L'Expression

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MOSTEPHA FILLALI, PERSONNALITÉ DE L'ÈRE BOURGUIBA, À L'EXPRESSION

«Tout ce qui se passe en Tunisie concerne l'Algérie»

Sous les ors du majestueux palais beylical du Bardo à Tunis, siège de l'ancienne Assemblée nationale, les nouveaux élus de l'Assemblée constituante ont pris leurs fonctions avec un grand naturel, dix mois après «la fuite de Ben Ali».

Arrivé aux environs de 11h, le président tunisien par intérim Fouad Mebazaa, qui a dirigé le pays depuis la chute de Ben Ali, a prononcé un bref discours. Après la suspension de séance pour quelques instants, la ruche se met en place: les premiers élus et autres personnalités qui sont apparus dans le grand hall du Palais, sont acculés par les médias tunisiens et étrangers Ils donnent leurs premières interviews, leurs premières impressions. M.Mostepha Fillali, premier président de l'Assemblée constituante sous le président Bourguiba, a bien voulu faire une déclaration en aparté pour L'Expression qu'il connaît bien, ainsi que son directeur. Interrogé, d'emblée, sur la visite de Moncef Marzouki, nouveau président tunisien, et Hamadi Jbali, Premier ministre, M.Fillali déclare: «J'applaudis cette initiative parce que tout ce qui se passe en Tunisie concerne profondément nos frères algériens et la réciprocité est vraie. Faut-il rappeler que nous procédons les uns et les autres d'une culture commune, d'une histoire partagée et d'une solidarité à toute épreuve qui a donné sa vitalité au cours de nos combats réciproques pour la liberté.» Invité à donner son avis sur les difficultés que la Tunisie a affrontés du fait de la guerre de Libération, M.Fillali estime que «c'était un problème que nous devions assumer à l'égard de nos frères algériens mais aussi à l'égard de notre cause commune». En revanche, M.Fillali s'est dit heureux et ému de cette occasion (la fondation de la IIe République) qu'il n'a jamais rêvé. Cette Assemblée, a-t-il dit, «aura beaucoup de défis à surmonter, tels que, entres autres, la sécurité, le chômage, la justice». A une question sur les critères qui doivent êtres dégagés en la personne de Moncef Marzouki en tant que président de la République, l'élève de Bourguiba souligne que le président doit avoir «les mains propres comme celles de Bourguiba qui est mort pauvre». Et d'enchaîner: «Je connais bien Marzouki en tant qu'homme fort, intègre et courageux. Je l'ai fréquenté à l'époque où on était ensemble dans la Ligue des droits de l'homme.» Comme pour le qualifier clairement de personnalité manquant d'expérience, M.Fillali, figure marquante de la scène politique sous Bourguiba, a conseillé, en revanche, à Hamadi Jbali «de ne pas trop parler et surtout dire l'essentiel afin que ses propos ne soient pas mal interprétés». Il se fait, d'ailleurs, la même impression à l'égard des nouveaux élus: «En dépit du fait que les membres de la nouvelle Assemblée n'ont pas d'expérience, on a confiance en eux et qu'ils vont prouver qu'ils sont capables d'être à la hauteur de leur responsabilité.» Quel message lancez-vous à la nouvelle Assemblée? «Les conditions du succès sont multiples», répond M.Fillali. «Il convient de souligner, poursuit-il, la condition d'abnégation et des priorités, l'intérêt général par rapport aux intérêts des fonctions et des partis ou groupes financiers.» Toute révolution, a-t-il ajouté, a besoin fondamentalement, «de valeurs morales auxquelles doit être accordée la priorité sur les compétences techniques ou politiques». A noter que toute la matinée d'hier a été consacrée au vote de la composition des deux commissions. L'une sera chargée de la rédaction du règlement intérieur de l'Assemblée et l'autre de la préparation du texte final relatif à l'organisation provisoire des pouvoirs publics. A l'heure où nous mettons sous presse, la première réunion de l'Assemblée constituante de la IIe République se poursuivait encore en fin d'après-midi d'hier pour élire le président de la République qui désignera le Premier ministre qui aura la charge de former le gouvernement avant son adoption par l'Assemblée.

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