"J'ai vu le carnage..."

«Keep calm and Carry on», ces instructions de Winston Churchill aux Anglais durant la Seconde Guerre mondiale lors des bombardement de Londres par là Luftwaffe allemande, sont remises au goût du jour. Les Londoniens émergent comateux ce matin après une autre nuit de cauchemar. Une autre attaque a eu lieu, pas loin de la précédente alors que les habitants de la capitale avaient repris leurs habitudes festives comme chaque week-end, surtout que les chaleurs de ces derniers jours avaient permis aux Anglais d'apprécier ces longues et belles journées ensoleillées. Ce qui est très rare notamment à Londres. Mais c'était trop beau. Le terrorisme a encore frappé et vient gâcher cette fête des hommes et de la nature. Theresa May depuis Downing Street s'adresse aux Britanniques en qualifiant cette tragédie de «terrible incident», elle garde cette réserve typiquement britannique en expliquant que cette attaque était considérée comme «un acte terroriste potentiel». Contrairement aux Français, les Britanniques restent calmes et ne s'alarment pas. Ils gardent ce stoïcisme et ce flegme qui leur est si typique. C'est la règle, on ne s'abandonne jamais à des conclusions hâtives. Les assaillants, trois hommes (de type méditerranéen), après avoir déroulé sur une foule estivante, ont écrasé 20 passants à bord d'une camionnette à plus de 60 km a l'heure, ces derniers sont alors sortis de leur véhicule et ont attaqué des passants au hasard armés de couteaux. Sept personnes ont trouvé la mort et 48 personnes ont été blessées lors de cette dernière attaque. En ce samedi soir, les terrasses de ce quartier étaient pleines à craquer comme chaque week-end lorsque le temps et les températures le permettent. Cette attaque choque par la cruauté et la détermination dont ont fait preuve les assaillants. Leur but était bel et bien de provoquer le plus de victimes possible.
Trevor Gordon, un chauffeur de taxi a assisté en direct au drame durant l'attaque. «J'ai vu des hommes sortir de la camionnette qui avait percuté tous ces passants et l'un de ses hommes s'est mis à attaquer des gens près de Borough Market», témoigne-t-il choqué. A cette heure, le quartier était très animé surtout en fin de semaine, et il a précisé horrifié «j'ai vu un des hommes avec un long couteau à la main et il a poignardé une jeune femme à la poitrine, et il cherchait ensuite à atteindre d'autres passants». Il a ajouté avoir entendu un des assaillant crier «This is for Allah», (On fait ça pour Dieu, Ndlr). L'attaque a été rapide et les services de sécurité qui patrouillent dans les environs de la capitale sans relâche depuis l'attaque de mars dernier n'ont pas tardé à intervenir pour faire évacuer en urgence les blessés et boucler le quartier. Les personnes présentes ont été rapidement évacuées, les forces de l'ordre leur ont ordonné de garder les mains sur la tête, au cas où des attaquants se seraient cachés parmi eux. Une psychose s'est installée en cette belle soirée d'été.
Mais la population devient plus précautionneuse et vigilante.
«Aujourd'hui par exemple, le dimanche, Jaime bien fermer tôt et prendre mon fils en balade autour de la Tamise, car c'est très agréable avec ce temps, et bien, maintenant je remets en question mes habitudes, je préfère aller dans des endroits moins fréquentés, car je pense toujours à cette horrible probabilité», regrette Angela Merton propriétaire d'un salon de beauté a Golders Green, un quartier au nord de la capitale. Les alertes sont fréquentes dans la capitale britannique, la semaine dernière la Station Victoria au coeur du réseau de métro londonien a été fermé trois fois. Ce qui a créé un réel ralentissement pour le quotidien des habitants de la capitale.
Alors que pour défier les terroristes ce soir-même, le concert qui avait été annulé a Manchester de Ariana Grande va prendre place avec de grandes célébrités, les tickets ont été vendus en moins de 6 minutes, l'arène affiche complet. L'attaque d'hier soir va sûrement remettre en question cette défiance dont font preuve les Britanniques pour prouver que rien ne pourra les forcer à modifier leur mode de vie.