La longue marche vers la consécration

Depuis plusieurs jours déjà, cette date phare de l'histoire de l'Algérie contemporaine occupe les espaces publics et les médias. Des activités s'inscrivant dans ce cadre ont déjà été organisées. Un colloque organisé par la direction des affaires religieuses portant sur «la dimension spirituelle du patrimoine national amazigh» s'est en effet tenu le week-end dernier au niveau de la Maison de la culture.
Cette année, la célébration organisée par le ministère de la Culture se tient sous le thème «Hier un combat, aujourd'hui une consécration» avec la participation de plusieurs organisations de la société civile, essentiellement les associations. Ce thème se veut aussi une mise au clair du long cheminement de la revendication amazighe qui a débuté non pas en 1980, mais aux premières années du Mouvement national.
Pour la circonstance, la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou a préparé un riche programme culturel en collaboration avec le Théâtre régional Kateb-Yacine, la Bibliothèque principale de lecture publique, l'Ecole régionale des beaux-arts d'Azazga, le Comité des activités culturelles et artistiques, la cinémathèque, les associations culturelles de la wilaya, l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, les Assemblées populaires communales, le Haut Commissariat à l'amazighité ainsi que l'Association culturelle Youcef Ou Kaci. Hier samedi donc, les festivités se sont ouvertes officiellement parallèlement à la célébration de la Journée nationale du Savoir sous le thème: «Le savoir au service de la promotion de la langue amazighe.» Deux conférences ont accompagné cette ouverture avec la première qui a été animée par Hocine Mohamed et Bouriba Abderrahmane, en collaboration avec l'Association algérienne de la littérature populaire «Bureau de Tizi Ouzou» et la seconde qui a traité de «Tamazight dans les écrits des nationalistes algériens» animée par Brahim Tazaghart, auteur et éditeur. Demain, c'est au tour de la célébration du mois du patrimoine que les organisateurs inscrivent cette année sous le thème«Le patrimoine culturel, un levier économique». Une conférence se tiendra, traitant du patrimoine culturel, une approche vers un développement durable. En fait, le programme est autant riche que varié. Il s'étend sur plusieurs jours allant jusqu'au lendemain du 20 avril.
Cette date est l'occasion de rappeler aussi les sacrifices consentis par plusieurs générations pour que ce jour arrive enfin, où la langue amazighe est reconnue officiellement dans la Constitution algérienne. Il faut aussi noter que parallèlement à cette célébration et au programme culturel très riche attendu, les faits saillants sont sans conteste les assises annoncées dans le programme pour la création de l'Association «Ithrane n'tmanyin» avec des anciens acteurs des évènements d'avril 1980. Notons cependant que l'annonce ne cite pas les noms de ces acteurs qui n'adhèrent pas à cette association. Enfin, rappelons que la consécration ne doit pas être une raison de nous endormir sur nos lauriers car malgré les acquis, nul ne doit oublier que 12 variétés du parler berbère en Algérie sont citées par l'Unesco dans la liste des langues menacées d'extinction.
Constat qui appelle à la mobilisation chaque jour. Défendre ces dialectes amazighs est aussi une façon d'inscrire cette date dans sa dimension nationale.