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AFRIQUE DU SUD

Un nouveau parti pour contrer l'ANC

Une célèbre militante anti-apartheid, Mamamphela Ramphele, a lancé hier un nouveau parti d'opposition en Afrique du Sud pour défier l'ANC au pouvoir depuis 19 ans, avec le soutien de l'archevêque anglican Desmond Tutu.

Pour le lancement formel du parti Agang South Africa, «construire l'Afrique du Sud», des centaines de sympathisants ont participé à une cérémonie haute en couleurs à Pretoria. «Il y a un besoin désespéré de changement» dans le pays, a dit Mme Ramphele, dans un discours en forme de réquisitoire contre la présidence de Jacob Zuma.
Intellectuelle respectée de 65 ans ayant combattu la domination de la minorité blanche sous le régime de l'apartheid, Mme Ramphele a exhorté les Sud-Africains à soutenir son parti contre l'ANC (le Congrès national africain) aux prochaines élections de 2014. «Ce gouvernement est en train de détruire notre économie et notre société», a-t-elle dit. «La corruption et la culture de l'impunité se sont propagées à travers le gouvernement et la société: volant les manuels destinés aux classes, volant les médicaments à ceux qui vivent avec le virus du sida, volant des milliers d'emplois et des milliards de rands (la monnaie sud-africaine) d'investissements». «Ce n'est pas le pays dont rêvaient notre bien aimé Madiba (surnom affectueusement donné à l'ancien président Nelson Mandela, 95 ans, actuellement hospitalisé) et Steve Biko», a insisté Mme Ramphele, citant les héros de la lutte anti-apartheid. Mme Ramphele, ancienne directrice générale à la Banque mondiale (BM), est médecin de profession.
Elle a appartenu au Mouvement conscience noire fondé par le militant Steve Biko, qui fut longtemps son compagnon avant d'être tué en 1977 en détention. Elle-même a passé des années dans une petite ville d'Afrique du Sud où elle avait été bannie par le régime de discrimination raciale.
Son nouveau parti devrait cependant avoir du mal à se faire une place entre l'ANC ultra-dominant - qui détient quasiment les deux tiers des sièges au Parlement - et le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA). En 2009, l'ANC avait remporté 65,9% des suffrages, tandis que DA rassemblait 16,7% des voix. L'ANC s'est maintenu fermement au pouvoir depuis 1994, année où le régime de discrimination raciale a pris fin avec l'élection du premier président noir du pays, Nelson Mandela. Mais ce parti est aujourd'hui sous le feu de critiques en raison de son incapacité à tenir ses engagements. Mme Ramphele a d'ailleurs reçu vendredi un soutien de poids: celui de l'archevêque Desmond Tutu, religieux de 81 ans, prix Nobel de la Paix en 1984, et conscience morale du pays. «Peu de Sud-Africains sensés ne salueraient pas l'entrée dans la vie politique sud-africaine d'une personnalité du calibre, de l'expérience, des capacités et des ressources intellectuelles» de Mme Ramphele, a déclaré Mgr Tutu. «Si le Dr Ramphele se lance dans la compétition électorale l'an prochain, et réunit suffisamment de voix pour devenir une parlementaire, il est évident que les Sud-Africains tireront profit de son expérience», a-t-il assuré.
Desmond Tutu avait lui-même annoncé en mai qu'il ne voterait «plus pour l'ANC», en lui reprochant surtout d'avoir, ces dernières années, favorisé la corruption et échoué à réduire la pauvreté et les inégalités.

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