L'Expression

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AIR ALGÉRIE

En attendant la suite...

Air Algérie se voit poussée dans une «zone de turbulences» pour qu'elle fasse l'objet, en fin de compte, d'une décision de privatisation. Comme ce fut le cas pour toutes ces entreprises qui ont été privatisées avant ce jour.

Il y a à peine quelques jours, le ministre des Transports jurait de toutes ses forces que l'ouverture du ciel n'était pas encore à l'ordre du jour et que l'on en parlera le temps venu. Hier pourtant, le P-DG de la compagnie aérienne nationale, M.Boultif, a annoncé qu'«Air Algérie se prépare à la perspective d'une ouverture du transport aérien au secteur privé». Le grand vacarme médiatique mené autour d'Air Algérie des mois durant vient donc de dévoiler sa première jambe. L'ouverture du ciel algérien à la concurrence. Il reste à voir la seconde jambe de la campagne médiatique pour que l'on comprenne correctement l'acharnement manifesté contre Air Algérie. Cela ne saurait tarder mais, en attendant, on pourrait se contenter de spéculer et dire qu'il est fort probable que par «ouverture du ciel algérien au secteur privé» certains pourraient entendre aussi, mais surtout, une ouverture d'Air Algérie au capital privé. On ne fait que supposer certes, mais c'est cette supposition qui nous permet de comprendre l'acharnement injustifié dont fut victime le pavillon national. C'est vrai que, lorsqu'elle réalise un chiffre d'affaires «de 70 milliards de dinars (pour) l'année 2014» comme l'a déclaré
M. Boultif dans sa conférence de presse, une entreprise est forcément tentante et qu'elle peut faire faire mille campagnes médiatiques, pas une seule.
Il ne serait pas donc étonnant que, bientôt, Air Algérie se voit poussée dans une «zone de turbulences» pour qu'elle fasse l'objet, en fin de compte, d'une décision de privatisation. Comme ce fut le cas pour toutes ces entreprises qui ont été privatisées avant ce jour.
Le 20/08/2014, dans ces mêmes colonnes, nous avions écrit: «La campagne menée avec hargne contre Air Algérie, ces jours-ci, n'est pas et ne peut pas être innocente. Et ce qui, à première vue, ressemblait à une danse macabre autour de l'actuel P-DG qu'on voulait scalper, peut s'avérer, plutôt, une danse festive précédant et préparant le déclenchement d'une opération, plus grande, dont l'objectif serait d'aboutir, pas à l'ouverture du ciel, mais carrément à la privatisation d'Air Algérie. La méthode est simple et aussi ancienne que le monde: «Qui veut tuer son chien l'accuse de rage» dit l'adage. Or, à Air Algérie, il semble que certains aient trouvé mille rages. Le retard, le crash, la mauvaise gestion, les services bien en deçà de la norme, le cafouillage à chaque départ, la peur à chaque arrivée...tout y est passé et tout y est revu jusqu'au moindre détail. De cette manière, il ne manquera plus au peuple qu'à courir remercier ceux qui achèteraient cette compagnie devenue inutile et si encombrante. Ils l'achèteraient comme d'autres avaient acheté d'autres entreprises, c'est-à-dire pour un bout de pain car lorsqu'on est si mauvais, non seulement on n'a pas le droit d'être exigeant mais, en plus, il faut remercier le seigneur Argent de tenter de sauver cette compagnie» (L'Expresion du 20/8/2014).
Il ne s'agit pas là d'être contre la privatisation en soi des entreprises mais ce qui est difficile à admettre cest l'opportunité de cette dernière. Privatiser? Pourquoi pas? Mais il y a des questions qui se posent et que l'on devrait se poser avant l'acte. Que privatiser? et comment le faire?
Pour ce qui est d'Air Algérie, le choix semble tout à fait clair et il est fort à parier que, dans les temps proches à venir, la compagnie - qui a échappé jusque-là à l'appétit insatiable d'un certain capital de chez nous- ira rejoindre les autres entreprises déjà avalées. Jusqu'à présent, nous ne savons certainement pas «qui cherche à bouffer Air Algérie»*, mais, en attendant la suite qui ne saurait tarder à venir pour des raisons évidentes, on peut d'ores et déjà avancer que les signes ne trompent pas. Qu'ils ne trompent plus.

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