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MAROC-DROITS DE L’HOMME

Les inquiétudes intéressées de Rabat

Le Maroc a fait part hier de son ‘’inquiétude’’ du fait que la mission du Hcdh de l’ONU ne se soit pas arrêtée à Alger.

La délégation du Haut commissariat de l´ONU aux droits de l´Homme a achevé mardi dernier sa mission d´information après un séjour à El Ayoun, dans les territoires sahraouis occupés, à Hafedh Boudjemaâ (dans la région de Tindouf, sud-ouest algérien) et au Maroc. Christophe Giraud, chef de la délégation du Hcdh, avait déclaré le 19 mai à son arrivée à El Ayoun que c´est une mission d´information «venue faire une photographie de la situation des droits de l´homme au Sahara occidental». Dans un communiqué rendu public hier par les services du ministère marocain des Affaires étrangères, Rabat a exprimé son «inquiétude», quant à l´impasse faite, selon le royaume chérifien, sur «l´étape» d´Alger où, selon les mêmes sources, la délégation onusienne aurait dû se rendre.
«Le royaume du Maroc a appris, fort étonné et grandement inquiet, l´annulation de l´étape d´Alger de la mission régionale du Hcdh», indique le communiqué sus-cité. Toujours selon le communiqué de la diplomatie marocaine, cette «étape» était «destinée à examiner avec les responsables algériens les violations des droits de l´homme sur leur territoire» et de poursuivre: «Cette annulation, ainsi que le silence total qui l´a accompagnée de la part du Haut Commissariat, ont suscité interrogations et incompréhension chez les autorités marocaines». Or, le délégué du Hcdh n´a à aucun moment évoqué une éventuelle visite à Alger ou l´inscription d´Alger dans son agenda de voyage. Sans doute parce qu´il n´y avait rien à voir à Alger, pour la simple raison que les droits de l´homme sont malmenés par le Maroc qui occupe le Sahara occidental. Dans ce contexte, la mission dirigée par M.Giraud qui a séjourné trois jours dans la région de Tindouf a pu avoir toutes les explications voulues de la part des dirigeants sahraouis de la Rasd et du Front Polisario. De fait, la venue d´une délégation du Hcdh à El Ayoun (à Rabat et dans la région de Tindouf) répondait à la préoccupation de l´ONU et de la communauté internationale quant à la situation des droits de l´homme dans les territoires sahraouis marqués depuis plus d´une année par des séries de manifestations sauvagement réprimées par la police et l´armée marocaines contre les Sahraouis qui réclamaient un référendum d´autodétermination. De fait, cette mission fait suite aux recommandations du secrétaire général de l´ONU, M.Kofi Annan, qui s´est dit «préoccupé» par les violations des droits de l´homme au Sahara occidental dans son rapport au Conseil de sécurité du 18 avril dernier. M.Giraud avait indiqué dans des déclarations à la presse qu´il allait faire, à la fin de la mission, «un rapport à Madame la commissaire (de l´ONU pour les droits de l´homme, Louise Arbour) sur la situation des droits de l´Homme» au Sahara occidental, réservant la primeur de ses observations à Mme Arbour, commissaire aux droits de l´homme de l´ONU.
Prié de dire quelle forme allait prendre son rapport M.Giraud a indiqué «qu´il n´y a pas de format pré-établi, mais l´idée est de rappeler la genèse de cette mission, puis son déroulement et les informations qu´elles a amassées, puisque c´était une mission d´information, pour ensuite conclure avec des recommandations». «La mission a mandat de faire rapport à la commissaire de l´ONU pour les droits de l´homme, Mme Louise Arbour, et c´est elle qui décidera de la suite à donner à ce rapport, le rendre public ou non», a-t-il précisé. M.Giraud a également affirmé que sa délégation avait «joui d´une très bonne coopération des autorités sahraouies, nous avons pu effectuer notre travail et pour cela je les remercie», à l´issue d´une ultime rencontre avec les responsables de la Rasd et du Front Polisario. M.Giraud a, par ailleurs affirmé: «En trois jours de visite dans les camps de réfugiés sahraouis, nous avons visité différents endroits, rencontré différentes autorités, des législatifs, des exécutifs pour nous faire une idée de la façon de vivre des réfugiés sahraouis et de la situation des droits de l´homme». Ce que la mission onusienne n´a pu faire à El Ayoun où elle a été confinée dans un hôtel par les autorités marocaines, comme le regrettait jeudi, le Font Polisario qui a affirmé que la délégation du Hcdh n´a pu «constater de visu» les manifestations qui se déroulaient, au moment de sa présence à El Ayoun, dans le quartier de Maatallah. En tout état de cause, ce que M.Giraud a appris lors de son séjour à El Ayoun, à Rabat et à Tindouf, l´a sans doute convaincu que l´étape d´Alger -si cette étape était, certes, inscrite au programme de la tournée comme l´affirme Rabat -n´était pas nécessaire, d´autant plus que la mission d´information du Haut commissariat des droits de l´homme avait effectué la dernière étape de sa tournée régionale par sa visite (samedi dernier) aux camps de réfugiés sahraouis dans la région de Tindouf. Dès lors, il s´agit bien du Sahara occidental et des violations des droits de l´homme qui s´y commettent quotidiennement. Aussi, le Maroc fabule lorsqu´il dit avoir fourni au Hcdh un aide-mémoire avec des témoignages détaillés des victimes de ces violations et prend ses désirs pour des réalités, en voulant impliquer, d´une manière ou d´une autre, l´Algérie dans un dossier où, simple observateur, elle n´est pas partie prenante dans le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario. Allant loin dans sa manipulation des faits, le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères indique d´autre part: «L´obstruction de l´Algérie à la mission onusienne ne dispense pas ce pays de ses obligations internationales, irréfragables et universelles, pour toutes les violations des droits de l´homme commises sur son territoire, tant dans les camps de Tindouf qu´à l´encontre de centaines d´ex-prisonniers». Or, si des violations ont été commises contre des prisonniers c´est bien du fait du Maroc comme viennent de le dénoncer d´ex-prisonniers marocains, libérés en 2003 par le Front Polisario. Ces prisonniers ont, en effet, fait état des «conditions difficiles» qui sont les leurs depuis leur libération il y a déjà trois ans, affirmait l´un des 105 détenus libérés par le Polisario à l´agence française AFP «Certains d´entre nous vivent dans un stade de football à Casablanca comme des pestiférés et depuis notre libération en 2003 aucun responsable gouvernemental n´est venu s´enquérir de notre situation».
En fait, ce témoignage d´un ex-prisonnier marocain dit bien le cas que fait le Maroc des anciens détenus qui lui servent uniquement à continuer de manipuler l´opinion internationale quant à ce qui se passe réellement au Sahara occidental et la réalité de l´occupation marquée par les répressions contre la population sahraouie.

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