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RENCONTRE POUTINE - ERDOGAN À MOSCOU SUR LA SYRIE

Parcours d'obstacles à la turque

Entrée en force voici plus d'un an, au nord de la Syrie, l'armée turque est présente à Afrin, Idlib, al-Bab et Jarablous, avec 80.000 hommes et des troupes supplétives «rebelles» qui n'attendent qu'un signal pour prendre les provinces de Hassaké et de Raqqa.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé hier à la création «dans quelques mois» d'une «zone de sécurité» dans les régions syriennes frontalières de la Turquie, faute de quoi Ankara se chargera seul de la mettre en place. «Nous nous attendons à ce que la promesse de créer une zone de sécurité pour protéger nos frontières des terroristes soit tenue dans quelques mois. Sinon, nous nous en chargerons nous-mêmes», a déclaré M. Erdogan dans un discours retransmis à la télévision. Cette déclaration intervient au lendemain de son voyage à Mosocu où il a rencontré son homologue russe le président Poutine pour lui exposer le plan convenu avec les Etats-Unis d'une «zone de sécurité» au nord de la Syrie censée protéger la Turquie de la «menace kurde».
Entrée en force voici plus d'un an, au nord de la Syrie, l'armée turque est présente à Afrin, Idlib, al-Bab et Jarablous, avec 80.000 hommes et des troupes supplétives «rebelles» qui n'attendent qu'un signal pour prendre les provinces de Hassaké et de Raqqa sous prétexte de les libérer des YPG et du PKK terroriste. Chaleureusement accueilli sous les ors du Kremlin par Poutine qui lui a distribué des «mon ami», Erdogan a discuté à Moscou des questions de «sécurité» régionale, tout en sachant que ses ambitions latentes vont se heurter aux engagements pris à Astana de respecter la souveraineté et l'intégrité de la Syrie, réclamés par ses partenaires russe et iranien dans le processus d'Astana. Pris de cours par l'annonce surprise du président américain Donald Trump qui a ordonné le retrait des 2000 soldats américains du nord de la Syrie, les deux chefs d'Etat ont eu fort à faire pour transcender les difficultés apparues à Idlib où, malgré les engagements turcs, Hayat Tahrir al Cham, ex Al Nosra, et différents autres groupes terroristes occupent toujours 60% de la province éponyme. C'est en ce sens qu'ils ont rivalisé de bonne volonté et cherché à coopérer activement pour répondre aux défis actuels au nord de la Syrie. Erdogan n'a pas manqué, du même coup, de rendre hommage à «une solidarité (russe) qui a apporté des résultats significatifs en matière de sécurité».
Il n'empêche, les objectifs de l'un et de l'autre ne sont pas vraiment identiques, loin s'en faut. Le président turc a des desseins ottomans à peine masqués et ses ambitions se déclinent au gré de ses multiples alliances, dans une région du Moyen-Orient où il entend prendre ses marques et, surtout, prendre rendez-vous avec les groupes rebelles comme l'Armée syrienne libre, en échangeant si possible Idlib contre Hassaké et Raqqa au détriment des Kurdes des YPG. Option qui, dans un premier temps, pourrait obtenir l'aval aussi bien de Moscou que de Téhéran. Sans aller aussi vite en besogne, il convient de noter que les combattants kurdes ne sont pas encore balayés et que les troupes américaines n'ont toujours pas procédé au retrait annoncé par le président Trump. D'où l'impatience, et même l'énervement, du chef de l'Etat turc qui brandit désormais, la menace de passer, «seul», à l'action! En réalité, il y a loin du discours à l'action elle-même et cela Erdogan ne peut l'ignorer. Passé maître dans l'art d'user des atouts dont il dispose en tant que pays membre de l'Otan, dans une région fort convoitée, le président Recep Tayyip Erdogan a mis un bémol à la querelle avec l'Arabie saoudite autour de l'affaire Khashoggi pour mieux «gérer» les enjeux d'Idlib et de la rive Est de l'Euphrate, comme Bachiqa en Irak, où il espère bientôt restaurer le dessein ottoman, conformément aux dispositions secrètes du traité centenaire de Lausanne qui doit prendre fin en 2023.

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