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Ni Soyouz ni Kazatchoc

La guerre froide est dans l'espace

Une semaine après le déclenchement de l'invention russe en Ukraine, plusieurs cartels et autres groupes d'envergure occidentaux ont obéi aux injonctions de leur gouvernement qui les a «invités» à prendre leur distance vis- à- vis de la Russie afin de donner corps à la tentative de sabordage de l'économie russe, confrontée à des sanctions d'une ampleur inégalée. C'est ainsi que les sociétés américaines Exxon Mobil et Disney, les britanniques BP, Shell et Land Rover, l'allemand Daimler Truck ou le suédois Volvo ont rapidement pris leur distance avec le monde des affaires russes. En France, le mouvement est encore timide. De même, l'armateur CMA CGM a cessé de desservir les ports russes, tout en assurant qu'il obéit à «un souci de sécurité», bien plus qu'à une mesure de rétorsion. Total Energies qui reste muet sur son éventuel retrait se contente d'annoncer qu'il n'aura plus d'investissement dans une Russie où il a cependant des intérêts majeurs. Il semble que les dirigeants français fassent preuve d'un certain pragmatisme et s'abstiennent de toute directive contraignante ou d'appels pressants aux entreprises à se retirer du marché russe. C'est ainsi que Bruno Le Maire a rétro pédalé jeudi, après avoir affirmé que l'Union européenne allait «livrer une guerre économique et financière totale à la Russie», propos qui ont déclenché une riposte de l'ancien président russe, Dimitri Medvedev. Plusieurs capitales occidentales ne cachent pas leur crainte du retour de bâton que les sanctions prises contre la Russie sont en train de provoquer, tel un tsunami, sur les marchés du pétrole et du gaz mais aussi des produits alimentaires stratégiques. Et il n'y a pas que cela. Le bras de fer entre Moscou et la coalition occidentale emmenée par les Etats-Unis concerne également l'espace, la coopération entre les deux ensembles scientifiques subissant un coup d'arrêt alarmant. Réagissant aux sanctions des USA et de l'UE, l'Agence spatiale russe Roscosmos a suspendu les tirs de Soyouz depuis la base de Kourou en Guyane française d'où sont partis samedi une centaine d'ingénieurs et de techniciens russes. Dans la foulée, la mission russo-européenne ExoMars, reportée en 2020 pour cause de Covid-19, et programmée pour septembre prochain ne décollera pas de Baïkonour, au Kazakhstan, à bord d'une fusée russe qui devait déposer le rover de l'ESA avec l'atterrisseur Kazatchoc, russe lui aussi, sur la planète rouge pour y étudier les traces de vie extraterrestre. Inutile de dire combien les scientifiques européens et russes qui ont travaillé sur ce projet sont sous le choc et des inquiétudes commencent à se profiler en ce qui concerne la station spatiale internationale (ISS) qui reste la vitrine la plus spectaculaire de la coopération entre la Russie et le bloc occidental. Après le contre-coup intervenu lors de l'annexion de la Crimée par la Russie, la pluie de sanctions censée contraindre Moscou au recul en Ukraine risque fort d'être fatale à une collaboration des plus essentielles pour l'humanité toute entière.

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