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ANKARA ET WASHINGTON PRÊTS À CHASSER L'EI DE RAQA

Le malaise turc

Erdogan et le premier ministre turc n'ont pas hésité à agiter la menace d'un changement de cap de leur stratégie dans la région.

La Turquie et les Etats-Unis sont prêts à travailler ensemble en Syrie pour chasser le groupe Etat islamique (EI) de son bastion de Raqa, a assuré le président turc dans des propos publiés hier par le quotidien turc Hürriyet.
Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu'un accord aurait été conclu avec son homologue américain Barack Obama, en marge du sommet du G20 en Chine, afin de chasser Daesh de la ville de Raqa, enSyrie, mais sans donner davantage d'informations. «Raqa est le centre le plus important de Daech.
Obama souhaite que nous fassions quelque chose ensemble notamment à ce sujet», a soutenu le président turc qui a proposé en la circonstance une réunion entre les états-majors des deux pays et souligné qu'il s'agit pour l'heure d'une éventualité de discussions.
«Nous devons montrer que nous sommes présents dans la région», a argumenté Erdogan qui avertit: «Si nous reculons, les groupes terroristes comme Daech, le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le PYD (Parti de l'union démocratique) ou les YPG (Unités de protections du peuple kurde) s'y installeront». Implicitement, il justifie par-là même l'ambitieuse intervention au nord de la Syrie où Ankara a lancé une dizaine de chars et des éléments de ses forces spéciales pour chasser l'EI et surtout les milices kurdes soupçonnées de vouloir instaurer un Etat à sa frontière.
Lors de cette incursion, Daesh a perdu sa dernière place-forte indispensable à son approvisionnement en hommes et en matériel.
Mais le problème de la Turquie concerne les YPG soutenus activement par les Etats Unis et considérés par Ankara comme un groupe terroriste au même titre que l'EI. Pour les deux partenaires au sein de la coalition internationale, c'est une véritable épine qu'il leur faut gérer non sans de multiples contorsions.
Erdogan et le premier ministre turc n'ont pas hésité, d'ailleurs, à agiter la menace d'un changement de cap de leur stratégie dans la région. Ils ont même évoqué une possible rencontre à Moscou Poutine-Erdogan-Bachar al Assad qui s'inscrirait dans le cadre de ce recadrage qui concerne également l'Egypte avec laquelle Ankara souhaiterait apaiser la brouille née de la mise à l'écart des Frères musulmans. Mais cette agitation tout azimut cache mal le malaise turc qui craint d'être le dindon de la farce américaine au Moyen Orient, le dépeçage de la Syrie devant nécessairement profiter à l'entité kurde, auquel cas Ankara devra affronter la donne, à ses yeux inimaginable, d'un Etat kurde sur son flanc ou pire sur son territoire.

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