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PROCÈS DES ASSASSINS PRÉSUMÉS DE LOUNÈS MATOUB

L’affaire renvoyée pour un complément d’enquête

Les avocats de la partie civile ont mis l’accent sur l’absence des témoins ainsi que sur le fait que plusieurs zones d’ombre subsistent dans le dossier.

Toute la salle s´est levée et des applaudissements ont fusé de partout. La joie de tous s´est exprimée de façon spontanée. La famille de Lounès Matoub, notamment sa soeur et sa mère, ont enfin eu gain de cause après un combat qui a duré dix longues années. Rares étaient ceux qui s´attendaient à une telle issue du procès. On a plus conjecturé sur son éventuel bâclage.
Le fait que le président de la séance ait utilisé dans son annonce des mots-clés tels que «enquête complémentaire» et «éclatement de la vérité» a suscité une lueur d´espoir parmi les présents dans la salle quant à un éventuel dénouement juste de cette complexe affaire.
A l´ouverture des travaux de l´audience, les deux prévenus, en l´occurrence Abdelhafid Chenoui et Malek Medjnoun, ont été appelés. Après quoi, c´est la soeur de l´artiste qui a pris la parole pour rappeler qu´elle n´a reçu la convocation que le 6 juillet, soit quarante-huit heures avant la tenue du procès. «J´ai présenté la liste des cinquante témoins, tous concernés par cette affaire. En l´absence de la majorité d´entre eux, aujourd´hui, il est impossible de tenir le procès», a-t-elle affirmé. Malika Matoub a aussi rappelé que la reconstitution des faits s´est effectuée de manière bâclée: «Au moment de la reconstitution des faits sur les lieux de l´assassinat à Tala Bounane, la circulation routière n´a pas été interrompue.» Elle a aussi déploré l´absence des témoins à charge ainsi que de deux victimes (les deux belles-soeurs du chanteur).
De son côté, la mère de Matoub Lounès a revendiqué une véritable enquête qui pourrait faire aboutir à la vérité; sans quoi, ajoute-t-elle, «je ne pourrais jamais admettre que ce sont ces deux personnes qui ont tué mon fils».
Les avocats de la partie civile, à savoir Maître Bachouchi et Maître Rahem ont abondé dans le même sens, en mettant l´accent sur l´absence des témoins ainsi que sur le fait que plusieurs zones d´ombre subsistent dans le dossier.
La première à se réjouir de cette issue de l´affaire, c´est Malika Matoub qui a, juste après la tenue de l´audience, improvisé un point de presse: «Pour moi, c´est une grande victoire qui intervient après tout le travail mené depuis dix ans, un combat pour lequel nous avons été soutenus par plusieurs personnes. Avec cette nouvelle évolution, nous retournons à la case départ, c´est-à-dire au 25 juin 1998 et tant mieux, car de cette manière, l´enquête pourrait être de nouveau menée de façon sérieuse. Le dossier, à l´état actuel, est vide et il n´aurait permis qu´une parodie de justice.» Nadia Matoub, la veuve du Rebelle, s´est réjouie également de cette première évolution. Elle a affirmé: «C´est ce que nous cherchons. Nous n´avons pas cessé de revendiquer la relance du dossier pour un complément d´enquête. Nous nous réjouissons de cette décision car elle permettra un travail sérieux de s´effectuer.» Interrogée si elle était disposée à rentrer en Algérie pour être entendue en cas de sa convocation, elle répond par l´affirmative:
«J´ai toujours répondu aux convocations de la justice. D´ailleurs, aujourd´hui, je suis là pour témoigner de ce que je sais. C´est la première fois que je vois les deux assassins présumés.»
Maître Kaci Rahem, avocat de la partie civile, a déclaré aux journalistes que la décision qui venait d´être prise «s´inscrit dans le sens de ce que nous avons demandé. Nous avons contesté l´instruction passée et déploré l´absence des témoins. C´est une nouvelle brèche qui s´ouvre. En plus des cinquante témoins, nous revendiquons la présence des experts légistes. Des contradictions dans les déclarations des légistes ont été constatées.
L´autopsie du cadavre s´est faite mais nous n´avons pas eu les mêmes conclusions. Sans oublier l´expertise balistique dont l´importance est capitale pour élucider ce crime
». L´avocat de la partie civile a indiqué qu´il n´est pas trop tard pour que l´enquête soit menée de nouveau sur des bases solides puisque les pièces à conviction sont bien sauvegardées à ce jour.
La seule appréhension que tout le monde n´a pas manqué d´exprimer c´est la peur que l´enquête traîne encore pendant des années. «J´espère que ce complément d´enquête ne va pas encore durer dix autres années», a conclu Malika Matoub.

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