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FILIÈRE LAIT

Des mesures qui divisent les professionnels

L'accès au foncier agricole demeure une préoccupation majeure des éleveurs.

Les dernières mesures introduites par le gouvernement et visant à relancer la très sensible filière lait, sont diversement accueillies par les professionnels. Rappelons que ces mesures ont été arrêtées suite à un processus de dialogue et de concertation engagé par le ministère avec les représentants des éleveurs de bovins laitiers et des professionnels de la filière lait.
Ainsi, pour répondre aux préoccupations des éleveurs de bovins laitiers et préserver les investissements existants, le gouvernement a décidé que le prix de référence du litre de lait cru de vache soit fixé à 50 DA, à savoir 36 DA le prix de cession du lait cru aux laiteries et 14 DA de subvention de l'Etat, contre respectivement 34 DA et 12 DA auparavant. L'augmentation de la subvention (14 DA) vise à inciter les éleveurs à produire un lait de qualité, sain et marchand, a-t-on indiqué à la faveur de l'application du nouveau prix appliqué le 2 novembre dernier.
Si certains ont qualifié de «satisfaisantes» ces mesures, d'autres se montrent plus sceptiques, et y voient un «pas insuffisant» déplorant un manque de soutien en amont des producteurs. A Souk-Ahras, bassin laitier par excellence, à l'est du pays, l'on estime, à l'instar du président de la Chambre de wilaya de l'agriculture, Mohamed-Yazid Hambli, que ces mesures sont «de nature à stabiliser toute la filière, à contribuer à l'augmentation de la production et à réduire les coûts de production du lait pour les éleveurs». Ces mesures, prises après un processus de concertation engagé par le ministère de tutelle avec les représentants des éleveurs de bovins laitiers et des professionnels de la filière, permettront aux éleveurs d'élargir leurs investissements et encourageront l'arrivée de nouveaux investisseurs, notamment dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi. Ajoute-t-on. M.Hambli a toutefois préconisé de «suivre la mise en oeuvre effective de ces mesures» et «leur renforcement par d'autres dispositions organisationnelles pour leur donner plus d'efficacité de sorte à ce que l'aide aille effectivement aux vrais éleveurs».
Les apôtres de ces mesures insistent sur le suivi localement de ces dispositions, particulièrement à travers les Chambres de l'agriculteur qui permettront de mieux contribuer à l'organisation des éleveurs au sein d'associations professionnelles et de coopératives qui les accompagneraient avant, pendant et après le processus de production, tout en les impliquant dans la distribution des fourrages pour écarter les spéculateurs et maintenir des prix réels.

Contrôle de la qualité
Les coopératives agricoles permettront également la collecte du lait et le contrôle de sa qualité ainsi que le développement des nouvelles technologies, dont celle de l'insémination artificielle qui contribue à l'amélioration des races et réduit l'importation de vaches laitières, indique-t-on par ailleurs. Les coopératives et les laiteries peuvent également mettre en place des unités de production et de conditionnement des fourrages verts, par le recours aux crédits bancaires dont les crédits Rfig et Tahadi, note-t-on encore.
Les plus sceptiques, à l'image des éleveurs producteurs de lait de la wilaya de Tizi Ouzou, demeurent circonspects et qualifient les mêmes mesures d'insuffisantes. Ils demandent aux laiteries de les soutenir. Ils saluent donc l'effort de l'Etat pour soutenir la filière à travers, notamment l'augmentation de deux dinars de la prime octroyée aux éleveurs producteurs de lait, la mobilisation d'une cagnotte de 25 milliards de DA à l'investissement dans la filière lait, destinée essentiellement à la production de fourrages, aux crédits bonifiés au profit des éleveurs bovins laitiers, à l'achat direct des aliments des minoteries et à la création d'une banque des petits agriculteurs.
Ils jugent toutefois que ces mesures «restent insuffisantes et doivent être soutenues par les laiteries pour permettre aux éleveurs de rentrer dans leurs frais de production du litre de lait». Même si le prix de revient, selon les concernés, est estimé à 100 DA, dans la wilaya de Tizi Ouzou où les producteurs de lait pratiquent un élevage hors-sol en raison de son relief montagneux et de la rareté du foncier agricole (la surface agricole utile (AU) ne représente que 33% de la superficie agricole totale), les éleveurs souhaitent que les laiteries fournissent de leur côté un «effort» en achetant le lait cru à environ 70 DA.
L'on apprend à ce propos, par la voix de M.Rabah Ouguemat, président du Cril, que pour discuter de ces nouvelles mesures, le Conseil régional interprofessionnel du lait (Cril) a prévu une réunion qui regroupera les producteurs de lait cru de la wilaya de Tizi Ouzou et les représentants des laiteries, dans la perspective d'aboutir à une solution allant dans le sens de l'augmentation du prix d'achat par ces dernières du litre de lait. L'accès au foncier agricole demeure une préoccupation majeure des éleveurs.

Obstacles aplanis
L'indivision des terres privées empêche l'accès aux crédits bancaires, considère-t-on, tout en appelant à davantage de coordination entre les céréaliculteurs et les éleveurs laitiers pour développer les cultures fourragères, essentiellement sur les terres en jachère. Les projections pour le quinquennat 2015-2019 et ce, dans le cadre du renouveau agricole, prévoient 4,25 milliards de litres de lait frais en 2019, 3,57 milliards de litres en 2015 contre 3,55 milliards de litres en 2014.
Rappelons qu'à la lumière des orientations de Son Excellence le président de la République et afin d'atteindre les objectifs tracés lors du nouveau quinquennat 2015-2019, bien des obstacles ont été aplanis, comme le règlement de certaines questions qui constituent, depuis plusieurs années, une contrainte majeure aux professionnels. Il s'agit notamment de la question foncière qui a été résolue par l'élaboration, l'adoption et la mise en oeuvre de la loi n°10-03, du 15 août 2010, fixant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat.
Ce dispositif législatif a en effet mis un terme à un manque de visibilité et des incertitudes préjudiciables en stabilisant l'exploitation du foncier agricole, relevant du domaine privé de l'Etat et en sécurisant l'exploitant agricole dans le cadre d'une concession claire.

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