200 DA...la banane!!!

Hormis les oranges et les mandarines, tout le reste est excessivement cher, voire hors de portée de n'importe quelle bourse moyenne. Autant faire le plein en vitamine C et prendre son mal en patience. Depuis le 1 er janvier 2017, les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou font face à une hausse vertigineuse de pratiquement tout ce qui se vend. Fruits, légumes, produits alimentaires conservés, carburants, etc. sans compter les produits dont les hausses des prix ne seront découvertes qu'au moment voulu. Le citoyen fait face à cette situation au moment où son salaire n'a pas augmenté d'un iota ou d'un seul sou depuis des années et des années. C'est donc l'occasion pour confirmer, si oui ou non, l'argent ne fait pas le bonheur. Les citoyens de la région ont ainsi eu la grande et désagréable surprise de découvrir que le prix d'un kilogramme de banane a subitement sauté pour atteindre les 650 DA. «J'ai acheté une banane à 200 DA», nous dit un dame de 65 ans à laquelle le médecin a conseillé la prise de ce fruit régulièrement. Il faut dire aussi que la hausse des prix concernait pratiquement tout. Mais quand on sait que les spéculateurs de tous bords n'attendent que ce genre d'opportunités pour appuyer sur l'accélérateur des prix, il va sans dire que la suite est facile à deviner. D'ailleurs, la hausse vertigineuse qu'ont subie les prix des fruits et légumes n'a absolument aucune explication logique et qui puisse tenir la route. Une tournée effectuée, hier, sur les marchés des fruits et légumes donne froid dans le dos. La tomate était affichée à 140 DA le kilogramme, alors que la courgette l'était à 160 DA. Quant à l'haricot vert, son prix était simplement astronomique: 220 DA. Pourtant, nous ne sommes pas en période de fêtes, connue pour être celle où le prix de l'haricot vert connaît la plus forte hausse. Cette fièvre des prix affecte aussi et surtout les fruits. En dehors de l'orange et de la mandarine, bien audacieux sera le salarié qui osera approcher la banane, par exemple, ou de la pomme. La première est affichée à plus de 600 DA, souvent à 650 DA, tandis que pour les pommes, il faut débourser pas moins de 300 DA, si on veut faire baisser son taux de cholestérol naturellement. Fort heureusement, la hausse n'a pas touché le prix de certains fruits et légumes. Cette année, et Dieu merci, diraient les plus pieux, l'orange et la mandarine ont envahi les marchés. Une bonne récolte a permis à ces agrumes d'être affichés à des prix plus qu'abordables. Il y a même des cas où l'orange est proposée à 50 DA le kilo tandis que la mandarine voit son prix osciller entre 90 et 100 DA, surtout sur les marchés mais aussi chez les vendeurs ambulants, qui ont pris d'assaut les bordures des routes. Il en est de même pour certains légumes, lesquels, en plus de ne pas être contaminés par la hausse des prix, sont fort indiqués pour l'entretien de la santé, à l'image des cardes. Ces dernières sont proposées à 50 DA le kilo. Encore faut-il avoir le courage de préparer un couscous aux cardes, sans garnir son plat d'un beau et succulent morceau de viande. Mais pour ce faire, il suffit de se rappeler les dangers que comporte la consommation en excès de la viande, pour se réconforter et compenser cet ingrédient qui séduit tant et qui fait baver les gourmands. Le fenouil aussi est très abordable. On a même aperçu, chez certains marchands, qu'il est proposé à 100 DA les trois kilos. Quant à un vieux couple, qui sait sans doute ce qu'il fait, il a été aperçu hier, penché sur la bordure de la route Ouaguenoun-Tizi Ouzou, en train «d'extraire» une grande quantité de pissenlit et gratuitement. Avec ce légume roi, dont les vertus pour la santé sont extraordinaires, le couscous risque fort bien d'être encore plus succulent qu'avec des cardes. Ce vieux couple, qui a eu sans doute à vivre des crises financières encore plus graves que celle à laquelle nous faisons face aujourd'hui, réussit à faire des emplettes, sans débourser aucun sou et sans faire de queue devant la caisse d'une supérette. En plus, avec le fameux pissenlit, ils préservent leur santé. C'est dire qu'en ces temps difficiles, il y a toujours des gens intelligents, même si d'apparence, ils le paraissent moins, qui trouvent des solutions très simples aux problèmes les plus compliqués.