L'Expression

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POLITIQUE INTERIEURE

La contre-offensive du yogi

Matin et soir, les militants sont là, l’oeil vigilant et prêts à voler dans les plumes des agresseurs de style Hadjar ou Affif.

Pour certainement un grand nombre de citoyens algériens provenant de cette base, si chère aux prêcheurs de slogans populistes, ce qui s´offre aujourd´hui en spectacle autour du FLN reste, faute d´explications répétées et audibles, l´apanage des spécialistes.
D´où l´entrée progressive de Ali Benflis dans son habit de stratège pour libérer le parti du FLN d´un marchandage humiliant et nocif et surtout des griffes des rentiers de la politique. Pour autant, il n´est pas seul aux commandes de la réflexion, son staff comptant au niveau des instances (bureau politique et CC) des et des hommes, dont la théorie politique et l´action sur le terrain, vivent souvent en phase en chaque individu.
C´est cet aspect lucide du comportement de ses militants qui a poussé Ali Benflis, au nom des instances du parti, de leur enjoindre de descendre à la base pour soutenir et organiser la défense des représentations du FLN à travers le territoire national qu´une poignée de «spahis» stipendiés par des cercles de subversion et l´argent des caisses noires voudraient voir capituler.
Que veut cet homme que la Guerre de libération a enfanté en l´amputant, dès sa prime jeunesse, de ses repères essentiels? Quel est son but? Que poursuit-il in fine? Que fait-il enfin dans une cour réservée habituellement aux «seuls élus» du sérail?
Sauver le FLN de la décrépitude au moment où ce parti retrouve, non sans contentement, les principes qui l´ont animé pendant la Guerre de Libération et qu´il a aliénés au cours d´une course régionaliste au pouvoir qui perdure depuis quarante ans. Et que l´ensemble du peuple algérien souhaiterait voir disparaître à la faveur du scrutin présidentiel de 2004.
Juriste de formation, il aurait souhaité enseigner car, répète-t-il à souhait, c´est dans l´enseignement qu´on peut s´approcher de la vertu. Poète et grand défenseur de l´Etat de droit, à force d´étudier les non-dits des textes de loi, il a appris à en pénétrer les arcanes et les différents sens ainsi que les dérives quand les interprétations tendancieuses prennent le dessus.
Le yogi est ainsi fait, d´une seule pièce et flexible seulement quand la réflexion pour l´intérêt général l´emporte sur les appétits voraces des opportunistes sans foi ni loi. Ce qui ne l´empêche pas d´être à l´écoute des citoyens H24. Au siège de l´ancien hebdomadaire Révolution Africaine où le parti du FLN a trouvé refuge après sa scission d´avec l´Etat, le petit immeuble ne désemplit pas. Matin et soir, les militants sont là, l´oeil vigilant et prêt à voler dans les plumes des agresseurs de style Hadjar ou Affif. La nuit en revanche, c´est le rush. Ce n´est pas par dizaines, mais par centaines que cadres du parti et simples militants entourent comme un cocon le siège national de leur parti.
Pendant ce temps analysant les dernières nouvelles en provenance des régions, Ali Benflis annote méticuleusement ses projets et comme les membres du BP se sont tous mis en alerte en se rapprochant du siège de la rue du stade à Hydra, le yogi dispose de toute latitude qui convient pour les convoquer à tout moment. D´où l´efficacité de sa riposte chaque fois que les subversifs comme Hadjar, Tou et consorts ont voulu jouer aux apprentis sorciers sur le dos du parti. Comment réagiront les militants aux agressions des prédateurs qu´on vient de citer si, d´aventure, le jeu de la subversion devait se poursuivre?
En s´y opposant à mains nues et en comptant sur la tradition de résistant que le FLN n´a jamais marchandée à ses serviteurs. Mais comme une action sans stoïcisme a de fortes chances de terminer en queue de poisson, les militants du FLN, comme les soldats vietnamiens à Dien Bien Phu pendant la guerre d´Indochine, sont résolus à s´opposer, quoi qu´il advienne, aux agressions, même en sachant que la puissance publique ne bougera pas le petit doigt, tant que la préoccupation de certains walis demeure la couture du pantalon le long de laquelle ils glissent par réflexe leur main droite pour rappeler leur dévotion au chef même si la justice est menacée et son antithèse devient la règle et le droit, l´exception.
Le yogi enfin est heureux de pouvoir dire que la mobilisation de ses troupes n´a pas failli une seule seconde à son devoir. D´ailerons dans l´enthousiasme que procure la défense des causes justes, la logistique elle-même montre un visage radieux et solidaire.

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