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LA CHINE CONFIRME LA VISITE SECRÈTE À PÉKIN DE KIM JONG UN

En pensant à Donald Trump

Avec cette visite spectaculaire qui voit Kim Jong Un et Xi Jinping se rencontrer pour la toute première fois, on devine que la question des programmes balistique et nucléaire nord-coréens aura dominé les discussions, anticipant les exigences et les menaces du président Trump.

Ce n'est qu'une fois de retour dans son pays que l'information sur une visite de plusieurs jours à Pékin du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a été divulguée par l'agence officielle Chine nouvelle. Historique parce qu'elle constitue la première sortie hors des frontières nord-coréennes de Kim Jong Un, cette «escapade» de quatre jours chez le puissant voisin et protecteur chinois revêt une importance capitale dés lors qu'elle intervient en pleins préparatifs de la rencontre attendue entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump, sur fond de polémiques au sujet de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
Comme s'il s'agissait d'une répétition générale avant la grande épreuve, entretiens approfondis et réceptions de premier ordre avec la présence des épouses des deux dirigeants ont caractérisé ces moments inattendus entre le président Xi Jinping et Kim Jong Un qui a confirmé sa volonté de rencontrer le président Donald Trump, après des mois de menaces de guerre entre leurs deux pays.
«Notre position constante est d'être engagés en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, conformément à la volonté de l'ancien président Kim Il Sung et de l'ancien secrétaire général Kim Jong Il», (les deux prédécesseurs), a souligné l'agence chinoise, lors de la révélation de cette visite soigneusement tenue secrète jusqu'à son terme.
Lundi dernier, des médias japonais avaient révélé la présence d'un haut dirigeant nord-coréen à Pékin sans pouvoir préciser s'il s'agissait de Kim Jong Un. Celui-ci n'a pas tari d'éloges sur son hôte, expliquant lors d'un banquet offert en son honneur: «J'ai eu des discussions fructueuses avec (le président) Xi Jinping sur le développement des relations entre les deux partis et entre les deux pays, nos situations intérieures respectives, le maintien de la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne, et d'autres questions», avant d'ajouter que son voyage à Pékin était «un devoir solennel» non seulement pour sceller des retrouvailles, mais aussi pour préparer l'avenir commun avant le grand sommet Kim - Trump.
En se rendant, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2011, dans la Chine alliée avec laquelle il y a eu quelques grincements de dents au sujet des sanctions que Pékin a votées au Conseil de sécurité de l'ONU, Kim Jong Un écarte clairement les scénarii qui ont attribué, ces dernières semaines, un rôle décisif à la Corée du Sud dans la volonté de normalisation affichée par Pyongyang et donc une marginalisation diplomatique de Pékin. Chine et Corée du Nord sont liées par une longue tradition de solidarité qui remonte à la guerre de Corée entre 1950 et 1953 et ce n'est un secret pour personne que le géant asiatique reste de loin le partenaire économique dominant du régime nord-coréen.
Avec cette visite spectaculaire qui voit Kim Jong Un et Xi Jinping se rencontrer pour la toute première fois, on devine sans peine que la question des programmes balistique et nucléaire nord-coréens aura dominé les discussions, anticipant les exigences et les menaces qui vont caractériser les entretiens avec le président américain. En quelque sorte, Kim Jong Un se sera assuré par avance du soutien indéfectible de son puissant allié chinois dans ce bras de fer qui ne peut perdurer sans conséquences notamment économiques alors que Pyongyang fait quasiment face à un véritable blocus.
S'il peut y avoir des assurances quant à la sécurité du régime nord-coréen, elle ne peuvent venir que de la Chine et c'est ce qui a motivé pour l'essentiel le voyage de Kim Jong Un.
Sans aller jusqu'à partager les dires de certains experts qui voient dans la nomination récente de John Bolton, le faucon va-t-en guerre, comme conseiller à la sécurité nationale la raison des craintes de Pyongyang, au cas où les négociations échoueraient, il semble que le régime de Kim Jong Un ait opté pour une baisse graduelle des tensions dans la péninsule, porte ouverte à un allègement des sanctions internationales, et qu'il ait sollicité pour cela une «assurance» de la Chine dont le président Xi a accepté une invitation à se rendre en Corée du Nord.
Pour celle-ci, l'alliance est cruciale en ce sens qu'une normalisation pourrait conforter la présence militaire US à ses frontières, à l'heure où l'administration américaine multiplie les défis économiques comme l'augmentation des taxes sur l'importation de l'acier, notamment, et cherche à contrecarrer la montée en puissance du dragon chinois. Soutenir Kim Jong Un et maintenir le statu quo dans la péninsule coréenne est donc une nécessité que la diplomatie de Pékin s'emploiera à poursuivre sans faiblesse aucune.

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