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TRUMP ACCUSE LES SAOUDIENS ARRÊTÉS D'AVOIR «SAIGNÉ» LE PAYS

Ce qui se dessine au Moyen-Orient

Très vite, on devrait savoir si le différend irano-saoudien est un problème de leadership régional ou si la main d'Israël travaille sans relâche à en attiser la flamme.

Depuis Séoul où il se trouve dans le cadre d'une tournée destinée à impressionner la Corée du Nord, le président américain Donald Trump a estimé que la vaste purge saoudienne qui a affecté princes, ministres et hommes d'affaires de premier plan était légitime parce qu'ils ont «saigné le pays depuis des années». En volant de la sorte au secours du prince héritier qui, dès la mise en place de la commission anticorruption, est passé à l'offensive contre tout ce qui pouvait contrarier sa marche forcée vers la couronne, le président Trump confirme que l'opération «mains propres» est davantage un épisode politique dans une Arabie en proie à des soubresauts de plus en plus violents, compte tenu de l'ambition affichée par Mohamed ben Salmane de transformer radicalement la société, sa doctrine wahhabite et son action internationale.
Déjà mobilisé sur plusieurs fronts comme au Yémen et tout récemment au Liban, le voilà qui monte au créneau dans une véritable diatribe contre l'Iran, ce qui augure de sombres perspectives car la guerre des mots risque de laisser très vite place à la guerre tout court.
Mohamed ben Salmane s'est brutalement livré à une attaque verbale contre Téhéran, accusé d'»agression militaire directe», au lendemain du tir de missile balistique avec lequel les rebelles houthis ont visé l'aéroport de Riyadh. Estimant que cela «pourrait être considéré comme un acte de guerre contre le royaume», Mohammed ben Salmane, cité par l'agence officielle saoudienne SPA, trace chaque jour un peu plus le sillon à travers lequel l'Arabie saoudite et d'autres pays du Conseil de coopération du Golfe vont être amenés à ouvrir un conflit programmé avec l'Iran.
Israël n'a jamais caché sa détermination à mettre fin à la «menace chiite» dans la région, dont il estime qu'elle cible au premier chef l'Etat hébreu et son programme expansionniste. Profondément déçu par la signature de l'accord sur le nucléaire iranien, Tel Aviv a tout fait pour obtenir de son allié américain un durcissement des sanctions contre l'Iran à défaut du rejet pur et simple de l'accord lui-même, défendu par tous les autres pays signataires dont les pays occidentaux comme l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Restait comme seule échappatoire la stratégie de la tension exacerbée et c'est ce que l'administration Trump semble avoir enclenchée, depuis la visite du président américain en Arabie saoudite où il a obtenu tout ce qu'il voulait, que ce soit en centaines de milliards de dollars ou en allégeance surannée.
Avec l'interception, samedi dernier, du missile tiré par la rébellion houthie soutenue par l'Iran, un pas est donc franchi que vient accentuer la sortie inattendue du Premier ministre libanais, Saâd Hariri, retenu à Riyadh pour y formuler sa démission assortie d'un réquisitoire en règle contre...le Hezbollah qui serait seul à diriger le Liban.Tout se passe comme, si de fil en aiguille, le scénario d'un transfert de la guerre menée contre l'Irak puis contre la Syrie vers l'Iran se déroule subrepticement. La diplomatie sur ce terrain n'a rien à voir avec la dentelle et l'objectif tracé par Israël qui veut, contre vents et marées, mettre à terre le régime des ayatollahs devient de jour en jour plus évident avec la montée aux enchères des accusateurs de Téhéran, qu'ils soient saoudiens ou autres.
Pour l'heure, Washington est davantage «préoccupé» par la question du nucléaire nord-coréen qui nécessite une tournée de Donald Trump dans la région afin de «rassurer» ses partenaires japonais et sud-coréens. Mais très vite, on devrait savoir si le différend irano-saoudien est un problème de leadership régional ou si la main d'Israël travaille sans relâche à en attiser la flamme. Auquel cas, la mission du jeune prince héritier qui est, décidément, au four et au moulin, depuis plusieurs mois, consiste à entraîner l'Arabie saoudite et ses alliés dans un nouveau conflit qui va ensanglanter le Moyen-orient et profiter immanquablement à l'Etat sioniste, impatient de voir exécuté le scénario. Conséquence immédiate de la tension croissante, en attendant, la coalition emmenée par l'Arabie a imposé un blocus total au Yémen, outre l'embargo aérien sur l'aéroport de Sanaa, blocus dénoncé par l'ONU qui déplore une tragédie humanitaire sans précédent.

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