L'Expression

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Surprenant retour de Mondher Zenaïdi

Une présidentielle tunisienne en vue

Comme le bruit sourd d'un orage qui se dessine peu à peu, le nom de Mondher Zenaïdi agite le microcosme politique tunisien depuis qu'une rumeur a crû autour de sa candidature éventuelle à l'élection présidentielle de fin 2024. Candidat malheureux à celle de 2014, il est resté ancré dans le coeur d'une large frange de la population qui n'oublie pas qu'il fut un grand ministre sous Zine El Abidine Ben Ali et qu'il a, sans cesse, affiché une réserve exemplaire, depuis la révolution du jasmin. Pendant de nombreuses années, Mondher Zenaïdi est resté silencieux mais voilà que le 29 février dernier, il délivre un communiqué qui a provoqué de l'émoi, par-ci et de l'intérêt, par-là. Bref et lourd de sens, le texte a de quoi nourrir toutes les supputations dans une Tunisie en proie à une crise socio-économique persistante. «Notre pays vit aujourd'hui une situation de confusion et de blocage sans précédent. Face à cette situation alarmante, le devoir national nous impose à tous, et avant toute chose, de faire montre de responsabilité et d'éviter d'alimenter les divisions et nuire à la patrie». Le ton est donné et l'intention apparemment évidente pour un homme qui se donne pour mission de «rendre l'espoir» au peuple tunisien. Pendant que le président Kaïs Saïed fustige une opposition fourvoyée entre les griffes des «sionistes et des ambassades étrangères», Mondher Zenaïdi se dit, quant à lui, «convaincu que les tentatives d'intimidation, les accusations de traîtrise et le bâillonnement des voix n'entameront pas notre détermination à répondre à l'appel du devoir national».
À sept mois de l'élection présidentielle, cette déclaration a tout l'air d'un pavé dans la mare, dans la mesure où aucune personnalité en vue ne s'est avancée pour une quelconque candidature, à l'exception de Abir Moussi, depuis la prison où son bras de fer avec le chef de l'Etat l'a conduite. La cheffe du Parti destourien libre (PDL) est connue pour ses propos virulents et ses actions provocatrices, même si elle reflète souvent l'opinion des catégories démunies. Hostile à la coalition islamiste organisée autour du mouvement Ennahdha de Rached Ghannouchi, lui aussi embastillé, Abir Moussi n'est pas du genre à faire dans la dentelle et c'est la raison majeure de son ancrage limité au sein de l'électorat tunisien. Mondher Zenaïdi, lui, est à l'opposé de cette agitation. Posé et reposé en tant qu'homme politique et citoyen, il possède cette bienveillance et cette disponibilité qui confèrent à tout édile l'adhésion des voix et des esprits, sans laquelle une sortie du marasme resterait un mirage. Le fait est qu'en tant que ministre du Commerce, du Tourisme puis de la Santé, avant le Printemps arabe, il a laissé l'image indélébile d'un véritable patriote et d'un grand commis de l'Etat dont se souviennent, aujourd'hui encore, un grand nombre de Tunisiennes et de Tunisiens. Raison pour laquelle sa sortie inattendue résonne déjà comme un coup de tonnerre dans le ciel fortement nuageux d'une société qui peine à sortir de l'ornière.

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