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Amateurisme ou légèreté dans l’armée allemande

Moscou prend les Taurus par les cornes

Vendredi dernier, la chaîne russe RT a diffusé sur les réseaux sociaux l'enregistrement audio d'une conversation entre des généraux allemands autour d'une livraison de missiles Taurus en vue de la destruction du pont de la Crimée. Moscou a aussitôt condamné des propos qui confirment, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l'implication directe des pays occidentaux dans le conflit en Ukraine même si la question du soutien occidental suscite depuis quelques mois des tensions grandissantes. La rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, a rendu public les discussions entre officiers allemands de haut rang pendant 38 minutes, en date du 19 février dernier. Au cours des échanges, il a été question de la livraison de missiles Taurus de longue portée et de fabrication allemande, avec force détails plus ou moins embarrassants comme l'envoi d'un lot de 100 missiles, en deux tranches distinctes. Les généraux ont également évoqué de manière explicite des frappes visant à détruire le fameux pont de Crimée reliant la péninsule russe au reste du territoire, l'un des officiers supérieurs arguant de la nécessité d'une multitude de frappes pour venir à bout du gigantesque ouvrage réalisé par la Russie. Samedi dernier, Berlin n'a pas eu d'autre choix que de reconnaître l'authenticité de l'enregistrement, jugeant qu'il avait été «intercepté» par les services de renseignement russes, alors que la Russie adressait un avertissement solennel à l'alliance atlantiste.
L'envoi de ce genre de missiles par une Allemagne pressée, au même titre que les autres pays membres de l'Otan, par les Etats-Unis d'approvisionner l'Ukraine en matériels de guerre, notamment, constitue une escalade, déjà redoutée par le chancelier Olaf Scholz qui avait redouté la nécessité d'impliquer les militaires allemands pour former les Ukrainiens au maniement de ces missiles. Cependant, les généraux enregistrés à leur insu affirmaient que l'usage des Taurus n'impliquerait pas forcément la collaboration d'officiers de la Bundeswehr (l'armée allemande). Ils divulguaient, en outre, des détails sur l'implication du Royaume-Uni et de la France dans la formation des techniciens ukrainiens à l'emploi des missiles de longue portée Scalp, livrés à Kiev.
Du côté du Kremlin, Dmitri Peskov estime que les discussions fuitées indiquent «une fois de plus, l'implication directe de l'Occident collectif dans le conflit en Ukraine (...). L'enregistrement lui-même témoigne qu'au sein de la Bundeswehr, on discute de manière détaillée et concrète de projets d'effectuer des frappes contre le territoire russe», a-t-il également déploré, hier. Si en Allemagne, la crise a provoqué une véritable déflagration, le ministre de la Défense Boris Pistorius disant que le président Poutine cherche «à nous déstabiliser et nous insécuriser, avec une guerre de l'information», en Russie l'ambassadeur allemand a été convoqué pour un épisode qui révèle des failles surprenantes dans la gestion allemande de la sécurité, un des généraux intervenant à la visioconférence depuis...Singapour.

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