L'Expression

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FACE AUX PRESSIONS DE L'UNION EUROPÉENNE

Djellab hausse le ton

«L'Algérie ne se soumet à aucune partie et ne consulte personne dans le but d'obéir à ses ordres (...). Nous ne recevons pas d'ordres de l'Union européenne (...)»

L'Algérie est un pays souverain. C'est ce que semble oublier l'Union européenne qui reproche aux gestionnaires du pays de prendre les décisions qu'ils ont jugé adéquates à même de permettre le retour rapide à un équilibre financier et de mettre fin à la dépendance de l'économie nationale des recettes pétrolières. Décider de l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC), relever les droits de douanes ou encore établir des listes de produits gelés à l'importation sont des actions que l'Etat algérien peut prendre sans consulter aucune partie. Simplement dit, l'Algérie ne reçoit d'ordre de personne. Et c'est de son droit de prendre toutes les mesures qu'elle juge nécessaires non seulement pour l'amélioration de la compétitivité des produits locaux par rapport à ceux importés, mais aussi la préservation des réserves de changes en ces temps durs de crise économique. Et Saïd Djellab, le ministre du Commerce, a dit à nouveau «montrer ses crocs» pour mettre fin aux pressions que l'Union européenne a tenté d'exercer sur l'Algérie. Le ministre a ainsi haussé le ton en déclarant que «l'Algérie négocie avec l'Union européenne dans le cadre du partenariat qui unit les deux parties, et ne reçoit pas d'ordres de sa part» et d'ajouter «l'Algérie ne se soumet à aucune partie, et ne consulte personne dans le but d'obéir à ses ordres (...). Nous ne recevons pas d'ordres de l'Union européenne, mais nous les informons de nos décisions et nous négocions avec eux». Les déclarations de Djellab ont le mérite d'être claires visant, à ne pas en douter, à clore définitivement le chapitre des malentendus et de polémique avec l'UE qui s'est déclenché depuis quelques semaines déjà à la suite des déclarations tenues par la commissaire européenne du Commerce, Cécilia Malmstrom. Cette dernière, faut-il le rappeler, avait déclaré que les limitations aux importations instaurées par l'Algérie n'étaient «pas en conformité avec les Accords de libre-échange» contenus dans l'accord d'association entre l'Union européenne (UE) et l'Algérie. La commissaire avait même dit «en cas d'échec du dialogue engagé entre les deux parties à ce sujet, il faudra évoquer les clauses de règlement de différends» de cet accord. Une menace à peine déguisée qui avait vite fait réagir non seulement le représentant du gouvernement, mais aussi plusieurs organisations syndicale et patronale du pays dont l'Ugta et le FCE. Et à bien voir, l'inquiétude affichée par l'UE sur l'accord de libre-échange avec l'Algérie est tout à fait compréhensible. Car tout simplement, l'UE vient de perdre un marché où elle écoulait à grandes quantités ses produits. Du côté d'Alger, il y a lieu de rappeler que le pays affiche depuis au moins trois ans, son désaccord avec les termes de l'Accord d'association qu'il considère même comme étant une grande arnaque. Et là, il ne s'agit pas d'une appréciation de responsables, mais de la froide réalité des chiffres. Une évaluation de l'impact de cet accord depuis son entrée en vigueur en 2005 jusqu'à 2015 a montré l'ampleur et les dégâts de cette rapine organisée: Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'ont pas dépassé les 14 milliards de dollars sur les dix années, alors que les importations algériennes auprès de l'UE se sont chiffrées à 220 milliards de dollars durant la même période, soit une moyenne de 22 milliards de dollars/an. Et si on rappelle qu'à l'origine l'Accord d'association avec l'UE avait comme principal objectif de promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Europe et de développer les investissements européens en Algérie, il est évident que l'Algérie va finir par mettre fin à cette supercherie.

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