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LES DEUX RESSORTISSANTS ONT ÉTÉ TUÉS

La France face à un second échec

Décidément, l’épisode Germaneau n’a rien appris aux décideurs français qui viennent de subir un second échec sécuritaire.

Les deux ressortissants français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, enlevés dans un bar à Niamey au Niger dans la nuit de vendredi dernier, ont été tués lors d´une offensive militaire mixte entre les armées nigérienne et française. Pour la deuxième fois, l´armée française intervient sans prendre en considération les conséquences que peut engendrer ce genre d´opération.
Apparemment, la leçon de la mort de Michel Germaneau n´a pas suscité la prudence des forces françaises qui semblent avoir agi avec précipitation. L´acte est certes barbare tel que qualifié par le président français Nicolas Sarkozy, cependant provoqué par un échec total à la suite de l´intervention militaire.
Les deux victimes ont été retrouvées sans vie après un accrochage survenu aux frontières maliennes entre les ravisseurs et les forces militaires nigériennes et françaises. Le ministre de la Défense française, Alain Juppé, qui s´est aussitôt exprimé sur les faits en confirmant le décès des deux jeunes français, sera aujourd´hui à Niamey. Ce dernier avance, au cours de son intervention, que certains ravisseurs ont pu être neutralisés lors de l´accrochage, mais le ministre n´a à aucun moment indiqué qui est à l´origine de la mort des deux jeunes. Néanmoins, le président français s´exprimant à son tour sur ce malheureux drame, assure la détermination de la France à combattre la barbarie terroriste.
Cinq autres Français enlevés à la mi-septembre de l´année dernière demeurent entre les mains de ce qu´on appelle Al Qaîda au Maghreb et qui serait derrière le rapt des deux jeunes tués. Ces derniers ont été, sous la menace d´armes amenés par des ravisseurs qui parlaient aussi bien l´arabe que le français a bord d´un véhicule tout-terrain immatriculé au Bénin.
On croit savoir, selon une source militaire qui indique à l´AFP que les ravisseurs sont des intermédiaires qui travaillent avec Al Qaîda et qu´après l´enlèvement des deux jeunes, ils ont tenté de les remettre à Al Qaîda. Tout porte à croire que les tentatives de libérer les cinq otages détenus par la nébuleuse dans une région au nord du Mali, vont être annihilées. Après ce forcing militaire mené par l´armée nigérienne en coordination avec les forces françaises, l´on est en mesure de croire que la vie des otages pourrait être menacée.
Selon des sources sécuritaires connaissant bien le profil d´Al Qaîda, la composante de cette organisation va certainement user de représailles et, à la limite, hausser le ton et amener l´Elysée à céder encore une fois aux exigences des criminels. Après ce second échec, la nébuleuse va se sentir en position de force et imposer à la France une autre rançon en échange de la vie des otages. Le nombre des ressortissants français tués au Sahel est à présent porté à trois en l´espace de six mois.

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