L'Expression

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EDUCATION NATIONALE

A l'impunité faut-il ajouter l'inconscience?

Et dire que nous avons besoin de juste un peu de sérieux et de beaucoup de conscience pour que notre école redevienne normale.

Chez les gens qui se respectent, une journée sans classe est comptabilisée comme une perte. On se lève, on se tire les cheveux, on retrousse les manches, on met les bouchées doubles et on se débrouille pour récupérer ce qui a été perdu. Chez nous, une centaine d'heures de perdues (déjà) avec la grève des enseignants et l'Inspecteur général de l'Administration au ministère de l'Education nationale trouve que ce n'est pas grave, que ce n'est pas une perte majeure, que ce n'est rien, que cela ne fait rien! On ne sait pas à partir de quel moment monsieur l'Inspecteur général s'inquiétera-t-il mais en tout cas, il ne donne pas l'impression qu'il le serait de sitôt.
Les enseignants peuvent donc poursuivre leur grève, il y aura toujours des paroles douces comme celles-là pour minimiser les conséquences pourtant désastreuses d'une grève que tout le monde n'apprécie pas de la même manière en tout cas. On ne sait pas, non plus, si ces paroles visent à rassurer les élèves, si elles tendent à leur démontrer qu'ils n'ont pas de motif pour demander de fixer un seuil aux examens du bac, si elles sont destinées aux parents pour les calmer ou alors si elle s'adressent aux grévistes pour leur dire que ce qu'ils ont fait n'est pas méchant et qu'il est temps de revenir sur leur décision. Quelle que soit la raison qui aurait poussé à cette déclaration, il y a lieu de réellement s'inquiéter pour le pays!
A l'impunité qui sévit, depuis des années, dans notre pays où chacun fait ce qu'il veut, comme il veut et là où il veut, on vient d'ajouter l'inconscience. Ainsi nul n'aura de problèmes de conscience et nul n'aura de remords. Il suffit tout juste de faire ce qu'on a envie de faire, il y aura toujours ceux qui passeront après pour essuyer en chantant à tue-tête que ce n'est rien et que tout est en ordre. On ne peut pas faire une école avec cette mentalité, on ne peut pas prétendre rejoindre ceux qui nous ont dépassés. On ne peut même pas établir des objectifs et essayer de les réaliser. Il aurait peut-être fallu avoir le courage de reconnaître que les dégâts sont grands, très grands même pour que chacun prenne ses responsabilités car, à force de camoufler ainsi, on encourage une mauvaise situation à durer, à s'éterniser.
Trois semaines de grèves, c'est pratiquement combien d'heures de maths, de sciences, de physique ou de toute autre matière qu'ont perdues les élèves? Au nom de quoi l'Inspecteur général de l'Administration a-t-il pu dire que cela ne représente rien? Quelle est donc cette échelle de valeur qu'il aurait utilisée pour évaluer les dégâts? Et dire que nous avons besoin de juste un peu de sérieux et de beaucoup de conscience pour que notre école redevienne normale. Pour que, lorsque nos enfants poussent la porte d'entrée début septembre, ne le font pas avec la certitude qu'une grève aura lieu dans quelque temps.
Nous avons besoin de juste un peu de courage et d'honnêteté pour que notre école retrouve sa véritable vocation. Pour que, lorsque nous envoyons nos enfants à l'école, nous ne le faisons pas avec l'appréhension de tous ces arrêts qui se succèdent à l'infini.
Pour que notre école ressemble à une école, nous avons juste besoin de quelques hommes. Des hommes qui sachent que demain a commencé il y a trente ans et qu'aujourd'hui nous travaillons pour la génération qui viendra dans trente autres années.
Des choses comme l'école, on ne plaisante pas avec, on n'est pas autorisé à commettre des erreurs dans ce domaine car toute erreur se paie cash sur une longue période. N'avons-nous pas assez payé jusque-là? Faut-il encore encourager l'inconscience? Non, monsieur, non!

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