L'Expression

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PROFUSION DE CHAÎNES SATELLITAIRES AU MAGHREB

Frilosité

Si l’Algérien ne communique pas et ne produit pas, il restera un consommateur passif.

Il se passe beaucoup de choses dans le vaste ciel. On s´apprête à arroser les foyers algériens de toutes parts. Une pluie de news et de programmes conçus pour nous, mais sans nous, a déjà commencé à pénétrer dans les foyers, et ce n´est que le début. D´autres programmes et d´autres chaînes s´annoncent à l´horizon: de l´Europe, du Moyen-Orient. Qu´on le veuille ou non, ces chaînes ne veulent pas forcément du mal à l´Algérien, mais dans ce monde où chacun essaie de se placer, il ne fait aucun doute que ce sont d´abord les intérêts nationaux et ceux des propriétaires de ces chaînes qui seront défendus.
Les chaînes de télévision proposent deux sortes de programmes, l´un porte sur l´information, et l´autre sur la fiction. Dans les deux cas, si l´Algérien ne produit pas et ne communique pas, il restera un consommateur passif. Le volet information défendra des lignes politiques élaborées ailleurs. Quant à la fiction, elle renverra une image qui n´est pas celle de l´Algérien. La télévision étant à la fois un vecteur et un miroir, elle ne véhiculera pas les informations conçues et réalisées par les Algériens, et son miroir ne montrera pas le vécu des Algériens. Il y a là une double frustration.
Depuis 1999, le pouvoir actuel a beaucoup fait pour promouvoir les nouvelles technologies de l´information et de la communication, Ntic, sources de développement et gisement de croissance. C´est ainsi que l´octroi de deux licences dans le domaine de la téléphonie mobile a permis de démocratiser le téléphone et l´a mis entre les mains d´un nombre de plus en plus important d´Algériens, faisant que la télédensité algérienne soit la plus forte de la région. Mais en maintenant fermé le champ audiovisuel, le pouvoir quelque part, est en train de brider à la fois la créativité et les facteurs de la croissance. Pourquoi un tel gâchis? Ce qui pouvait se comprendre il y a quelques années, est totalement dépassé aujourd´hui.
Pendant des décennies, pour occulter la censure, le musellement de la parole et le dirigisme en matière d´information, les autorités algériennes ont défendu un prétendu nouvel ordre international de l´information, en disant que tout ce qui vient de l´étranger est dangereux. Pendant ce temps, les autres pays se préparaient au satellite, et depuis quelques années au numérique, bientôt suivi de la télévision numérique terrestre. Cela fait, qu´ils ont pris une réelle avance sur l´Algérie.
Quelque part, l´Algérie officielle est toujours en retard d´une guerre technologique, en retard d´une révolution.
L´argument avancé aujourd´hui pour justifier l´immobilisme porte sur la fragilité de la situation politique en Algérie. Et l´on donne l´exemple de la presse écrite, qui, d´après certains, serait incontrôlable. L´argument est fallacieux. Il est toujours possible de soumettre les nouvelles chaînes à un cahier des charges, et de mettre en place une autorité composée d´élus et de personnalités nommés par les instances dirigeantes du pays.
Par voie de conséquence, on peut dire que c´est d´abord une question de volonté politique. Ou elle existe, ou elle n´existe pas. A partir du moment où l´on veut vraiment promouvoir une information performante, et lancer des chaînes de télévision en mesure de relever le défi de la concurrence, il est possible de vérifier que l´on peut mettre la charrue après les boeufs. Et non le contraire.

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