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WASHINGTON À LA PEINE FACE À PYONGYANG

Trump et Kim ne sont pas sur la même longueur d'onde

Si M. Moon - élu en 2017 en prônant une reprise du dialogue après des années de tension- prend davantage d'initiatives en faveur de projets communs avec le Nord, cela risque d'irriter Washington, qui va s'interroger sur l'agenda réel du gouvernement sud-coréen.

Séoul et Washington semblent de moins en moins en phase dans leur approche du dossier nord-coréen, ce qui pourrait s'avérer problématique pour le processus de paix sur la péninsule. Le président sud-coréen Moon Jae-in se rendra dans une dizaine de jours à Pyongyang pour sa troisième rencontre avec le leader nord-coréen Kim Jong Un. La question de la dénucléarisation de la péninsule sera à l'ordre du jour, ont indiqué des responsables sud-coréens. Et Pyongyang a réaffirmé son engagement en faveur de cet objectif. Mais la «dénucléarisation» est un concept suffisamment flou pour que chacun puisse l'interpréter comme il l'entend. Dans la déclaration finale de son sommet avec le président américain Donald Trump à Singapour en juin, Kim Jong Un avait seulement réitéré un engagement ancien et vague en faveur d'une «dénucléarisation complète de la péninsule coréenne», dont les modalités et le calendrier ont été repoussés à des négociations de suivi, bien loin de l'objectif initial des Etats-Unis, à savoir une «dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible». Depuis plusieurs semaines, les responsables américains parlent de «dénucléarisation définitive et complètement vérifiée de la Corée du Nord», spécifiquement, en affirmant que
M. Kim en a oralement accepté le principe à Singapour. Ce que Pyongyang n'a pas confirmé. Jeudi, Washington a envoyé un message à nouveau ambigu. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a affirmé qu'il restait «un énorme travail à accomplir» quand
M. Trump a chaleureusement salué l'engagement renouvelé de M. Kim en faveur de la dénucléarisation. «Nous y arriverons ensemble!», a-t-il même tweeté, alors qu'il avait fin août annulé à la dernière minute une visite de M. Pompeo à Pyongyang. Les Etats-Unis, qui avaient combattu lors de la Guerre de Corée (1950-1953) avec le Sud contre le Nord et la Chine, disposent toujours de 28.500 hommes en Corée du Sud. «Les Etats-Unis continuent de considérer la dénucléarisation comme la priorité» alors que Séoul insiste sur la réconciliation, des projets conjoints et la baisse des tensions. La Corée du Sud compte ouvrir prochainement un bureau de liaison dans la ville de Kaesong, au Nord. Mais si M. Moon -qui avait été élu en 2017 en prônant une reprise du dialogue après des années de tension- prend davantage d'initiatives en faveur de projets communs avec le Nord. La Corée du Nord ne renoncera jamais à son arsenal nucléaire, qui est son assurance vie. Si le processus diplomatique actuel échoue, les Etats-Unis pourraient renouer avec les menaces contre Pyongyang, voire envisager une action militaire. La question d'une déclaration formelle mettant fin à la Guerre de Corée, qui ne s'est arrêtée que par un simple armistice, est révélatrice des divergences entre Séoul et Washington. Les deux Corées sont favorables à une telle déclaration mais Washington exige en préalable des progrès sur la dénucléarisation.

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