénéfice du consommateur, et donc au bénéfice de l´Etat lui-même, puisque il n´y a plus de tension sur le marché, et le gouvernement qui donnerait cher pour obtenir la paix sociale est bien servi, par la sauvegarde du pouvoir d´achat. En instituant donc cette mesure de 20 millions de dinars pour les importateurs, on a fini par tuer la concurrence. Seuls les grosses légumes ont droit de cité. Dans le même temps, on a favorisé la bureaucratie, qui a trouvé là matière à faire montre de ses capacités à bloquer les opérateurs économiques, comme d´habitude. Une aubaine pour elle.

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