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ALORS QU'ISRAËL VEUT L'EMBRASEMENT DU MOYEN-ORIENT

Les sanctions contre l'Iran déchirent l'Occident

Au-delà des discours destinés à la consommation publique, l'Europe peut-elle réellement défendre ses intérêts et défier les Etats-Unis?

Les discours va-t-en guerre israélien soutenus en des termes à peine voilés par les monarchies du Golfe essentiellement l'Arabie saoudite, les Emirats arabes et Bahreïn, visent en fait à provoquer un embrasement généralisé au Moyen-Orient dans le but d'en finir avec le régime de Bachar El Assad et de renverser le pouvoir des Mollah en Iran pour redessiner le paysage géopolitique d'une région en effervescence depuis longtemps. Les espoirs d'Israël et de ses alliés arabes ne semblent pas trouver échos auprès d'un Occident divisé sur la remise en cause de l'accord conclu en 2015 sur le nucléaire iranien et qui risque de connaître une sérieuse embrouille en raison des sanctions américaines imposées à l'Iran et que Washington somme les Européens de les respecter sous peine de représailles contre les firmes qui collaborent avec l'Iran. Israël tente donc de provoquer l'Iran pour en devenir la victime et apitoyer ainsi un Occident qui culpabilise depuis la Shoa, pour secourir l'Etat hébreu «entouré d'ennemis». Les dernières frappes contre les positions iraniennes en Syrie en réponse à une «agression» iranienne qui reste à prouver, n'ont pas provoqué les réactions occidentales escomptées. Au contraire, les pays européens, conscients des conséquences géopolitiques et géostratégiques d'un embrasement au Moyen-Orient, multiplient les appels au calme et à la retenue. La stratégie israélienne, voire de l'aile radicale de l'Etat d'Israël, semble avoir été élaborée depuis quelque temps. Léon Panetta, secrétaire américain à la Défense, avançait l'hypothèse d'une opération militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes en avril.L'Iran a prévu d'interdire le détroit d'Ormuz, par lequel transite une grande partie du pétrole brut mondial, en cas d'attaque israélienne ou américaine.Téhéran a déclaré avoir lancé des «grandes manoeuvres pour renforcer la défense anti-aérienne» de ses sites «sensibles». Ces manoeuvres militaires baptisées ´´Sarollah´´ (vengeance de Dieu) devraient se dérouler durant quatre jours. Deux bâtiments iraniens, le destroyer Naghdi et le ravitailleur Kharg, ont emprunté le canal de Suez et sont arrivés en Méditerranée la semaine dernière pour accoster ce dimanche dans le port syrien de Tartous. Ce qui a provoqué la colère de l'Etat hébreu. Les déclarations des dirigeants israéliens dans les médias internationaux démontrent une détermination au moins égale. Ronen Bergman, spécialiste israélien du renseignement, a affirmé dans les colonnes du New York Times qu'une attaque israélienne contre des installations nucléaires iraniennes aurait lieu cette année. S'agit-il d'un plan sérieux préétabli ou d'une provocation verbale visant à faire réagir le potentiel militaire iranien avant de l'accuser d'intention belliqueuse? Les jours qui viennent devront clarifier la situation. Cette clarification est d'autant plus nécessaire que les relations entre Européens et Américains risquent de se détériorer en raison de l'attitude américaine qui consiste à exiger des entreprises européennes en affaires en Iran de rompre leurs contrats dans un délai établi sous peine de représailles du Trésor américain et des banques qui en dépendent. Face à ces menaces en termes aussi clairs que décidés, l'Europe réagit pour l'heure en rangs serrés et entend défendre ses intérêts contre les Etats-Unis qui veulent s'imposer en «gendarme de l'économie mondiale» comme l'avait déclaré le ministre français de l'Economie. L'Europe fera «tout ce qui est possible» pour protéger les intérêts économiques de ses entreprises qui avaient recommencé à faire des affaires en Iran. Parlant ainsi au nom de l'UE, l'Élysée s'est montré très combatif, mercredi dernier, au lendemain de la décision du président américain Donald Trump de se retirer de l'accord iranien sur le nucléaire, conclu en 2015. Les Européens estiment à juste titre que le retrait américain sera, en effet, lourd de conséquences économiques pour les Airbus, Renault, Total et autres qui avaient, depuis 2015, investi en Iran. Ces entreprises européennes ayant des activités aux États-Unis, Donald Trump leur a donné 90 jours pour se retirer de la République islamique, sans quoi elles auraient à subir les foudres de Washington. Les sanctions contre les entreprises étrangères travaillant en Iran sont «inacceptables», a déclaré jeudi dernier Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française. «Nous disons aux Américains que les mesures de sanctions qu'ils vont prendre les concernent, eux. Mais nous considérons que l'extraterritorialité de leurs mesures de sanctions est inacceptable», a souligné Jean-Yves Le Drian dans une interview mise en ligne sur le site Internet du quotidien
Le Parisien. Cependant, et au-delà des discours destinés à la consommation publique, l'Europe peut-elle réellement défendre ses intérêts et défier les Etats-Unis? Cette question suscite d'autres questions pertinentes telles que le degré de solidité de cette unité européenne, sachant que sa Pesc (politique européenne de sécurité commune) et sa diplomatie sont fragiles face à la toute-puissance américaine qui impose sa volonté. La puissance américaine est seulement militaire elle est aussi économique puisque la totalité des banques européennes dépendent du dollar américain et des desiderata de la FED (Trésor américain). Ce qui semble être plus envisageable pour l'Europe (France, Allemagne et Grande- Bretagne) c'est de faire pression sur Téhéran pour le ramener à de meilleurs sentiments et accepter de renégocier l'accord de 2015, une option que l'Iran refuse pour l'heure.

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