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LA DYNAMIQUE DU PROCESSUS DE DIALOGUE INTER-LIBYEN CONTRARIÉE

Comment sauver le soldat Al Serraj

Un député italien au Parlement européen, Mario Borghezio, a cru bon de jeter un pavé dans la mare libyenne, accusant Abderrahmane Souihli, président du Haut conseil de l'Etat libyen, de pactiser avec Al-Qaïda en Libye...

Réunis samedi dernier au Caire, les représentants de l'ONU (Martin Kobler), de l'Union européenne (Federica Mogherini), de la Ligue arabe et de l'Union africaine ont apporté dans le communiqué final leur soutien au gouvernement d'union (GNA) de Fayez al Serraj, confronté à de sérieuses difficultés pour asseoir son autorité dans la région Est du pays.
En témoignent les échanges aigres-doux entre le GNA et les autorités non reconnues de Tobrouk, alliées du maréchal Haftar quand son armée a subi l'assaut des milices islamistes qui composent les Brigades de défense de Benghazi parvenues à reprendre les installations pétrolières, portuaires et aéroportuaires de Ras Lanouf pendant quelques jours. Cela se passait au moment même où les milices de Ghweil, ancien chef d'un gouvernement non reconnu basé à Tripoli, en était chassées par celles de Misrata partisanes de Fayez al Serraj. C'est dans cette ambiance peu propice à la dynamique du processus de dialogue inclusif qu'un député italien au Parlement européen, Mario Borghezio, a cru bon de jeter un pavé dans la mare libyenne, accusant Abderrahmane Souihli, président du Haut conseil de l'Etat libyen, de pactiser avec Al-Qaïda en Libye. Selon lui, c'est Souihli qui a coordonné «avec al-Qaïda et sa branche des brigades de défense de Benghazi», l'offensive du 7 mars dernier contre le terminal pétrolier de Ras Lanouf. Ce faisant, il a interpellé, dans une lettre au vitriol, le Premier ministre italien Paolo Gentilioni et la Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Sécurité Federica Mogherini, sur leur démarche qui vise à «protéger le gouvernement d'union nationale, malgré les doutes qui existent sur ses rapports avec des organisations proches ou faisant partie d'al-Qaïda». Un comble, surtout que le député va plus loin en accusant le président du Haut conseil de l'Etat libyen d'avoir tenu des réunions secrètes, avec al-Qaïda, à Tunis et à Misrata pour les préparatifs de cette offensive et en exigeant une enquête sur une situation libyenne qu'il juge «obscure». Au point de se demander si l'UE et Mme Mogherini «connaissent vraiment les dessous de cette situation et l'activité et la stratégie des groupes liés à al-Qaïda. Je pense depuis longtemps que le leader du gouvernement de Tripoli a une situation très faible et une position très ambiguë», conclut le boulliant député qui vise, sans le nommer, le ministre de la Défense au sein du GNA, Mahdi al Barghati. D'autres sources évoquent, de façon informelle, des liens «possibles» entre les Brigaes de défense de Benghazi et Al Qaïda tout en évoquant un surprenant ralliement, depuis quelques semaines, aux éléments de Daesh dans le Sud libyen. Or, parmi les factions hétéroclites qui composent les BDB, figure effectivement le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, dont les liens avec Al Qaïda sont probables, mais non établis, ce qui ne signifie pas qu'il ait les mêmes contacts avec l' EI. Mais on ne prête qu'aux riches, jusqu'à ce qu'ils ne le soient plus. Les milices des BDB ont été de nouveau chassées du croissant pétrolier par la vaste offensive de l'armée nationale du maréchal Khalifa Haftar qui n'a pas lésiné sur les moyens, notamment les bombardements aériens. Dans un entretien au Daily Telegraph, al Barghati a affirmé pour sa part qu'il y aurait une jonction entre Al Qaïda et Daesh en Libye, agrémentée d'une conjonction avec le groupe de Mokhtar Belmokhtar qui navigue sur la bande sahélienne entre le Mali, le Tchad et le Sud libyen. C'est ce qu'aurait révélé une somme de documents découverts à Syrte par les combattants de Misrata, après leur victoire sur l'EI, documents qui prouvent le financement des milices proches d' Al Qaïda par le groupe EI à Benghazi, à Ajdabiya et à Derna. De fait, la fracture semble irréfragable entre les dirigeants de l'Est et les factions de l'Ouest libyen et elle complique quand elle ne l'aggrave pas la situation sécuritaire d'ensemble. Une situation dont on imagine aisément les graves implications, à court ou moyen terme, sur les pays voisins qui tentent de juguler l'instabilité de la poudrière libyenne, au prix de grands efforts et d'initiatives répétées.

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