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LES PLUS HAUTS RESPONSABLES DE L'ETAT TUNISIEN EN CONCLAVE

Un contexte tendu

Les principaux dirigeants politiques tunisiens, mais aussi des responsables syndicaux et du patronat, ont participé hier à une réunion au palais présidentiel, au lendemain d'une interview controversée du chef de l'Etat Béji Caïd Essebsi proposant la démission du Premier ministre.

Cette rencontre intervient dans un contexte tendu, le parti présidentiel Nidaa Tounès -dont est aussi issu le Premier ministre- et la principale centrale syndicale Ugtt réclamant depuis des mois le départ du chef de gouvernement Youssef Chahed, en arguant des difficultés économiques du pays.
Le président a lui-même évoqué la piste d'une démission de M.Chahed, dans un entretien diffusé dimanche soir par une chaîne TV qui a suscité une controverse. «Le chef du gouvernement doit démissionner ou aller devant le Parlement»pour que ce dernier lui renouvelle la confiance, a dit M.Caïd Essebsi, dans cet entretien diffusé par la chaîne privée Nessma TV puis publié sur la page officielle de la présidence.
Mais deux autres médias privés, la chaîne Al Hiwar Ettounsi et la radio Mosaïque FM -dont un journaliste était présent lors de l'intervieww-ont, eux, refusé de la diffuser, en accusant Nessma TV de leur avoir transmis une version tronquée de l'entretien.
La Haica, instance chargée de réguler le secteur audiovisuel, s'est jointe aux critiques, son président jugeant «aberrant» que le chef de l'Etat «réserve une déclaration, dans un contexte particulièrement important et grave, à une télévision hors la loi». En juin, la Haica avait accusé la direction de Nessma TV d'utiliser sa télévision pour «soutenir des acteurs politiques» et pour «se positionner afin d'influencer les organes de l'Etat».
Depuis deux mois, les débats politiques sur Nessma insistent principalement sur ce qui est qualifié d'»'échec» du gouvernement de Youssef Chahed et sur «la nécessité» de son départ pour sortir de la crise politique. L'un des plus chauds partisans d'un départ du chef du gouvernement est le numéro un du parti Nidaa Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, fils du chef de l'Etat et à qui la presse prête des ambitions pour la présidentielle de 2019.
A propos de l'élection présidentielle de 2019, Caïd Essebsi a déclaré que la Constitution lui accorde le droit de se présenter à nouveau. «Les Tunisiens sauront si je compte me présenter ou pas au moment opportun, à l'ouverture du dépôt des candidatures». Le président tunisien Béji Caïd Essebsi avait déclaré, dans l'interview diffusée dimanche soir par Nessma tv, que la situation de la Tunisie «est difficile», marquée par une crise politique et une conjoncture socio-économique fragile, laissant entendre que le départ du gouvernement de Youcef Chahed, serait imminent.
Répondant à une question sur le gouvernement Youssef Chahed et «ses propositions de sortie de crise politique», M. Essebsi a indiqué que «si la situation persiste (...), le chef du gouvernement doit soit démissionner, soit solliciter, de nouveau, le vote de confiance du Parlement». «On ne peut répondre aux aspirations des citoyens sans un gouvernement fort et des institutions solides, loin de toute exclusion. Nous ne voulons exclure personne», a-t-il relevé, avant d'ajouter que «ni le mouvement Ennahdha qui soutient le gouvernement ni une quelconque autre partie» n'ont arrêté leur décision.
Le chef de l'Etat s'est exprimé aussi sur la poursuite ou non du consensus avec le mouvement Ennahdha et a passé «des messages aux Nidaïstes et aux autres forces politiques», en disant que «le consensus n'est pas impossible, mais peut être difficile si chaque partie campe sur sa position», ajoutant: «Tout le monde est aujourd'hui unanime à estimer que la situation actuelle s'est dégradée et ne peut plus durer. Il faudrait en sortir dans les plus brefs délais.»
Sur la crise de Nidaa Tounès, parti qu'il a créé en 2012, le président a déclaré: «Il faut que certaines parties cessent de vouloir diviser Nidaa Tounes». Béji Caïd Essebsi a en outre souligné le besoin d'une ceinture politique pour soutenir le gouvernement, regrettant la suspension du Document de Carthage, regroupant cinq partis politiques (Nidaa Tounès, Ennahdha, l'Union patriotique libre, Al-Massar et Al-Moubadara) et quatre organisations nationales (l'Ugtt, l'Utica, l'Union tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche et l'Union nationale de la femme tunisienne). Le 28 mai dernier, le président tunisien a décidé la suspension des négociations engagées dans le cadre du Document de Carthage 2, en raison d'un différend concernant le point 64 du Document relatif au remaniement ministériel, le maintien ou le départ de Chahed.
Dans son interview, Essebsi est revenu, d'autre part, sur le rôle de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) dans la gestion de la crise, commenté l'attentat terroriste de Ain Soltane dans le gouvernorat de Jendouba, et des changements de directions opérés dans le corps sécuritaire.

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