L'Expression

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CHANGEMENTS ANNONCÉS

De quoi s'agit-il?

Saâdani a encore parlé. Et comme à chaque fois qu'il parle, encore une fois, il a grignoté le territoire d'autrui car celui qui devait annoncer la révision de la Constitution c'est le Premier ministre et pas le chef d'un parti, mais bon!

Le secrétaire général du FLN a saisi l'occasion de l'élection des députés de son parti à différents postes de l'APN pour s'adonner à son passe-temps favori qui consiste à faire de ces annonces qui soulèvent beaucoup de questions et auxquelles, cela a été vérifié sur le terrain, il faut accorder une certaine attention tout de même.
Cette fois, Saâdani a déclaré que «des changements importants interviendront au sein des institutions de l'Etat» et que «le président de la République cédera certaines de ses prérogatives au gouvernement, au Parlement et à l'opposition». Bien entendu, ces deux annonces diffèrent, elles sont distinctes, portent sur des objets différents et ce serait donc une erreur que de les substituer l'une à l'autre.

A quels changements fait-il allusion?
La première question qui se pose est alors celle de savoir de quels changements est-ce que le nouveau secrétaire général du FLN veut-il parler? Il ne s'agit pas seulement de la révision de la Constitution ni des conséquences de celle-ci car ces changements dont il est question concernent des institutions selon ses dires, «des institutions de l'Etat». Que se passe-t-il donc au coeur du pouvoir? «Faut-il tout changer pour ne rien changer?» comme dit l'adage ou alors d'anciens responsables partiront pour faire place nette à de nouveaux arrivants? Ce «chambardement» annoncé par Saâdani concernera-t-il tous les secteurs vitaux de l'Etat: gouvernement, armée, services de sécurité, économie, etc.?
Il faut irriguer les institutions de l'Etat par du sang neuf. Saâdani ne fait pas cette annonce gratuitement. Il s'agit avant tout de préparer les esprits à ce nouveau «coup de balai» que s'apprête à faire le Président avec l'éviction, guère élégante, de son ex-tout-puissant ministre d'Etat et conseiller, Abdelaziz Belkhadem. Dans son éditorial, Ahmed Fattani, citant Machiavel, écrivait alors: «Un changement est toujours porteur d'un nouveau changement.»
Ce scénario annoncé en filigrane par celui qui est considéré comme l'un des personnages les plus proches de l'entourage présidentiel est à prendre au sérieux.
Des responsables ayant longuement dépassé l'âge de prendre leur retraite depuis longtemps, s'apprêtent à plier bagage. De nouveaux contingents de quadras formés dans de grandes écoles internationales et disposant d'une expertise avérée des affaires, seraient sur le point de faire leur rentrée dans le monde du pouvoir.
Les listes sont toutes prêtes. L'Algérie 2014 doit faire sa mue. Se rajeunir. Et se hisser au diapason des réalités internationales.
Le remaniement ministériel annoncé par certains médias pour la rentrée n'a pas eu lieu. Mais il n'est guère exclu que deux, voire même trois postes régaliens dans le gouvernement pourraient changer de titulaires. Les noms des prétendants sont déjà susurrés depuis quelques semaines. Une chose est sûre, aucune institution de l'Etat ne sera épargnée par cette mutation qui ne ressemblera en rien, nous précise-t-on, à un jeu de chaises musicales.
En conclusion, il n'est pas compliqué de déduire que ces changements, annoncés par Saâdani, vont concerner des personnalités influentes de l'Etat. Ce qui reste à savoir c'est seulement sur quoi vont porter lesdits changements, mais même cela n'a pas besoin de beaucoup de gymnastique lorsqu'on sait relier les éléments entre eux et, effectivement, une grande décision doit être préparée ce qui veut dire qu'un changement significatif pourrait bien avoir lieu. Pas dans longtemps.

Des prérogatives pour l'opposition?
L'autre volet de l'annonce de Saâdani se rapporte à la cession par le président de la République de certaines de ses prérogatives «au gouvernement, au Parlement et à l'opposition». Que des prérogatives, jusque-là accordées par la Constitution au président se verraient transférées, par la nouvelle Constitution, au Parlement et au gouvernement, cela est compréhensible car relevant tout à fait de la délimitation des pouvoirs par le texte de la Loi fondamentale. Ainsi, que certains rôles, missions, charges ou responsabilités sortent des mains du président pour aller renforcer les prérogatives du gouvernement ou celles du Parlement, cela demeure du domaine du compréhensible, du rationnel et du logique. Mais dire que certaines des prérogatives vont être cédées à l'opposition, là plus rien ne va car cela échappe à la raison et dépasse toute logique.
Que pourrait donc céder un président de la République à l'opposition comme prérogatives? une nouvelle Constitution pourrait, par exemple, garantir plus de droits à l'opposition. Elle pourrait, par exemple aussi, donner plus de mécanismes à cette opposition pour l'exercice de ces droits. Mais, dans tous les cas de figure, il ne s'agira jamais de prérogatives que le président cèderait à l'opposition car cela relève du non-sens, de l'absurde, tout simplement parce que, à l'opposition, on ne peut pas donner, ni céder des prérogatives.

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