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POUR DÉBLOQUER LA CRISE LIBYENNE, LE MARÉCHAL HAFTAR REÇU PAR SELLAL ET MESSAHEL

Alger hausse le ton

Les entretiens ont porté «exclusivement sur les développements de la situation politique et sécuritaire que connaît la Libye et les moyens à même d'encourager le rétablissement rapide de la stabilité et de la sécurité dans ce pays».

Fayez al Sarraj, chef du gouvernement libyen d'union nationale, a proclamé samedi la libération totale de la ville de Syrte devenue pendant plus d'un an un fief du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI-Daech). «Après huit mois du début des opérations contre l'Etat islamique dans la ville de Syrte, j'annonce officiellement la fin des opérations militaires et la libération de la ville», a déclaré le Premier ministre dans un discours à la télévision. «La bataille de Syrte est finie, mais la guerre contre le terrorisme en Libye n'est pas encore finie», a encore averti M.Sarraj, mettant l'accent sur la nécessité d'unifier les forces militaires dans une seule armée.
Le jour-même, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté les Libyens qui demeurent en marge de l'accord politique libyen de décembre 2015 à s'y rallier, tout en louant les parties engagées dans le processus, «dans un esprit de réconciliation, d'inclusion et de droits de l'homme». Convaincu qu'il n'y a pas d'autre démarche pour parvenir à «trouver une solution consensuelle à la crise en cours», il a souligné combien «le chemin vers la paix est long et exige beaucoup de travail et d'engagement. Beaucoup a été réalisé au cours de la dernière année», a également estimé le secrétaire général de l'ONU, qui se réfère à la constitution du Conseil de la Présidence installé début 2016 à Tripoli, à la reprise de la production de pétrole ainsi qu'aux progrès enregistrés dans la lutte contre le terrorisme aussi bien à Benghazi qu'à Syrte. Mais, a averti M. Ban, la lenteur de la mise en oeuvre de l'accord, signé le 17 décembre 2015, n'a toujours pas apporté la stabilité et la sécurité «dont le peuple libyen a besoin et qu'il mérite». Concluant son appel par la conviction que l'ONU continuera d'appuyer le processus et de soutenir le peuple libyen, Ban Ki-moon a salué les efforts de son Représentant spécial, Martin Kobler, ainsi que ceux du personnel de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) et exprimé sa reconnaissance envers l'Union africaine, l'Union européenne, la Ligue des Etats arabes et les Etats membres de l'ONU pour leur ferme soutien au processus politique libyen. Comme en écho à ces déclarations qui illustrent l'impatience de la communauté internationale et la volonté du gouvernement Al Sarraj de progresser davantage dans le processus de réconciliation et de restauration de la paix, l'entretien hier entre Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, avec le maréchal Khalifa Haftar, «qui effectue une visite en Algérie», démontre que la diplomatie algérienne poursuit opiniâtrement ses efforts pour faire avancer le dialogue inclusif entre les différentes parties libyennes. Les entretiens ont porté «exclusivement sur les développements de la situation politique et sécuritaire que connaît la Libye et les moyens à même d'encourager le rétablissement rapide de la stabilité et de la sécurité dans ce pays» ont indiqué les Affaires étrangères qui précisent que M. Messahel a saisi cette occasion pour rappeler les efforts que l'Algérie «n'a cessé de déployer en vue d'encourager les parties libyennes à atteindre un accord consensuel pour le règlement de la crise» dans ce pays. Abdelkader Messahel a ainsi réitéré la position «constante» de l'Algérie en faveur de la solution politique au conflit en Libye, dans le cadre de «la mise en oeuvre de l'Accord politique, conclu par les parties libyennes le 17 décembre 2015, à travers le dialogue inclusif inter-libyen et la réconciliation nationale, seuls à même de préserver l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye, sa souveraineté et sa cohésion nationale et de mettre, ainsi, fin définitivement à la crise qui affecte durement le peuple frère libyen».
Par-delà le verbe diplomatique, il faut entendre que l'Algérie s'efforce d'amener à la table des discussions avec le GNA toutes les parties qui ont jusqu'ici tenté de saborder le processus, en contestant sa dynamique pour diverses raisons dont les ambitions personnelles ne sont pas les moindres. Mais Paris vaut bien une messe et Abdelkader Messahel, après les rencontres qu'il a eues voici deux semaines à peine avec Fayez al Sarraj et celle intervenue à Alger où le président de la Chambre des représentants, Salah Issa Aguila, allié de Khalifa Haftar, était lui aussi «en visite», voici un mois à peine, poursuit un travail forcené de rapprochement des positions dans le but de transcender les obstacles et de balayer les réticences qui perdurent. On sait que Khalifa Haftar incarne, peut-être à son corps défendant, l'entrave majeure à la mise en oeuvre du processus. Mais en tant que chef de file d'une armée adoubée par le Parlement de Tobrouk et homme politique écouté par un certain nombre de tribus dans la région de Benghazi et dans le Sud Est libyen, il est apparu comme un trublion incontournable dont il faut tenir compte et auquel il convient d'offrir une alternative satisfaisante.C'est là tout l'art de Messahel qui est mis à l'épreuve de la donne libyenne et son action n'est en rien «secondaire» quand on connaît la menace terroriste qui pèse sur nos frontières, au Maghreb comme au Sahel. Une menace nourrie par les multiples trafics d'armes, de drogue et de migrants qui contraignent l'Algérie à mobiliser une partie importante de ses moyens militaires pour anticiper d'éventuelles actions des groupes terroristes divers.

Khalifa Haftar chez Abdelmalek Sellal
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reçu, à Alger, le maréchal libyen Khalifa Haftar, dans le cadre de la visite qu'il effectue en Algérie, indique un communiqué des services du Premier ministre. «L'entretien a porté essentiellement sur les développements que connaît la situation en Libye et les perspectives du règlement de la crise et du retour de la stabilité, la paix et la sécurité dans le cadre de l'unité et de la souveraineté de la Libye», précise-t-on de même source. Il a été rappelé, au cours de cet entretien, que «la seule alternative reste la solution politique basée sur le dialogue inclusif inter-libyen et la réconciliation nationale, ce à quoi oeuvre l'Algérie en direction de l'ensemble des parties à la crise en Libye». La rencontre s'est déroulée en présence du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel.

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