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ANCIEN PRÉSIDENT DU HAUT COMITÉ D'ETAT

Ali Kafi décède à 85 ans

Suite à cette triste nouvelle, un deuil de huit jours a été décrété depuis, hier mardi, par le Président Bouteflika.

L'ancien président du Haut Comité d'Etat (HCE), Ali Kafi, est décédé hier matin, dans un hôpital à Genève des suites d'une maladie, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué. Le même communiqué a précisé que pour permettre aux membres des corps constitués et à la population de se recueillir à la mémoire du défunt, la dépouille de celui-ci sera exposée au Palais du peuple, aujourd'hui, mercredi, à compter de 9h du matin.
L'enterrement aura lieu le mercredi, après la prière du Dohr, au Carré des Martyrs, au cimetière d'El Alia. M.Kafi a été transféré, lundi dernier, aux urgences de l'hôpital de Aïn Naâdja suite à un malaise, a-t-on ajouté de même source. Suite à cette triste nouvelle, le Président Bouteflika a décrété un deuil national de huit jours, depuis hier mardi. C'est le cinquième président que perd l'Algérie en 50 ans d'indépendance. Et c'est le troisième chef de l'Etat qui décède en l'espace d'une année. Le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella est décédé à 96 ans, le 11 avril 2012. Le 6 octobre de la même année, il a été suivi par le président Chadli Bendjedid décédé à l'âge de 83 ans et enfin Ali Kafi décédé hier. Le défunt a occupé plusieurs fonctions au sommet de l'Etat à l'indépendance du pays en 1962, dont la plus importante a été le poste de président du HCE. En effet, le 14 janvier 1992, après l'annulation du second tour des élections législatives remportées par le FIS dissous et la destitution du président Chadli Bendjedid, l'armée instaure un Haut Comité d'État pour gérer la crise politique naissante. Ali Kafi est alors nommé membre de ce comité. Le 2 juillet 1992, il en prendra la présidence, succédant à Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin à Annaba. Après deux ans à la tête du HCE, il remet ses pouvoirs à Liamine Zeroual, nommé chef de l'État le 30 janvier 1994.
Ali Kafi a su attirer sur lui les projecteurs de la presse nationale, notamment sur le contenu de ses mémoires. Publiés en 2002 dans un ouvrage intitulé Du militant politique au dirigeant militaire, ces mémoires lui ont valu de très nombreuses critiques de la part d'intellectuels, historiens, hommes politiques et moudjahidine, notamment pour ses révélations jugées offensantes sur l'architecte de la révolution, Abane Ramdane. La justice algérienne a eu à condamner M.Kafi dans le cadre de cette «affaire Abane». Le verdict a été confirmé en mars 2003 quand la justice a désavoué Ali Kafi dans le procès l'opposant aux héritiers Abane exigeant le retrait de tous les exemplaires du livre Mémoires de M.Kafi pour la suppression de la controverse des pages 133 à 136. L'ancien colonel de l'ALN dans la Wilaya II historique a été plusieurs fois ambassadeur de la République algérienne dans de nombreuses capitales. Ali Kafi est né le 17 octobre 1928 à M'souna, près d'El Harrouch (Skikda), dans une famille de petits paysans affiliée à la célèbre confrérie Rahmania. Le père d'Ali Kafi, Cheikh El Hocine, qui se chargea de son éducation, lui dispensa lui-même l'enseignement religieux. Marqué par les massacres de Sétif de 1945, adhérant rapidement aux idées nationalistes du Parti du peuple algérien (PPA), il y forme avec d'autres étudiants une cellule militante. Il rejoint l'institut El Kettania de Constantine en 1946. Militant du PPA, il anime une cellule de ce parti au sein de l'Institut avant de rejoindre l'Université de la Zitouna à Tunis, en 1950. Il y côtoie les milieux nationalistes tunisiens et participe à plusieurs actions politiques. Deux ans plus tard, en 1952, il est expulsé de Tunisie par les autorités coloniales en raison de son activisme politique en tant qu'étudiant. De retour à Skikda, il doit purger une peine de six mois de prison consécutive à une condamnation pour activités nationalistes datant de 1950. A sa libération, il devient enseignant dans une école libre d'obédience Mtld, El Moustakbal, à Skikda. Il rejoint l'ALN au début de 1955 où il activera sous les ordres de Zighoud Youcef, successeur de Didouche Mourad à la tête de la Wilaya historique. Il a été parmi les organisateurs de l'offensive du 20 Août 1955 dans le Nord-Constantinois. Au printemps 1956, il est responsable militaire de la Wilaya et, en avril 1956, devient colonel, commandant de la Wilaya II. En mai 1959, il fait partie des dix colonels chargés de l'organisation des opérations militaires de l'ALN à Tunis où il s'installe jusqu'à l'Indépendance de l'Algérie.
Durant la crise de l'été 1962, il soutient le Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) de Benyoucef Benkhedda face au bureau politique du FLN de Ben Bella. Après l'Indépendance, il est ambassadeur d'Algérie à Beyrouth (1963), Damas (1966), Tunis (1975), en plus de la Ligue arabe.
En 1990, il devient secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine. Il sera, en janvier 1992, membre du Haut Comité d'Etat et en deviendra le président après l'assassinat de Mohamed Boudiaf.

Abdelaziz Bouteflika
«Une page de l'histoire de l'Algérie vient d'être tournée»

«L'Algérie perd en la personne du moudjahid, ami et ancien président du Haut Comité d'Etat (HCE), Ali Kafi, l'un de ses grands hommes qui ont été à l'avant-garde de sa Révolution et de sa construction après l'indépendance et dont les réalisations resteront à jamais gravées dans la mémoire des Algériens», a écrit le Président Bouteflika dans un message à la famille du défunt Ali Kafi. «Avec la disparition de Ali Kafi, c'est une page de l'histoire de l'Algérie qui vient d'être tournée. Une histoire riche en événements qui retiendra son abnégation dans l'accomplissement de son devoir et de sa mission au service du pays sur plusieurs fronts, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, lui qui n'a pas hésité à répondre à l'appel de la patrie pour prêter main forte à ses compagnons au Haut Comité d'Etat dont il a assumé la présidence avec dévouement et loyauté», a souligné le chef de l'Etat. «En cette douloureuse circonstance, je tiens à vous présenter mes sincères condoléances, priant Dieu Tout-Puissant de vous assister dans cette épreuve et d'apaiser les coeurs de tous les membres de sa famille et de ses compagnons d'armes», a conclu le Président Bouteflika dans son message à la famille du défunt.

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