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LA CAPITALE RENOUE AVEC LA VIOLENCE

Emeutes du logement à Diar El Afia

Courroucés, des jeunes des quartiers d’Alger sont contraints de manifester pour revendiquer des logements.

L´opération de démolition des bidonvilles à Alger continue de provoquer des émeutes. Après une accalmie qui a duré quelques semaines, une centaine de jeunes, habitant le bidonville de Diar El Afia, relevant de la commune de Kouba, dans la wilaya d´Alger, sont sortis hier dans la rue pour revendiquer des logements.
En effet, des escarmouches ont éclaté entre les forces de l´ordre et les habitants de ce quartier. Pneus brûlés, pierres, armes blanches et barres de fer ont émaillé cette révolte. Les habitants ont aussi barricadé la route. «Nous demandons des logements, ce n´est pas la mer à boire», disent les manifestants. «Allah Akbar», «El djihad ebda» sont parmi les slogans scandés. Une telle scène renseigne sur l´acharnement des manifestants ainsi la misère qui prévaut dans ce même bidonville. A l´origine de cette protestation, se trouve l´éradication de trois baraques à Diar El Afia, décidée par l´APC de Kouba. Leur démolition a débuté aux environs de 10h30. Cela étant, les manifestants se sont interrogés sur le choix de démolir ces trois masures alors que plusieurs autres sont implantées dans le quartier. Selon les déclarations des habitants, 10 personnes parmi les manifestants auraient été arrêtées. Ce n´est pas la première fois que l´on assiste à de pareils agissements. On s´en souvient, les habitants du quartier de Diar El Kef dans la commune de Bab El Oued à Alger, ont investi, le mois de juillet dernier, la rue pour demander leur relogement.
En effet, de violents affrontements avaient eu lieu entre les habitants de ce quartier et les forces de l´ordre. A l´aide de pneus brûlés et de blocs de béton, les émeutiers ont fermé la route principale de Triolet, menant de Chevalley vers la commune de Bab El Oued. En mars dernier, le quartier Jolie-Vue, dans la commune de Kouba, a été le théâtre d´émeutes opposant les services de sécurité et les locataires du bidonville de l´Appreval dans la même commune. Dans d´autres villes, on assiste au même scénario. Ainsi, plusieurs dizaines d´habitants, des jeunes en majorité, ont bloqué la route entre Oued Smar et Meftah, il y a quelques jours.
Avec des pneus, des troncs d´arbres, des pierres, les manifestants ont bloqué la route principale. La révolte dans certains quartiers se veut comme un message et un cri du coeur d´une population vivant quasiment dans un marécage suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours. Matelas, téléviseurs, vêtements, bref, tout le mobilier est rendu inutilisable.
Diar Chems à El Madania a aussi été cette année, le théâtre de violentes émeutes entre manifestants et forces de l´ordre. Les habitants de ce quartier demandaient à être logés. C´est ce qui leur a été accordé quelques mois plus tard. Soit avant la rentrée scolaire de septembre dernier. D´autres ont dû patienter plus longtemps. Mais le problème que posent ces émeutes est celui de savoir si le citoyen peut braver indéfiniment les lois de la République. La quiétude des Algériens est sérieusement mise à mal par des comportements d´autres Algériens. L´autorité de l´Etat n´est plus respectée. Et c´est toute l´architecture de l´ordre public qui en vient à être remise en cause.
Les habitants n´ont pas seulement droit à un toit. Ils doivent aussi vivre en sécurité. Et ce n´est pas à cause d´une cabane de fortune de 20 mètres carrés qu´un climat insurrectionnel doit être entretenu dans des centres urbains.
Des efforts sont consentis pour venir à bout du terrorisme mais d´autres menaces subsistent toujours. Parmi lesquelles le banditisme. Les incivilités n´ont pas tardé à être une des sources de malaise ressenti chez le citoyen. La crédibilité de l´Etat n´arrête pas d´être mise à mal. Si ce ne sont pas les terroristes qui défient son autorité, ce sont les trafiquants en tout genre. D´autres groupes n´hésitent pas à prendre le relais. Toutes proportions gardées, l´objectif est le même: défier l´Etat et ses institutions. La réponse est tout aussi claire: la réforme oui, le désordre non.

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