L'Expression

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Couple Algérie-France

À l'heure des attentes

Les convictions à Alger et Paris sont les mêmes. Elles ont été d'ailleurs clairement exprimées par les présidents Tebboune et Macron à maintes occasions.

La visite officielle qu'effectuera le président Macron demain en Algérie n'est pas anodine. D'abord par sa durée, 3 jours, ensuite en raison de la conjoncture particulière au triple plan bilatéral, régional et international. Elle nourrit de fortes attentes en Algérie et en France. Les deux sociétés veulent ouvrir une nouvelle page.
Macron en apporte peut- être un début de réponse, en ce sens que l'étalement du séjour présidentiel suppose une réelle volonté d'aller au fond de certains dossiers, d'affiner le dialogue pour rapprocher les points de vue sur beaucoup de questions qui nourrissent des incompréhensions et fragilisent une relation, censée représenter un exemple en matière de coopération entre les deux rives de la Méditerranée.
Les convictions à Alger et Paris sont les mêmes sur le sujet. Elles ont été d'ailleurs clairement exprimées par les présidents Tebboune et Macron à maintes occasions. Mais cette lecture, somme toute logique, de l'Histoire est systématiquement parasitée par des forces tapies dans le système politico-médiatique français. Ces dernières représentent une minorité agissante qui a réussi à occulter une part importante de l'Histoire au peuple français qui, faut-il le rappeler a voté plus de 90% en faveur de l'indépendance de l'Algérie lors du référendum d'avril 1962.
La réalité algéro-française n'est donc pas si compliquée. Le frein à l'épanouissement des relations entre les deux pays n'a pas d'origine populaire. Sinon comment expliquer que la diaspora algérienne en France est la plus importante et compte plus de 6 millions d'âmes? Comment expliquer également que dans leur quotidien, les Français n'évoquent jamais le FLN comme une organisation terroriste, comme tentent de le faire admettre les forces de la haine?
Ces constats qui sautent aux yeux sont certainement partagés par les hommes de bonne volonté, en Algérie comme en France. En tout cas, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont visiblement l'intime conviction que la thèse du rapprochement des peuples est aussi celle des dirigeants des deux pays au lendemain de l'indépendance. À l'aube de l'indépendance, les responsables algériens militaient en faveur d'une coopération d'État à État. Les dirigeants de la révolution ont évoqué cette relation de confiance et de partenariat. Ils l'ont défendue lors des accords d'Évian. Mais plus de 60 ans après, l'aspiration des uns et des autres ne s'est pas matérialisée.
En 2022, le challenge des dirigeants algériens et français consiste justement à aller à la source de cette aspiration et d'en faire un objectif prioritaire. Il s'agira, lors de cette visite, de rétablir la confiance entre les deux pays. Il faut aussi faire en sorte d'en finir avec les disputes et les petites phrases.
La responsabilité première des deux chefs d'État consiste à développer une nouvelle vision commune d'une coopération multiforme et mutuellement profitable. Il faut dire que cette volonté a bel et bien existé, mais contrariée par la crise sanitaire mondiale qui a fait perdre toute une année aux deux pays.
Cela sans oublier les malheureuses déclarations du président Macron sur l'État algérien et son armée. 2021, année électorale en France, aura été aussi difficile. Les deux Présidents ont su dépasser l'écueil, parce qu'ils croyaient en une destinée commune entre les Algériens et les Français. 2022 est politiquement particulière. Emmanuel Macron entame son 2e et dernier mandat. Il a les moyens politiques pour prendre un pari gagnant sur l'avenir. Il est certain que sur la question des relations de son pays avec l'Algérie, il ne sera pas épargné par les lobbies de l'Algérie française. Mais contrairement à un passé récent, il est en mesure de résister, d'autant que la géopolitique du moment lui donne l'opportunité d'affronter les forces de la régression.
Il tient une formidable occasion pour solder le passé et engager le partenariat algéro-français vers un avenir serein. Le président Tebboune, qui ne fera aucune concession sur les vérités historiques, n'a à aucun moment impliquer l'État français actuel dans le débat mémoriel. État souverain et indépendant, l'Algérie entend nouer des rapports privilégiés d'égal à égal avec la France dans l'intérêt des deux peuples et de la région.
Il se trouve que la séquence du moment au plan géopolitique installe l'Algérie comme un acteur incontournable sur l'échiquier régional. La France doit tenir compte du poids de l'Algérie dans son déploiement régional. Le Français moyen le comprend très bien. Le séjour algérien du Président français nous dira s'il compte associer les Français dans la sourde guerre qu'il mène contre les nostalgiques de l'Algérie française.

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