L'Expression

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Une équation à plusieurs inconnues

La Manul face au mur libyen

La Libye ne votera pas demain. Reporté à une date encore inconnue, le scrutin reste plus que jamais tributaire d'un consensus entre les deux camps rivaux de l'Est et de l'Ouest. Mais cela ne signifie pas que la sortie de crise est compromise et que le retour à la guerre ouverte est acté. Les efforts accomplis à Genève par le comité militaire mixte 5+5 et ceux du Forum de dialogue politique, sous l'égide de la Mission d'appui des Nations unies (Manul), ont réellement changé la donne. La Libye de 2021 n'a rien à voir avec celle d'avant 2020. Bien sûr, cela n'efface pas les problèmes de corruption, d'insécurité tangente avec les activités militaires des milices, des mercenaires et des forces étrangères ainsi que ceux des divisions ancrées entre les factions politiques. Pas plus qu'elle ne peut occulter le défi de la migration qui s'est encore accru, cette année. Il faut se rappeler que, durant l'offensive du maréchal Haftar contre Tripoli, il y avait chaque jour entre 10 et 15 civils Libyens qui étaient tués. Rien que pour cela, on peut dire que le pays a réellement progressé vers la solution politique.
Ce résultat n'est pas le fait du hasard mais la conséquence d'un certain pragmatisme observé par les puissances qui mènent le jeu. Elles sont nombreuses et s'opposent au gré de leurs intérêts, tout en gardant une marge de manoeuvre pour le cas où des négociations seraient nécessaires. C'est ce qui a «motivé» les changements fin 2020. Le conflit armé n'est plus dans leur agenda et le temps est venu de partager le gâteau. C'est le cas des grandes puissances mais c'est aussi celui des autres pays, tels les Emirats et la Turquie.
Ce qui n'impacte pas leur présence militaire sur le terrain en vue de moduler le cours des évènements et le choix de certains acteurs.
Il y a 5 ans environ, Daesh était chassé de Syrte par les milices de Misrata, alors qu'il affichait des milliers de combattants. Les forces fidèles au GNA de Tripoli, comme on les appelait alors, ont bénéficié du soutien tactique des Etats-Unis qui, avec leurs drones, ont pesé sur l'issue des combats. L'offensive de Haftar qui a suivi s'est brisée contre le mur de Tripoli. Depuis, Hafedh al-Serraj et son GNA sont partis et d'autres visages sont apparus, aux côtés des inévitables Haftar et Saleh Aguila. Et les Libyens ne sont pas à l'abri de grandes surprises, l'actuel Premier ministre et richissime homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah, accompagné de l'ancien vice-Premier ministre Meitig, s'étant rendu, hier, à Benghazi pour y «rencontrer» Haftar, au lendemain du report de la présidentielle. Des tractations ont donc lieu et des deals peuvent surgir qui viendront bouleverser l'échiquier libyen. Dbeibah est insensible aux idéologies et aux logiques des camps. Seule, l'anime une démarche cynique qui le propulserait au faîte du pouvoir et son ambition principale est de rentabiliser au maximum les richesses de la Libye. Qui sait s'il ne va pas être entendu par les uns et les autres!

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