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ALORS QUE LE CONGRÈS SE PRÉPARE À S'OPPOSER À LA LEVÉE DE L'EMBARGO

Le monde salue ce coup de maître

La rupture décidée par Barack Obama après cinq décennies de guerre larvée avec Cuba est saluée comme un coup de maître diplomatique, mais le président américain va se heurter à un Congrès hostile à la levée de l'embargo contre le régime communiste. Au lendemain de l'annonce spectaculaire par les présidents américain et cubain Raul Castro d'un rapprochement entre les deux pays, le monde entier, de l'Asie à l'Amérique latine, s'inclinait devant une «décision historique», un «geste courageux», voire la «fin de la Guerre froide». En décidant de rétablir des relations diplomatiques avec La Havane, après 18 mois de négociations secrètes, le président américain a réalisé un vrai coup politique surprise, rompant avec un demi-siècle d'isolement de Cuba, sous embargo économique américain depuis 1962. «Ni le peuple américain ni le peuple cubain ne tirent bénéfice d'une politique rigide héritée d'événements qui ont eu lieu quand la plupart d'entre nous n'étaient pas nés», a justifié M.Obama, né en 1961, dans son adresse solennelle mercredi. Et comme l'a souligné aussi son chef de la diplomatie John Kerry, cette politique à l'égard du régime castriste «a échoué». «Ce n'est pas Cuba qui était isolée, ce sont les Etats-Unis», a relevé M. Kerry, exprimant sa «hâte, au moment opportun, d'être le premier secrétaire d'Etat en 60 ans à se rendre à Cuba». La Maison Blanche n'a pas exclu non plus un voyage dans l'île du président américain. Un symbole diplomatique qui pulvériserait l'un des derniers vestiges de la Guerre froide. En attendant, les félicitations ont continué jeudi d'affluer de toute la planète. Le président français François Hollande s'est réjoui de cette «détente», jugeant que «la guerre froide, ça doit être terminé, une fois pour toutes». La Chine, rivale des Etats-Unis, a «salué la normalisation» des relations entre Washington et l'un des derniers régimes communistes, appelant les Américains à lever «le plus tôt possible» l'embargo. De leur côté les pays latino-américains, réunis pour le 47e sommet du Mercosur en Argentine, se sont félicités du «début de la fin de la Guerre froide sur le continent américain» et du «rêve d'un continent où règne la paix totale entre les nations». «Todos somos americanos» («Nous sommes tous américains»), avait lancé mercredi Barack Obama, une formule déjà promise à figurer dans les livres d'histoire. Même l'un des contempteurs les plus acerbes des Etats-Unis, le président vénézuélien Nicolas Maduro, a salué une «rectification historique», un «geste courageux d'Obama et nécessaire pour l'Histoire». M.Maduro y a aussi vu une «victoire de la morale (...) de Fidel» Castro et un succès «historique du peuple cubain». En Europe, le pape François, l'un des principaux artisans avec le Canada de ce rapprochement, avait été le premier mercredi à parler d'une «décision Historique». L'Union européenne, qui cherche elle-même à renouer des relations avec Cuba suspendues depuis 2003, a salué un «tournant historique». «Aujourd'hui, un nouveau mur commence à tomber», a estimé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Mais tant Raul Castro que Barack Obama ont reconnu que l'épineuse question de l'embargo n'était pas réglée. M.Obama a réclamé un débat, qui s'annonce déjà houleux, avec le Congrès sur la levée du «plus vieil embargo du monde», une mesure punitive «inscrite dans la loi» américaine.

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