L'Expression

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62e anniversaire des accords d’Évian

L’empreinte de Krim Belkacem

Il apposera sa signature au bas du parchemin qui mettra fin à plus de 130 années de colonisation.

19 mars 1962-19 mars2024. 62 années ont passé depuis que le plus grand brasier d'Afrique du Nord s'est éteint. L'Algérie s'apprête à célébrer demain cette date qui lui a permis d'accéder à son indépendance dans le sillage de son élection au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Des victoires diplomatiques qui se font écho. Alors qu'un contexte géopolitique régional hostile lui impose une vigilance extrême de tous les instants et que l'agression barbare, sauvage de l'entité sioniste contre le peuple palestinien qui subit un des pires génocides qu'a connu l'humanité a pris des proportions tragiques remettant en question la paix dans le monde. Une opportunité pour l'Algérie de se remémorer le prix qu'elle a dû payer pour enfin la caresser. Une paix chèrement acquise pour le pays, qui fêtera, demain, une date phare de sa souveraineté retrouvée. Un révolutionnaire d'exception, Krim Belkacem, en pilotera le processus. Son nom demeurera à ce titre une référence et reste intimement lié à cette Algérie une et indivisible dont ont rêvé lui et ses compagnons d'armes. Né à Draâ El Mizan un 15 décembre 1922, il tiendra le maquis près de 10 ans avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954.
Un parcours révolutionnaire exceptionnel d'un homme d'exception qu'il accompagnera jusqu'à la signature des accords d'Évian qui ont mis fin à 132 ans de colonisation. Le 19 mars 1962 marque l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en Algérie et celle de la fête de la Victoire. Une date qui constitue un repère dans l'édification de l'État algérien moderne. Elle marque surtout la fin d'un Empire français dont le déclin s'est amorcé par la débâcle de Diên Biên Phu, pour subir un enterrement de première classe dans les massifs du Nord-Constantinois et de Kabylie. L'arrêt de la domination française d'une Algérie dont l'occupation, qui a duré plus de cent trente années, s'est arrêtée un jour de mars 1962. Une date qui a marqué un des plus cuisants revers infligés à une expédition militaire autant féroce que redoutable. À ce moment-là, personne ne savait encore que le sort du mythe de l´Algérie française serait définitivement scellé à l'hôtel du Parc, à Évian-les-Bains (en Haute-Savoie, France). Le choix de la ville d'Évian n'est pas fortuit. La localité est frontalière de la Suisse, où la délégation du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) est installée dans une villa à Bois-d'Avault, près de Genève. C'est là que Krim Belkacem négociera sans concession l'Indépendance de l'Algérie. Krim Belkacem est à la tête d'une délégation composée de Mohamed Seddik Benyahia, Réda Malek, Tayeb Boulahrouf, Ahmed Boumendjel, Saâd Dahleb et Ahmed Francis. Ils ne cèderont pas d'un pouce. Krim Belkacem annonce la couleur. «Le problème pour lequel on est ici réunis est celui de la décolonisation totale de l'Algérie, de la disparition d'un système périmé et de l'accession de notre peuple à l'Indépendance.» Le message est clair. Krim Belkacem et ses compagnons seront inflexibles. Après des tractations qui auront duré près d'une année, l'arrêt des combats est ordonné le 19 mars 1962. La signature a eu lieu, la veille, à l'Hôtel du Parc. «Admirons votre ténacité et votre courage politique. Bravo pour votre succès dans cette étape décisive. Chaleureuses félicitations avec tous vos collaborateurs. Dieu vous aide», écrira l'ancien président tunisien, Habib Bourguiba, dans un télégramme adressé à Krim Belkacem, in Le Monde du 20/03/1962. Le peuple algérien dans une liesse et une euphorie exceptionnelles laissera éclater une joie longtemps réprimée. «C'était un instant de bonheur, et surtout de voir la joie, le déferlement d'enthousiasme et les danses! C'était une atmosphère presque magico-métaphysique. C'était extraordinaire.
C'était irréaliste de voir les femmes enlever leurs voiles et se mettre en jupon et aller embrasser les hommes», dira Ait Ahmed, une des icônes de la guerre de Libération nationale, libéré au même titre que tous les prisonniers politiques aussitôt les accords d'Évian signés. La date du 19 Mars restera intimement liée au nom de Krim Belkacem.
Pour l'éternité sans doute. Sa vie, à elle seule, est un foisonnement d'espoirs et de désillusions qui ont mené l'Algérie à la liberté. Les accords d'Évian ne peuvent être évoqués sans avoir une pensée particulière pour celui dont ils portent l'empreinte. Celle de Krim Belkacem... 

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