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LES RÉSERVES DE CHANGES CHUTENT DE PRÈS DE 20 MILLIARDS DE DOLLARS

L'austérité est à nos portes

La fabuleuse manne pétrolière s'est considérablement contractée pour s'établir à 159,918 milliard de dollars à la fin du mois de mars 2015.

Il y a le feu à la maison. Les finances s'érodent à un rythme qui fait craindre le pire. Le pays est contraint de puiser à tour de bras dans son bas de laine. L'Algérie vit au-dessus de ses moyens. Une situation qui pourrait devenir intenable dans quelques mois. Il est inutile de continuer à fermer les yeux. L'austérité est bel et bien à nos portes. Le baril frappe l'Algérie en plein coeur: son économie. Chevillée à ses exportations pétrolières, elle est malmenée par la chute des cours de l'or noir qui lui assurent l'essentiel de ses revenus en devises.
La fabuleuse manne pétrolière, qu'elle a constituée grâce à des niveaux de prix record s'élevait à 178,938 milliards de dollars fin décembre 2014.
Elle s'est considérablement contractée, suite à la dégringolade des prix du pétrole pour s'établir à 159,918 milliard de dollars à la fin du mois de mars 2015. Une saignée! L'institution pilotée par Mohamed Laksaci (gouverneur de la BA) l'a annoncé le 13 juillet. Le ton grave est singulièrement grave. «Le déficit de la balance des paiements qui a résulté du choc externe et du creusement du déficit du compte capital, et l'effet de valorisation négatif ont fait que les réserves officielles de change (hors or) ont baissé à 159,918 milliards de dollars à fin mars 2015 contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014», souligne la Banque d'Algérie dans sa note sur les tendances financières et monétaires au premier trimestre 2015. «Cela indique une forte contraction des réserves officielles de change», constate laconiquement la Banque centrale dans son rapport.
Une conjoncture qui est due à l'effondrement des prix du pétrole qui sont passés de 115 dollars à la mi-juin 2014 à quelque 56 dollars hier à Londres alors qu'ils se rapprochent irrésistiblement de la barre des 50 dollars à New York. Ce qui pousse le gouvernement à puiser dans le Fonds de régulation des recettes. L'autre «pare-feu» qui fond lui aussi comme neige au soleil. Les finances publiques tributaires de la fiscalité pétrolière étouffée par la baisse des prix du brut sont fortement sollicités.
Conséquences: le déficit budgétaire se creuse et l'érosion des ressources du Fonds de régulation des recettes se fait au pas de charge. «La capacité de financement du Trésor s'est contractée de 571,6 milliards de DA au 1er trimestre 2015, chutant à 3916,5 milliards de DA à fin mars 2015 (contre 4488,1 mds de DA à fin décembre 2014 et 5088,6 mds de DA à fin mars 2014) indique le document de la Banque d'Algérie qui ajoute: «En conséquence, les ressources du FRR ont été largement entamées pour couvrir le déficit budgétaire qui s'est élargi au 1er trimestre 2015 (476,8 mds de DA), alors qu'il était de 432,3 mds de DA au 1er trimestre de l'année 2014.»
La dégringolade des prix du pétrole met à mal la trésorerie du pays. La baisse des exportations d'hydrocarbures couplée aux niveaux actuels des cours du baril ne lui laisseront pas de répit. Les mesures prises par le gouvernement pour y faire face (promotion de la production nationale, réduction de la facture des importations...) ne seront pas d'une grande efficacité pour stopper l'ouragan.
La baisse persistante des prix du pétrole peut être dévastatrice. Le gouverneur de la Banque d'Algérie avait tiré la sonnette d'alarme. «Si le choc externe venait à perdurer, la résilience de la position extérieure de l'Algérie pourrait rapidement s'éroder, d'autant que le niveau très élevé des importations est non soutenable et constitue un risque additionnel pour la balance des paiements extérieurs sur le moyen terme» avait prévenu le 19 mars 2015 à Alger, Mohamed Laksaci. La situation s'est sérieusement détériorée depuis. Le moment est venu pour l'Algérie de davantage se serrer la ceinture.

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