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ÉLECTIONS LÉGISLATIVES EN TUNISIE

Un test réussi

Les Tunisiens se sont rendus aux urnes, hier, pour élire leur Parlement, un scrutin-clé pour la transition démocratique du pays, sous haute sécurité, de crainte d'attaques jihadistes.

Malgré l'heure matinale, de longues queues se sont formées devant de nombreux bureaux de vote. Ces derniers étaient sous forte protection policière et militaire, 80.000 hommes ayant été déployés pour assurer la sécurité. Certains électeurs montraient fièrement leur doigt après avoir trempé l'index gauche dans de l'encre,. La première surprise lors du scrutin d'hier est l'invité Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounès, 87 ans. Il a effectué son devoir de citoyen dans le bureau de vote de la Soukra, quartier chic de la banlieue nord de Tunis, en lançant: «J'ai voté pour la Tunisie, vive la Tunisie.»
Le candidat à la présidentielle et ancien Premier ministre n'a pas fait la queue, passant devant les électeurs, a-t-on appris. L'autre surprise du jour est la pluie qui s'est invitée au petit matin obligeant les électeurs à faire la queue sous leurs parapluies avant que le ciel ne devienne plus clément.
Au centre de vote Rue de Marseille, au centre-ville de Tunis, l'ambassadeur américain en Tunisie, Jacob Walls, venu en sa qualité d'observateur des élections, a été accueilli avec des «dégage» par les électeurs tunisiens présents sur place. Plus loin encore, le centre de vote, l'école 20-Mars à Jedelyen du gouvernorat de Kasserine qui doit comprendre 2000 électeurs, situé à 40km des frontières algériennes, n'avait pas ouvert ses portes pour des raisons sécuritaires. En tout cas, certains bureaux à Kasserine ont ouvert en accusant du retard.

Des irrégularités au scrutin?
Ali Dabeba, président d'un bureau de vote à Dh'hiba a déclaré, qu'il y a eu une grande affluence depuis les premières heures dans les bureaux de vote. Il a indiqué avoir remarqué quelques infractions telles que la propagande partisane.
Etrangement, le centre de vote à Oued Elli qui a été le théâtre de jeudi à vendredi dernier d'un accrochage armé entre un groupe terroriste et les services de sécurité, a connu une forte affluence des électeurs. A Kairouan, un certain nombre d'irrégularités dont la plus importante à l'école de Tarek Ben Zayet ont été enregistrées. Un électeur a pris en photo le bulletin de vote. Le taux d'affluence était important (plus de 50%) a été enregistré à la mi-journée. Alors que l'affluence des électeurs à Sfax n'avait pas dépassé les 30% jusqu'à midi. Quelques irrégularités ont été signalées et notamment au centre de vote de l'école primaire Al Abassiya, où des accusations de tentatives d'influencer les électeurs planaient.
Les électeurs du gouvernorat de Gabès n'étaient pas nombreux à se rendre aux bureaux de vote, selon des informations concordantes.
A Gafsa, des irrégularités ont également été enregistrées? Selon des informations rapportées par la radio Mosaïque FM, des individus à bord d'un véhicule, distribuaient de l'argent. Par ailleurs, un électeur a tenté de sortir de la salle avec le bulletin de vote. A Bizerte, le taux de participation a dépassé les 25% jusqu'à 10 heures du matin, selon la radio Mosaïque FM. Sur un ensemble de 240 mille électeurs inscrits sur les listes de cette circonscription, environ 60 mille avaient déjà voté à cette heure-ci.
Jusqu'à 10h 30 de la journée du dimanche 26 octobre 2014 un seul bureau de vote situé à Jedelyen à Kasserine n'avait pas encore ouvert ses portes. Le porte-parole de l'ISIE, Kamel Toujeni, a souligné une importante affluence dans les différents bureaux de vote du Grand Tunis. Il a par ailleurs précisé que le bureau de vote de Jedelyen n'a pas ouvert ses portes pour des raisons sécuritaires et sur ordre de l'armée.
Quant aux bureaux de vote qui n'ont pas démarré l'opération de vote à temps, Kamel Toujeni a précisé que son instance examinera avec les agents de l'ordre la possibilité de prolonger l'opération.
En ce qui concerne le bureau de vote de Gammarth, la côté huppée de la banlieue nord de Tunis qui a connu un retard lors de son ouverture, une décision devrait être prise. Toujeni a ajouté que des mesures seront prises contre les irrégularités.
A l'issue du retard du démarrage de l'opération de vote dans plusieurs circonscriptions des différents gouvernorats, Chafik Sarsar, président de l'Isie a indiqué que l'instance ne peut pas prendre une décision individuelle quant à un éventuel prolongement de la durée de vote (après 18h00) en raison du retard.
En tout cas, jusqu'au début de l'après-midi d'hier, deux partis partent favoris: Ennahda, au pouvoir de fin 2011 à début 2014, et ses principaux détracteurs de Nidaa Tounès, parti hétéroclite.

Retard dans le démarrage de l'opération
Dans les quelques bureaux de vote où nous nous sommes déplacés, beaucoup votaient pour ces deux partis, alors que le parti Ettakatol venait en 3e position. Contacté à ce sujet, le député et président de la commission économique de l'Assemblée constituante, Moncef Chikhrouhou, nous a affirmé qu'il y a eu une grande affluence hier matin dans les différents bureaux de vote. «Je n'ai pas encore un taux précis de participation au vote à vous fournir, mais une chose est certaine est que les gens se sont rendus en grand nombre pour voter dans les différents bureaux de vote des gouvernorats».
Il y a eu, bien évidemment, les abstentionnistes. Nous avons interrogé quelques-uns d'entre eux dans le quartier du Bardo. Hakim, la quarantaine, gérant d'un cybercafé déclare: «Pourquoi je voterai et pour qui je voterai? Voterai-je pour Ennahdha qui n'est pas un parti terroriste mais a négligé la surveillance de nos frontières et fermé les yeux sur les entrainements des jihadistes dans nos montagnes? ou votreai-je pour Nidaa Tounès qui rassemble les anciens du régime Ben Ali et les voleurs de ce pays? Meriem, la cinquantaine, gérante d'une boutique au Bardo.
Malgré son voile strict, elle reprend sa cigarette avant de répondre: «Le vote ne m'intéresse pas. Même si je suis bien voilée, je ne voterai ni pour Ennahdha ni pour aucun autre parti. J'espère tout de même qu'il y aura des responsables qui remettront le pays sur les rails en mettant de côté leurs intérêts personnels».
Aymen, un gérant d'un atelier de peinture de meubles, déclare: «Je ne suis pas intéressé par le vote. Je n'ai rien à voir avec ses élections qui sont faussées comme les précédentes. Rien n'est sérieux tant que les élections sont toujours entachées de fraudes». Enfin, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) organisant les élections a précisé que les résultats ne seront pas rendus dans la nuit de dimanche à lundi. Elle a jusqu'au 30 octobre pour faire état de la composition du nouveau Parlement. Mais le mode de scrutin - la proportionnelle au plus fort reste- favorisant les petites formations, les principales forces politiques ont d'ores et déjà souligné qu'aucun parti n'aurait de majorité pour gouverner seul.l.
Ennahda, qui a dû céder le pouvoir début 2014, dit vouloir former un cabinet consensuel, se disant même prêt à une alliance de circonstance avec Nidaa Tounès.
Le grand parti séculier, qui se pose en unique alternative à Ennahda et le qualifie régulièrement de parti obscurantiste, prévoit en cas de victoire de former une coalition avec des formations idéologiquement proches.

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