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LE TON ENFLE ENTRE MOSCOU ET LE CAMP OCCIDENTAL

Les pénuries s'aggravent à Alep sous les bombes

Les pays occidentaux ont nettement durci le ton ce week-end face au régime et surtout la Russie, accusée directement d'organiser l'offensive sur Alep.

Pain et médicaments se raréfient dans les quartiers rebelles de la métropole d'Alep sous le feu d'intenses bombardements de l'armée syrienne et de la Russie, désormais accusés de «crimes de guerre» par les Occidentaux. «Nous avons supporté les bombardements ces dernières années et n'avons pas quitté Alep. Mais maintenant il n'y a ni pain, ni eau potable, rien dans les marchés. La situation empire de jour en jour», a témoigné hier Hassan Yassine, 40 ans. Pour la quatrième nuit consécutive, les bombes ont continué à tomber sur l'est d'Alep, la moitié de la deuxième ville syrienne contrôlée par les rebelles depuis 2012. Une source militaire syrienne a affirmé que l'armée continuera de bombarder ce secteur tenu par les rebelles depuis 2012. «L'armée de l'air bombardera tout mouvement des terroristes. C'est une décision irrévocable», a-t-elle dit, assurant que le but était de «reconquérir toutes les régions en Syrie» échappant à son contrôle. Après avoir profité d'une petite semaine de trêve, la vie s'est considérablement dégradée pour les quelque 250.000 habitants des quartiers rebelles d'Alep totalement assiégés. Ils ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur depuis pratiquement deux mois et sont privés depuis samedi d'eau à cause des bombardements selon l'Unicef. Les hôpitaux encore en état de fonctionner «font face à une très forte pression en raison du nombre élevé de blessés et du manque de sang disponible lié en partie à l'absence de chirurgiens spécialisés dans les transfusions», a témoigné lundi une source médicale. «De ce fait, les blessés les plus sérieux sont immédiatement amputés». «Les patients sont allongés sur le sol (..) et les équipes médicales épuisées travaillent à la limite de la résistance humaine», a pour sa part relaté le Dr Abou Rajab, de l'ONG Save the chidren. Selon lui, près de la moitié des patients dans les hôpitaux sont des enfants. Dans la rue, le coût des produits grimpe de jour en jour. Certains produits de base, comme le sucre, ne sont plus disponibles. «Nous prenons désormais un repas par jour. Mes enfants et moi n'avons pas mangé à satiété depuis deux semaines», raconte Hassan Yacine. Les associations caritatives ont en outre arrêté depuis vendredi les distributions de repas à base de riz ou de lentilles de peur des bombardements. L'un d'eux a frappé une file d'habitants attendant d'être servis. Les pays occidentaux ont nettement durci le ton ce week-end face au régime et surtout la Russie, accusée directement d'organiser l'offensive sur Alep. «Ce que la Russie soutient et fait (à Alep), ce n'est pas de la lutte anti-terrorisme, c'est de la barbarie», a lancé l'ambassadrice américaine Samantha Power au cours d'une réunion d'urgence qui s'est tenue dimanche soir au Conseil de sécurité de l'ONU. «Des crimes de guerre sont commis» à Alep et ils «ne peuvent pas rester impunis», a affirmé l'ambassadeur français François Delattre. Il a accusé Damas et Moscou de poursuivre une solution militaire en Syrie et de se servir des négociations comme d'un «écran de fumée». L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a évoqué une saisine de la Cour pénale internationale, compétente pour les crimes de guerre. La dernière tentative du Conseil pour le faire s'était soldée par un veto russe. La Russie a vivement réagi à ces déclarations en dénonçant hier le «ton et la rhétorique inadmissibles» des ambassadeurs américain et britannique. le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé la situation en Syrie «extraordinairement compliquée» et a regretté qu'il n'y ait «toujours pas eu de séparation entre la soit-disant opposition modérée et les terroristes» à Alep.

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