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DES CENTAINES D'ÉTUDIANTS ONT MARCHÉ MARDI À ALGER

La mobilisation ne faiblit pas

«Nous avons peur, en quelque sorte, de l'année blanche, mais c'est un risque à prendre, la balle est partie et nous ne pouvons pas faire marche arrière», avoue une étudiante à Bab Ezzouar.

Ils maintiennent la pression. Les étudiants ne décolèrent pas. Pour la dixième semaine consécutive ils étaient, comme d'habitude, au nombre de centaines à la marche hebdomadaire du mardi. Pour eux, pas question d'arrêter quitte à ce qu'il y ait une année blanche. Tant que le système est toujours en place, pas de reprise des cours. «Makach eddirassa hatta yeskout enidam (pas de cours jusqu'à ce que le système dégage, Ndlr)», «Les étudiants s'engagent, le système dégage», nous ne laisserons pas ce pays entre les mains des voleurs», scandaient à haute voix les étudiants de différentes universités d'Alger. Les étudiants ont livré même des messages à l'adresse de la justice. Vu que la marche de mardi a coïncidé avec la présentation de l'ex-Premier ministre devant le procurreur de la République auprès du tribunal de Sidi M'hamed, ils scandaient: «Djibouh El Harrach yacoul essoupa (emmenez- le, à El-Harrach pour se taper la soupe, Ndlr)». Ils sont venus des wilayas limitrophes et même de Biskra pour dénoncer et réclamer le départ de tout le système. «Nous avons fait le déplacement jusqu'à la capitale pour être aux côtés de nos camarades et même montrer que la famille universitaire parle d'une seule voix et exige un changement profond», nous a confié Karim étudiant en 3ème année de droit. Rencontré sur la place de la Grande Poste, qui est devenue le symbole de la révolution pacifique, cet étudiant soutient que le changement c'est maintenant ou jamais. «Nous sommes la relève du pays, nous en avons marre de ce système qui fait fuir les cerveaux», déclare-t-il, la rage dans les yeux. Lui et ses camarades, sont déterminés à aller jusqu'au bout. Le spectre de l'année blanche commence à planer dans le ciel de l'université suscitant des inquiétudes. «Nous avons peur, en quelque sorte, de l'année blanche, mais c'est un risque à prendre, la balle est partie et nous ne pouvons pas faire marche arrière», avoue une étudiante à Bab Ezzouar. Son camarade intervient pour dire que c'est l'avenir du pays qui est en jeu. «à quoi ça sert d'avoir son diplôme et se retrouver en chômage», se demande-t-il en préférant sacrifier une année de son cursus que de laisser les choses en l'Etat. Certains étudiants commencent à désespérer. «Le système s'entête, nous sommes 40 millions d'Algériens à investir la rue, mais le résultat, ils sont toujours là», murmure Ghiles étudiant en chimie à l'université de Boumerdès. La manifestation d'hier n'a pas du tout fait signe de faiblesse ni d'essoufflement. Dos couverts de drapeaux et pancartes à la main, les étudiants ont investi les rues de la capitale pour faire entendre leur revendication qui était purement politique. «Non à une justice soumise, nous réclamons une justice indépendante», «les étudiants exigent la comptabilité des responsables», «Ni Bensalah ni Bedoui, ne peuvent apporter des solutions à la crise», «vous avez vendu le pays malgré vos richesses, mais nous allons le récupérer malgré nos maigres moyens», lit-on sur les pancartes. Les étudiants proposent même des solutions à la crise. «Période de transition et personnalité politique», affiche une des pancartes qui exhibe le portrait d'Ahmed Taleb Ibrahimi. Ce qu'il y a lieu de relever est le fait que le mouvement des étudiants fait preuve de maturité et de civisme. Malgré le dispositif sécuritaire et la fermeture de certains accès, les manifestants n'ont pas fait dans la provocation. Les étudiants ont même constitué un cordon pour éviter les infiltrations des jeunes qui risquent de mener à des confrontations comme ça été le cas lors de la marche de mardi dernier.

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