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BUSH AUX ARABES DU GOLFE

C’est l’Amérique ou le chaos

Le message du président américain est clair, mais à force d’être répété, il a fini par perdre tout crédit avec même un contre-effet.

La longue tournée moyen-orientale du président américain, George W.Bush -il en est à son sixième jour- totalement consacrée à la présumée menace iranienne sur la «sécurité» du monde, tourne en fait à la paranoïa de la part du chef de la Maison-Blanche qui n´a cessé de ratiociner sur une menace qu´aucun argumentaire sérieux ne vient conforter. Le danger, c´est l´Iran.
Croyez-moi sur parole, puisque je vous le dit. C´est un peu ce qu´il a déjà dit à la communauté internationale en affirmant que l´Irak de Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive et ne serait rien d´autre que la quatrième puissance militaire mondiale. On sait, depuis, que tout cela n´a été que du bluff destiné à entraîner le monde dans la guerre que l´administration républicaine avait programmée contre le régime baasiste irakien. C´est le même scénario qui est aujourd´hui mis en branle, avec le «message fort» à l´adresse des Arabes et régimes monarchiques du Golfe singulièrement. Toutefois, à force de répéter que l´Iran est capable de mettre en danger la sécurité de tous les pays du monde, M.Bush a poussé le bouchon un peu loin, faisant peser le doute sur une campagne qui semble surtout préparer l´opinion mondiale à une éventuelle guerre contre l´Iran dans la droite ligne de l´invasion de l´Irak, Washington se passant de l´approbation de l´ONU et de la communauté internationale pour parvenir à ses fins: mettre la main sur le pétrole et le gaz irakiens. Or, deuxième producteur mondial de pétrole, l´Iran constitue un challenge unique pour les multinationales américaines qui ont fait main basse sur le pétrole irakien.

Mottaki : La tournée de Bush est « un échec »

Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a estimé que le président américain George W.Bush, en tournée dans la région du Golfe pour rallier ses alliés arabes à sa politique envers l´Iran, tentait «en vain de nuire aux relations» de Téhéran avec ses voisins. «M.Bush cherche en vain à nuire aux relations de l´Iran avec les pays de la région», a déclaré M.Mottaki à la chaîne Al Jazeera, estimant que la tournée du président américain était «un échec». M.Mottaki, qui s´exprimait en persan et dont les propos étaient traduits en arabe par Al Jazeera, a ajouté que la République islamique et les monarchies du Golfe, liées par des mécanismes de «coopération et de négociation politique», étaient «parvenues à une phase de coopération en matière de sécurité». Le président Bush a affirmé, avant-hier à Abou Dhabi, l´engagement des Etats-Unis à assurer la sécurité dans le Golfe face à l´Iran, qualifié de «menace» pour le monde, et s´est adressé directement aux Iraniens pour leur dire qu´ils avaient droit à la démocratie. Le peuple iranien, qui avait «réagi clairement et dans la transparence» à de précédentes initiatives de M.Bush, «va répondre (à son nouveau message) à l´occasion (...) de l´Achoura», a indiqué le ministre iranien.


Autant le nucléaire irakien, le nucléaire iranien n´est, en fait, qu´un épouvantail chargé de détourner l´attention du monde des manoeuvres en vue de bouleverser la carte géopolitique du Moyen-Orient au profit de l´hégémonie américaine et de son pont avancé dans le monde arabe, Israël. Un Israël qui répétait hier que toutes les options sont sur la table dans le contentieux avec l´Iran. A Abou Dhabi, où il prononça le principal discours de sa tournée dans le Golfe, George W.Bush a affirmé, en outre, qu´il fallait agir «avant qu´il ne soit trop tard» tentant, en vain, semble-t-il, de forcer la main à ses interlocuteurs arabes pour le suivre dans sa croisade anti-iranienne. «L´Iran, a ainsi affirmé M.Bush, est aujourd´hui le principal Etat à parrainer le terrorisme dans le monde» revenant quelque peu au fameux «axe du mal» qu´il développait en 2003 avant la guerre contre l´Irak. Il (l´Iran) «intimide ses voisins par ses activités balistiques et sa rhétorique belliqueuse», a précisé bush, oubliant que lui-même use des mêmes arguments envers ses «amis» du Golfe pour les amener à épouser une cause qui n´est pas la leur. L´Iran «(...) défie les Nations unies et déstabilise la région», dit encore M.Bush, qui n´a pas hésité, pour sa part, à passer sur le «corps» de l´ONU en envahissant l´Irak, en 2003, contre l´avis du Conseil de sécurité. Plus, lors de son passage en Israël, le président Bush a quasiment exclu les Nations unies du processus de paix israélo-palestinien, confortant Israël qui ne s´est jamais conformé au droit international par l´application des résolutions de l´ONU. M.Bush prêche, en fait, dans le vide car les actions américaines pour la paix et la sécurité dans le monde, sous son mandat, ont été peu visibles, si ce n´est l´agitation continuelle du gros bâton sur tous ceux qui ont, ou auraient, l´outrecuidance de résister à la première puissance mondiale. Si en Arabie où il se trouvait hier, M.Bush reviendra sur l´antienne de la menace iranienne, il n´oubliera pas l´essentiel qui consiste à vendre des armes à l´Arabie saoudite, armes qu´elle n´aura pas loisir d´en user, comme cela a toujours été le cas lorsque Washington vend des armes à des Etats arabes. Il est ainsi question d´un pactole de 20 milliards de dollars, selon un haut responsable de l´administration américaine qui s´exprimait sous le couvert de l´anonymat. L´administration républicaine avait déjà fait connaître ce projet en 2007 mais s´est heurtée à des «difficultés» pour le notifier au Congrès. Cette notification qui ouvre une période d´examen de trente jours au cours desquels le Congrès peut dire s´il s´oppose à la transaction, prévoit, selon des sources proches du dossier, la vente de bombes de haute technologie à guidage satellitaire. Cette annonce a évidemment mis en émoi Israël et ses amis aux Etats-Unis qui se sont alarmés du fait que ces armes ne soient utilisées contre Israël -or, l´on sait que la clause de vente des armes américaines interdit leur utilisation contre l´Etat hébreu- ou ne réduisent son avancée technologique sur les Etats arabes. C´est surtout cette explication qui est bonne, Israël, voulant garder le monopole des avancées technologiques, prétend interdire tout progrès aux pays de la région dans les domaines de la science et des hautes technologies. Et la réalité de la campagne contre l´Iran, interdire à un pays hostile, c´est le cas de l´Iran, l´accès à des technologies qui puissent ouvrir la voie aux sciences militaires. D´où cette philippique: c´est nous (les USA) ou le chaos.

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