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MENACÉE D'UNE PÉNURIE D'ESSENCE

Le conflit social se durcit en France

Hier à l'aube, le dépôt de carburants de Douchy-les-Mines (Nord) dont l'accès était occupé par des syndicalistes a été dégagé par les forces de l'ordre.

Confronté à un durcissement du mouvement social, centré sur un blocage de l'approvisionnement d'essence et des transports, le gouvernement français tentait de conjurer le risque d'une paralysie du pays à moins de trois semaines de l'Euro de football. Raffineries, dépôts de carburant, ports et transports publics: le conflit né d'une réforme contestée du droit du travail s'étend et prend désormais des allures de bras de fer entre le gouvernement socialiste et le syndicat contestataire CGT, première centrale du pays, historiquement proche du Parti communiste.
Le déblocage la veille d'une raffinerie et un dépôt de carburant dans le sud-est, paralysés par des militants de la CGT, a hérissé le syndicat qui a répliqué par une mobilisation renforcée. Six raffineries sur les huit que compte la France étaient touchées mardi contre quatre auparavant et les foyers de contestation se multipliaient. Deux des principaux ports français, Marseille (sud) et le Havre (nord) s'apprêtaient à rejoindre le mouvement. Et si le personnel des terminaux pétroliers du Havre (40% des importations françaises) s'arrête de travailler, «au bout de cinq ou six jours, il n'y a plus de carburant dans les aéroports parisiens», a averti le maire de la ville, Edouard Philippe. Côté transports, 15% des vols devraient être annulés jeudi à l'aéroport parisien d'Orly et les syndicats de l'aviation civile menacent d'arrêter le travail du 3 au 5 juin. Les conducteurs du métro et les cheminots pourraient eux aussi se mettre en grève. Un scénario cauchemardesque pour le gouvernement, qui attend près de sept millions de visiteurs en France à partir du 10 juin pour l'Euro-2016.
Deux mois et demi après le lancement de la réforme du droit du travail, qu'il entend bien maintenir, le président François Hollande a dénoncé mardi le «blocage» des sites pétroliers comme «une stratégie portée par une minorité». «Il est hors de question que les Français se retrouvent dans cette situation de pénurie, de blocage, que notre économie soit bloquée», a renchéri le Premier ministre Manuel Valls. Pour le chef du gouvernement, le syndicat «CGT est dans une impasse», «prend en otage» le pays mais «trouvera une réponse extrêmement ferme». Pour le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, en revanche, c'est le Premier ministre qui «joue un jeu dangereux» en essayant «d'opposer la CGT aux citoyens». L' «opinion publique» reste toujours acquise à la «contestation» du projet de loi de travail, a-t-il jugé, souhaitant ouvertement que la grève se généralise. «Philippe Martinez se hisse au rang de chef de l'opposition», commentait mardi le journal Le Monde (centre-gauche). Mais «la CGT peut-elle mettre le pays à l'arrêt?», s'interrogeait le quotidien Libération, soulignant que le syndicat, qui sort d'une difficile crise de succession depuis deux ans, «n'a pas forcément les moyens de ses ambitions». Les blocages ont entraîné des ruées d'automobilistes aux pompes et le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, les a appelés à ne pas céder à la «panique». «Autour de 20% des stations sont fermées ou en grande difficulté» sur les 12.000 que compte le pays, a-t-il relativisé. Dans les entreprises, l'inquiétude grandit et les Chambres de commerce et d'industrie ont appelé le gouvernement «à faire cesser les blocages qui nuisent à l'économie et aux entreprises françaises». Le groupe pétrolier Total, qui opère cinq des raffineries bloquées, va réviser ses investissements dans le secteur en France, a-t-il mis en garde. La suite du conflit dépendra en grande partie de la réponse gouvernementale, pointaient mardi plusieurs journaux français.

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