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Les Kurdes syriens craignent qu'Ankara ne s'empare de leur «symbole»

Kobané en tête des objectifs turcs

Une semaine après un attentat qui a fait six morts à Istanbul le 13 novembre, imputé par Ankara aux Kurdes, la Turquie a lancé une campagne de raids aériens dans les zones kurdes de Syrie, à commencer par Kobané.

Dans la ville kurde syrienne de Kobané, ciblée par une offensive militaire d'Ankara, Saleh Abdo Khalil montre un «musée» à ciel ouvert: «Daech (acronyme du groupe Etat islamique) a détruit ces habitations et la Turquie veut détruire le reste de la cité». Ankara mène depuis dimanche des frappes aériennes contre les zones kurdes du nord-est de la Syrie. Et la Turquie a clairement fait savoir que Kobané, symbole de la victoire des forces kurdes contre l'EI, figure en tête des objectifs d'une offensive terrestre qu'elle menace de déclencher. En souvenir des sanglants combats qui ont délogé les terroristes de la ville en janvier 2015, les autorités kurdes ont instauré un cordon autour d'un ensemble de bâtiments détruits, de véhicules calcinés et de débris de missiles, qu'ils ont baptisé «musée» de Kobané. Dans cette ville frontalière de la Turquie, la tension est palpable et se lit sur les mines crispées des habitants, même si certains continuent de suivre les matches du Mondial. La plupart d'entre eux avaient fui les combats avec l'EI, avant de revenir progressivement et de reconstruire leurs habitations.»On a combattu l'EI pour le monde entier et, aujourd'hui, le monde ferme les yeux et fait l'autruche face aux bombardements turcs», s'insurge Saleh, un boulanger de 42 ans. Une semaine après un attentat qui a fait a fait six morts à Istanbul le 13 novembre, imputé par Ankara aux Kurdes, la Turquie a lancé une campagne de raids aériens dans les zones kurdes de Syrie, à commencer par Kobané. Ankara a affirmé que l'attentat avait été commandité de Kobané, mais les Kurdes ont nié toute responsabilité. Les bombardements turcs ont ensuite visé d'autres régions, notamment la province de Hassaké (nord-est), bastion des Forces démocratiques syriennes, une coalition dirigée par les Kurdes et soutenue par les Etats-Unis. La Turquie menace également de lancer une opération terrestre pour protéger sa frontière sud.
Erdogan avait déjà menacé d'attaquer Kobané et d'autres zones sous contrôle kurde. En 2019, les Etats-Unis et la Russie étaient intervenus pour empêcher Ankara de mener une attaque de grande ampleur. Moscou avait facilité le retrait des forces kurdes, qu'Ankara taxe de «terroristes», de Kobané, leur ancien bastion, vers une zone située à plus de 30 kilomètres de la frontière turque. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé, hier, son objectif d'établir une «ceinture de sécurité d'Ouest en Est» le long de la frontière sud. Une telle zone engloberait de facto la ville emblématique de Kobane, reprise en 2015 par les Forces démocratiques syriennes (FDS, kurdes) aux terroristes du groupe Etat islamique avec le soutien des Etats-Unis. «Avec la ceinture de sécurité que nous sommes en train de créer au-delà de nos frontières, nous défendrons les droits de millions de femmes et d'enfants innocents», a martelé Erdogan lors d'un discours à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'encontre des femmes. «Si Dieu le permet, nous compléterons cette (zone) le long de toute notre frontière d'Ouest en Est dès que possible», a-t-il insisté.
La région de la Kobane est la dernière à échapper au contrôle de l'armée turque déployée depuis 2019 le long de la frontière en territoire syrien. Le président turc, qui compte déclencher «le moment venu» cette offensive terrestre, a désigné les localités syriennes de «Tal Rifat, Manbij, Ayn al-Arab - Kobané en kurde», afin de compléter sa zone de sécurité de 30 km de large le long de la frontière méridionale.

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