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LES PRINCIPAUX COLLABORATEURS DE MACRON AUDITIONNÉS

L'affaire Benalla enfume l'Elysée

La journée des questions ouvertes aux membres du gouvernement va constituer un moment fort dans ces joutes interminables qui passionnent l'opinion interne et internationale, au point que les réseaux sociaux s'en donnent à coeur joie, conjuguant les Fake news et les «révélations» sur l'homme par qui le scandale est arrivé.

Jour après jour, les Français sont abreuvés de nouvelles relatives à l'affaire Benalla dont les rebondissements se poursuivent au fur et à mesure que les commissions d'enquête progressent dans les auditions en cours. Lundi, c'était le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, d'être entendu par la commission des Lois, au sein de l'Assemblée nationale, une intervention qui a paru laisser tout le monde sur sa faim, mis à part la confirmation que les dysfonctionnements dont souffre la gestion des affaires élyséennes dépassent les prévisions les plus sombres. Hier, c'était au tour du directeur de cabinet du président Emmanuel Macron, un de ses plus proches collaborateurs, d'être interrogé sous serment par les députés sur son rôle dans cette affaire Benalla qui secoue la France depuis six jours et se rapproche du chef de l'Etat, rivé dans un mutisme qui suscite les protestations les plus véhémentes au sein de l'opposition, pour une fois toutes tendances confondues. Patrick Strzoda, 66 ans, a prêté serment devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale vers 14h30 GMT avant d'être soumis à un feu roulant de questions par des députés très remontés, au coeur de la tempête médiatique et politique qui passionne la France, mais aussi un grand nombre de pays étrangers.»Nous sommes dans une présidence du mensonge», a clamé le socialiste Olivier Faure, dès la première série d'auditions mettant en lumière les carences de la maison Elysée et les avantages dont a pu profiter Alexandre Benalla, tout particulièrement. C'est ainsi que les auditions du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, du préfet de police de Paris et d'un autre responsable policier n'ont pas suffi à éclairer les zones d'ombre, mais ont par contre enfoncé les proches collaborateurs du président Macron. L'opposition estime du coup que l'Elysée et certains membres du gouvernement ont cherché délibérément à absoudre M. Benalla, notamment en cachant à la justice ses actions violentes illégitimes, et elle s'insurge contre l'opacité de ses multiples prérogatives et des avantages octroyés à cet ancien chef-adjoint du cabinet de la présidence et également premier responsable de la protection sécuritaire du chef de l'Etat, allant jusqu'à évoquer une «police politique». Après M. Strzoda hier, un autre proche d'Emmanuel Macron, le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, véritable chef d'orchestre de l'administration élyséenne, sera demain sous les feux accusateurs des membres du Sénat. Ainsi, une batterie d'auditions de responsables est programmée quotidiennement tant à l'Assemblée qu' au Sénat pour chercher à démêler le vrai du faux dans cette affaire qui empoisonne la vie politique française, plongée heureusement dans la torpeur estivale et donc porteuse de moindres risques pour les collaborateurs du président Macron. Si tous les regards tendent à converger vers l'Elysée, il semble aussi que la journée des questions ouvertes aux membres du gouvernement va constituer un moment fort dans ces joutes interminables qui passionnent l'opinion interne et internationale, au point que les réseaux sociaux s'en donnent à coeur joie, conjuguant les Fake news et les «révélations» sur l'homme par qui le scandale est arrivé. Preuve qu'il s'agit bien de la crise la plus grave que le président élu en mai 2017 pour barrer la route à la candidate du Front national avec un pourcentage très relatif n'aura pas mis longtemps avant de connaître à son tour les turbulences d'un mandat considéré trop vite comme acquis jusqu'à être jupitérien. Le rythme endiablé des réformes et la démarche même qui consiste à remettre en cause des acquis sociaux qui fondent la particularité de la Vème République ont tôt fait de qualifier leur auteur de «président des riches» et de partisan de la «rupture» avec les modes politiques surannés. Tandis que sa cote de popularité est en plein naufrage, le voilà bien éclaboussé par les frasques de son cénacle dont les abus de pouvoir devaient, à un moment ou à un autre, interpeller la rue.
Dès lors, on guette l'apparition de Macron lui-même et son silence ne fait que rendre l'attente de plus en plus insupportable. Son retrait du Tour de France, ses absences sur Twitter rompues seulement par un soutien apporté à la Grèce et à la Suède frappées par des incendies majeurs ont quelque chose de surréaliste. Et si quelques-uns de ses partisans et de ses courtisans s'efforcent de crier à l'hystérie collective, l'opinion générale a franchi le cap de la perplexité pour aborder le champ des grandes interrogations.

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