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18 MORTS DANS UNE ATTAQUE CONTRE UN HÉLICOPTÈRE DU CGN

Tripoli promet une riposte cinglante

On ne voit pas comment, dans de telles conditions, le représentant du secrétaire général de l'Onu, Bernardino Leon, pourra reprendre son bâton de pèlerin.

Alors que les regards des pays membres de la Médiation onusienne ainsi que de toute la communauté internationale concernée par le conflit restent braqués sur la Libye, un attentat a ciblé mardi soir un hélicoptère transportant des dirigeants du Congrès général national (créé en 2012 et composé de 200 membres) basé à Tripoli, faisant au moins neuf morts selon un responsable qui a aussitôt accusé le gouvernement rival de Tobrouk d' en être l'instigateur. Accusation évidemment démentie mais, compte tenu du chaos qui règne dans tout le pays, et surtout si l'on considère les promesses maintes fois réitérées du général Haftar de faire «tomber Tripoli», la question se pose de savoir si le bras de fer entre les milices de Fadjr Libya et l'armée «régulière» de Haftar n'est pas en train de précipiter le pays dans une aventure aux conséquences graves. «Un hélicoptère transportant 16 personnes et se dirigeant vers Tripoli, a été la cible de tirs. L'appareil s'est écrasé en mer dans la zone d'al-Maya», à l'ouest de la capitale, a déclaré le colonel Mostafa al-Sharkassi, porte-parole de l'armée de l'air relevant des autorités de Tripoli. Le krach a eu lieu près de Zawia, à environ 45km à l'ouest de Tripoli, entraînant la mort de tous les passagers, selon le porte-parole de la coalition de milices Fajr Libya, Ali Al Chikhi. L'agence de presse libyenne Lana a indiqué que l'appareil transportait plusieurs chefs de la coalition de milices Fajr Libya (Aube de la Libye), dont Hussein Abou Dayya, commandant des milices de l'ouest de la Libye, et le chef de la milice Chouhada al-Zawia, Souheib el-Rammah. «Nous avons jusqu'à présent retrouvé neuf corps, dont celui du colonel Hussein Abou Dayya», un haut responsable de la coalition de milices Fajr Libya qui contrôle Tripoli, a-t-il précisé. le colonel al Sharkassi. «Nous pensons que tous les passagers sont morts», a-t-il précisé. Outre Abou Dayya et trois membres de l'équipage, l'appareil assurait, d'après les informations données par le colonel Sharkassi, le transport d'un groupe de civils, employés de banque, dont la mission consistait à transporter des fonds pour le paiement des fonctionnaires. «L'hélicoptère n'était pas armé. C'est un acte criminel», a dénoncé le colonel Sharkassi, qui accuse clairement les groupés armés de Tobrouk d'être à l'origine de cette attaque malgré le ferme démenti intervenu aussitôt: «Le commandement général des forces armées est assez courageux pour revendiquer les opérations que ses unités mènent à travers le pays», a réagi le porte-parole Khalifa el-Obeidi, cité par l'agence officielle. Le colonel Sharkassi a promis que Tripoli riposterait «le moment venu» tandis que le ministère de la Défense dont il relève a décrété un «état d'alerte maximal pour les forces armées et les thowars (révolutionnaires) en vue d'une éventuelle riposte». C'est dire l'ambiance délétère qui règne depuis mardi soir, aussi bien à Tripoli qu'à Tobrouk, et on ne voit pas comment, dans de telles conditions, le représentant du secrétaire général de l'ONU, Bernardino Leon, pourra reprendre son bâton de pèlerin pour aller tenter de concilier des factions aussi résolues au pire, l'une que l'autre. Les pressions exercées par la communauté internationale ne sont pas parvenues, du moins à ce jour, à faire plier les camps irréductibles des deux places fortes, confrontées toutes deux d'ailleurs aux coups de boutoir des groupes terroristes de l'Etat islamique et d'Aqmi ainsi que de plusieurs autres groupes armés de moindre importance mais tout aussi nuisibles. Ces coups ont beau se cantonner dans le sud-est du pays, notamment du côté de Derna et de Syrte, mais des escarmouches sont souvent observées beaucoup plus au nord, parfois même à la frontière tunisienne, les cibles privilégiées étant des centres de stockage des hydrocarbures. Depuis le mois de juillet 2014, les deux gouvernements de Tripoli et Tobrouk s'affrontent dans différentes régions de la Libye tout en affirmant oeuvrer à la signature d'un accord qui garantirait la paix et la sécurité du pays. Avec l'attaque de mardi soir, un pas est franchi dont tout indique qu'il risque d'envenimer une situation déjà fort compliquée, ce qui n'est pas pour rassurer les pays voisins, loin s'en faut.

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