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AFFAIRE DE LA POSTE D'IGHIL OUANTAR (BÉJAÏA)

5 ans de prison ferme pour l'ex-receveur

L'ex-receveur, qui a été arrêté, récemment par la Gendarmerie nationale après une cabale de deux ans, était reconnu coupable d'escroquerie et de dilapidation des deniers publics.

Jugé jeudi au tribunal d'Akbou, l'ex-receveur de la poste d'Ighil Ouantar, dans la commune de M'Cisna a écopé d'une peine d'emprisonnement ferme de cinq années et d'une amende à verser à la Trésorerie publique. Le verdict a été rendu jeudi.
L'ex-receveur, qui a été arrêté, récemment par la Gendarmerie nationale après une cabale de deux ans était reconnu coupable d'escroquerie et de dilapidation des deniers publics.
Dans son plaidoyer, l'avocat général, revenant laconiquement sur les différents rounds qui ont marqué l'affaire, a requis un emprisonnement de cinq années ferme. Lors de son audition par le magistrat, le prévenu a nié «avoir abusé de la confiance» des abonnés de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance, Cnep. Trébuchant parfois et souvent maladroit dans ses réponses, le prévenu est allé loin en affirmant «n'avoir jamais connu» son accusateur, qui l'a poursuivi pour avoir vidé son compte à son insu alors qu'il se trouvait à l'étranger, son passeport l'attestant. Toutefois, il n'a pas réfuté sa disparition en prenant comme destination le sol ibérique, l'Espagne, qu'il a ralliée en embarquant à partir de la capitale de l'ouest, Oran. Ce n'est là qu'un début d'une sale affaire aux conséquences qui ne risquent pas de connaître un heureux épilogue, du moins pas pour le prévenu. Car sept autres procès l'attendent, tous portent les mêmes chefs d'inculpation, à savoir abus de confiance, escroquerie et dilapidation des deniers publics. Ce n'est pas tout. Algérie poste, victime elle aussi des agissements du mis en cause, n'est pas restée inerte face à une telle situation.
L'image de marque d'une telle institution publique est ternie par une telle affaire dans laquelle son employé a joué le rôle d'acteur principal en prenant en main les destinées de la poste du village d'Ighil Ouantar tout en usant et abusant de la confiance des détenteurs de carnets Cnep. Pour redorer son blason, Algérie poste a, par le biais de son service contentieux, jugé utile d'actionner la machine judiciaire contre le mis en cause, l'accusant de faux et usage du faux et de dilapidation des derniers publics.
Tout a commencé au début du mois de janvier 2015 lorsque la disparition du receveur de la poste a été signalée par sa... famille. Alertés, les éléments de la brigade de Béni Maouche, rattachés à la compagnie de la Gendarmerie nationale d'Akbou, arrivent au village d'Ighil Ouantar. Ils étaient attendus par les représentants d'Algérie poste et des villageois, tous ahuris par l'info qui a fait le tour de toute la contrée: le receveur de la poste a disparu. Or, le mis en cause aurait été vu la veille au chef-lieu de la daïra de Seddouk. Il s'agit là du premier couac qui n'est pas encore tiré au clair. Mais dans l'esprit des présents, le receveur serait décédé à l'intérieur de la poste. Les gendarmes passent à l'action en défonçant les portes de la poste. Aucune trace de l'homme n'a été retrouvée. Bien mieux, les gendarmes, établissant leur constat, n'ont signalé aucune effraction. Des éléments du DRS, ayant privilégié la piste terroriste ou encore un enlèvement, arrivent à leur tour dans la matinée. Dans la tourmente, ils se mettent à la recherche de l'homme disparu énigmatiquement. Dans leurs recherches, ils ont passé au peigne fin les boqueteaux entourant le village, notamment le lieudit Taghzouit connu pour son relief plus ou moins accidenté.
La panique a vite fait de gagner les esprits des habitants de la commune de Mcisna. Aucun ne prédisait la disparition d'un tel homme respecté de tout le monde.
La famille du receveur passe à l'action en se mettant elle aussi à sa recherche, en placardant sur les murs des habitations des villages et localités environnants des affichettes signalant sa disparition. Ces annonces ont, pour des desseins inavoués, été rapidement arrachées le lendemain. Plus d'un, notamment des clients d'Algérie poste, détendeurs de carnets d'épargne Cnep, ont commencé par s'inquiéter. Certains ne retrouvent plus leurs carnets d'épargne Cnep confiés au receveur de leur bureau de poste, d'autres ont, tels qu'ils l'ont signalé, constaté des manques importants dans leurs avoirs. Plusieurs épargnants vivant en France ont vite fait de rentrer pour s'enquérir de la situation. Certains d'entre eux se sont rapprochés du directeur de wilaya d'Algérie poste pour l'informer de la disparition de leurs carnets d'épargne et des sommes colossales de leurs épargnes.
L'information a été confirmée, hier, par le responsable d'Algérie poste d'alors. «J'ai effectivement reçu des clients de notre établissement, qui m'ont fait part de la disparition de leurs carnets d'épargne Cnep, qu'ils disent avoir confiés au receveur, qui n'a pas donné signe de vie depuis plus de 10 jours», a indiqué à l'époque le directeur d'Algérie poste à Bejaïa, Chambi Youcef. «Nous avons vérifié le compte de l'un d'entre eux à qui nous avons délivré un avoir, qu'il trouve loin du compte de la somme déposée», a-t-il précisé. De source proche de l'affaire, on affirme que les clients concernés seraient «victimes d'abus de confiance». Les premiers plaignants affirment avoir remis leurs carnets au receveur qui a disparu dans la nature.
Ces émigrés et retraités de France ont confié leurs documents à ce receveur à la demande de ce dernier, sous prétexte de leur régler la question des intérêts devant été calculés à Constantine. A Ighil Ouantar, on parle d'un préjudice de plusieurs centaines de millions de centimes, rien qu'en comptant les clients qui se sont déclarés. De fil en aiguille, les gendarmes ont réussi à mettre la main sur le mis en cause en l'arrêtant récemment à son domicile où il se cachait. Déféré devant le parquet, il a été écroué.

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