L'Expression

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COLLOQUE INTERNATIONAL D’ALGER SUR LE TERRORISME

Avec Touati mais sans Chomsky

Ce rendez-vous, qui devait être épistémologique, semble prendre des «<I>tournures guerrières</I>» avec, en prime, l’absence de de ce linguiste.

Le point de presse donné par le comité d´organisation du colloque international d´Alger sur le terrorisme a laissé son monde sceptique. Le vaste survol synoptique sur le déroulement des travaux du colloque, qui se tiendra du 26 au 28 octobre, la qualité des intervenants, les missions dévolues aux quatre ateliers sont un chef-d´oeuvre de rigueur et d´organisation.
Mais les problèmes se posaient ailleurs au niveau du contenu et des orientations générales de ce colloque.
Ce qui devait relever du domaine épistémologique semble prendre des «tournures guerrières», avec les interventions de plusieurs colonels et généraux, dont le général-major Mohamed Touati, de chercheurs et anciens responsables connus pour leur approche absolument, résolument et ostensiblement anti-islamiste.
En fait, les choses ne sont pas (et ne seront pas) aussi simples qu´on ne se l´imagine. Le débat, qui devait apporter la contradiction, créer la polémique et nourrir les controverses (car le sujet s´y prête), semble se diriger vers un unanimisme qui ne peut produire que des fausses interprétations et des résultats erronés. Autre problématique qui surgit avant même le début du colloque et qui se résume en cette question : quel est le but de ce colloque dont les visées sont, à ce point, éradicatrices et intrinsèquement imprégnées du maillage «tout-répressif», au moment même où le Président de la République s´égosille à réitérer ses options politiques dans lesquelles la concorde civile se manifeste comme étant l´axe central.
Le sociologue Liès Boukraâ, qui fait partie de l´équipe qui a organisé le travail, et dont on ne discute pas la valeur, a déjà exposé son avis dans un essai intitulé la Terreur sacrée, et donné la pleine mesure de son courant de pensée.
La présence d´un Rédha Malek, ancien Chef du gouvernement, connu pour ses thèses anti-islamistes, et qui interviendra en plénière, conforte ces données et donne déjà un avant-goût de la direction que prendront les débats.
Autre problématique qu´on a relevée aussitôt: la présence à ce colloque de la police, par le biais de son directeur général, Ali Tounsi, de l´armée, avec la présence de deux généraux et deux lieutenants-colonels, et l´absence remarquée de la Gendarmerie nationale, partenaire privilégié de la lutte antiterroriste de 1992 à 2000, et corps d´armée qui a «travaillé» sur le démantèlement du MIA de Bouyali, premier groupe terroriste armé en Algérie, et qui a sévi entre 1982 et 1985. Officiellement, ce corps avait été «évacué» de la lutte subversive, mais il aurait pu apporter une contribution au vu de la grande expérience dont il dispose.
Ce n´est pas pour autant qu´on va tourner le dos à ce colloque. Intéressant à plus d´un titre, «l´antécédent algérien» peut élargir le débat et devenir réellement fructueux pour peu que les initiateurs se débarrassent de préjugés et d´apriori et mettent en avant l´impératif de vouloir comprendre.
Pris en tenaille, peut-être, par l´impérieuse nécessité de vouloir absolument transmettre un message - celui de l´Algérie meurtrie - à la communauté internationale, les initiateurs ont axé tout leur travail autour de la menace terroriste et les affres terribles du terrorisme, occultant, de fait, les causes politiques, les racines sociales et le contexte global dans lesquels a évolué le terrorisme algérien. Le message est légitime, mais retracer les faits dans leur contexte l´est encore plus.

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