La gendarmerie développe un logiciel

Le patrimoine culturel et historique est menacé de vol. Trois tableaux du célèbre peintre Pablo Picasso, 9 morceaux de colonnes romaines, une statue représentant la française Jeanne d´Arc, 115 pièces de monnaie de l´époque romaine,...et tant d´autres objets d´une valeur inestimable ont été saisis par les services de la Gendarmerie nationale. 23 autres affaires permettant la récupération de quelque 2282 pièces archéologiques ont été constatées durant l´année en cours, grâce à un travail d´arrache-pied effectué par ces brigadiers verts des wilayas renfermant le plus de sites (Constantine, Adrar, Oran, Ouargla, Tamanrasset, Tipaza et Souk Ahras).
Expliquant ce crime organisé, classé par la police internationale (Interpol) en 3e position derrière la vente des armes et de la drogue, le lieutenant Khaldi Abderezak, a laissé entendre que ces vols et détériorations sont une atteinte au patrimoine universel et à l´identité nationale. Face à cette prolifération d´actes ignobles et illicites, les brigadiers verts ont juré par tous les saints d´accentuer leurs interventions afin d´endiguer ce phénomène qui nuit à l´image de notre pays. Ces interventions consistent au préalable en l´installation d´un logiciel- le 1er du genre- afin d´établir un nouveau système d´information géographique (SIG) appliqué à la protection des biens culturels.
C´est du moins ce qui ressort d´une conférence de presse animée, hier, au groupement de la gendarmerie à Alger, par des spécialistes en la matière. «Ce système qui a débuté depuis trois ans concerne, dans les premiers temps, les douze wilayas du Centre» a déclaré à la presse M.Hallab Smaïl, colonel et directeur du projet.
La réalisation de cette tâche, qui arrive à sa fin, a été confiée, en sus des services de la gendarmerie, aux responsables de l´Institut national de cartographie (INC). «En 2008, ce sont les wilayas du Sud qui seront concernées avant que le projet ne s´étale sur le reste du pays, une année plus tard» précise l´orateur. Très utile, à se fier aux propos de nos interlocuteurs, ce système d´information permet d´effectuer des recherches plus complexes et plus variées sur les différents sites rupestres, des Ksour...et des monuments. Chaque site aura une fiche d´information propre à lui qui nous procure des informations supplémentaires (photo, texte...) souligne le capitaine Aouira Mohamed Amine, ingénieur en informatique, diplômé de l´Ecole polytechnique. Reprenant la parole, le colonel Hallab précise que l´élaboration de ce nouveau système a été «confiée dans sa totalité à 30 experts algériens avec des moyens nationaux.» Une précision lourde de sens.
Car, «si on achète ce logiciel, il nous coûtera 2000 fois (sans exagération) plus que son développement par nos techniciens» poursuit le conférencier. Le patrimoine culturel n´est pas le seul affecté.
A cet effet, en collaboration avec d´autres corps sécuritaires, la Gendarmerie nationale veille à la finalisation, dans un avenir proche d´une banque de données, qui a pris 6 mois de temps effectif pour protéger en premier lieu, vu l´urgence de la situation, la faune et la flore.